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On commençait à se lasser de la domination du cardinal Mazarin : sa mauvaise foi, sa faiblesse et ses artifices étaient connus ; il accablait les provinces par des impôts, les villes par des taxes, et il avait réduit au désespoir les bourgeois de Paris par la suppression des rentes de l’Hôtel de Ville. Le Parlement portait impatiemment ces désordres ; il essaya d’abord d’y remédier par des remontrances à la Reine et par des voies respectueuses ; mais il se disposait à en prendre d’autres, puisque celles de la douceur étaient inutiles. Le<ref follow=p166>dans la Société française au dix- septième siècle, tome I, p. 122. Le siège de Dunkerque est raconté dans le Grand Cyrus, sous le nom de siège de Cumes. Voyez également, sur ce brillant fait d’armes du duc d’Enghien , l’Histoire de Condé, par Desormeaux, tome I, p. 351 et suivantes ; l’ Histoire du siège de Dunherque, par Sarrazin, 1649, in-4°, et surtout la Description historique de Dunkerque, 2 vol. in-fol., 1780, tome I, p. 166 et suivantes.</ref>
On commençait à se lasser de la domination du cardinal Mazarin : sa mauvaise foi, sa faiblesse et ses artifices étaient connus ; il accablait les provinces par des impôts, les villes par des taxes, et il avait réduit au désespoir les bourgeois de Paris par la suppression des rentes de l’Hôtel de Ville<ref>« L’on peut dire avec vérité, écrit Retz (tome II, p. 548), que les rentes de l’Hôtel de Ville de Paris sont particulièrement le patrimoine de tous ceux qui n’ont que médiocrement du bien. Il est vrai qu’il y a des maisons riches qui y ont part ; mais il est encore plus vrai qu’il semble que la providence de Dieu les ait encore plus destinées pour les pauvres : ce qui, bien entendu et bien ménagé, pourroit être très-avantageux au service du Roi, parce que ce seroit un moyen sûr, et d’autant plus efficace qu’il seroit imperceptible , d’attacher à sa personne un nombre infini de familles médiocres, qui sont toujours les plus redoutables dans les révolutions. La licence du dernier siècle a donné quelquefois des atteintes à ce fonds sacré. » Sur les rentes de l’Hôtel de Ville, voyez la note D de l’Appendice du tome II des Registres de l’Hôtel de Ville pendant la Fronde, publiés par MM. le Roux de Lincy et Douët-d’Arcq, 1847.</ref>. Le Parlement portait impatiemment ces désordres ; il essaya d’abord d’y remédier par des remontrances à la Reine et par des voies respectueuses ; mais il se disposait à en prendre d’autres, puisque celles de la douceur étaient inutiles<ref name=p167>Quel contraste entre le froid récit de l’auteur des Maximes et le lumineux préambule de Retz (tome I, p. 298 et 294) ! « Il (le Parlement) gronda sur l’édit du tarif ; et aussitôt qu’il eut seulement murmuré, tout le monde s’éveilla. L’on chercha en s’éveillant, comme à tâtons, les lois : l’on ne les trouva plus ; l’on s’effara, l’on cria, l’on se les demanda ; et, dans cette agitation, les questions que leurs explications firent naître, d’obscures qu’elles étoient et {{tiret|véné|rables}}</ref>. Le<ref follow=p166>dans la Société française au dix- septième siècle, tome I, p. 122. Le siège de Dunkerque est raconté dans le Grand Cyrus, sous le nom de siège de Cumes. Voyez également, sur ce brillant fait d’armes du duc d’Enghien , l’Histoire de Condé, par Desormeaux, tome I, p. 351 et suivantes ; l’ Histoire du siège de Dunherque, par Sarrazin, 1649, in-4°, et surtout la Description historique de Dunkerque, 2 vol. in-fol., 1780, tome I, p. 166 et suivantes.</ref>


1. « L’on peut dire avec vérité, écrit Relz (tome H, p. 548), que
les rentes de l’Hôtel de Ville de Paris sont particulièrement le patrimoine
de tous ceux qui n’ont que médiocrement du bien. Il est
vrai qu’il j a des maisons riches qui j ont part ; mais il est encore
plus vrai qu’il semble que la providence de Dieu les ait encore
plus destinées pour les pauvres : ce qui, bien entendu et bien ménagé,
pourroit êlre très-avantageux au service du Roi, parce que
ce seroit un moyen sûr, et d’autant plus efficace qu’il seroit imperceptible ,
d’attacher à sa personne un nombre inliiii de familles
médiocres, qui sont toujours les plus redoutables dans les révolutions.
La licence du dernier siècle a donné quelquefois des atteintes
à ce fonds sacré. » Sur les rentes de l’Hôtel de Ville, voyez la
note D de V Appendice du tome II des Registres de i’Hdlel de Villt
pendant la Fronde^ publiés par MM. le Roux de Lincy et Douëtd’Arcq,
1847.

2. Quel contraste entre le froid récit de l’auteur des Maximes et le
lumineux préambule de Retz (tome I, p. 298 et 294) ! « Il {le Parlement’
) gronda sur l’édit du tarif ; et aussitôt qu’il eut seulement
murmuré, tout le monde s’éveilla. L’on chercha en s’éveillant,
comme à tâtons, les lois : l’on ne les trouva plus ; l’on s’effara, l’on
cria, l’on se les demanda ; et, dans cette agitation, les questions que
leurs explications firent naître, d’obscures qu’elles étoient et véné-