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DE JULIE


quée, ce qui ne manqua pas de produire l’effet que j’en attendais. Tout était presque plein lorsque nous arrivâmes.

L’ouverture de notre loge produisit l’effet ordinaire sur les spectateurs, dont le nouveau attire toujours l’attention. Madame Delêtre entra précédée du Marquis, et je suivis le Chevalier de Riswic, son neveu, qui me donnait la main. Nous rîmes beaucoup de rien par contenance ; nous nous parlâmes souvent sous l’éventail pour ne nous rien dire ; c’est l’usage. Les femmes jetèrent sur nous cet œil critique et pénétrant qui fournit toujours le mais objectif aux éloges des cavaliers. Nous regardâmes à notre tour : le Marquis et son neveu reconnurent leurs amis ; on se salua, on se fit des signes, pendant lesquels je parcourus des yeux l’assemblée. Je ne découvris rien, et pensais avoir déjà perdu mon étalage, lorsqu’au second acte je vis entrer sieur Valérie dans la loge située vis-à-vis la nôtre ; il tira à part un homme qui avait salué le Marquis : je ne doutai point que sa démarche ne fût un motif de curiosité ; ils rentrèrent tous deux peu de temps après. Je mis tout en usage pour faire soupçonner de l’intelligence entre le Chevalier et moi. La satisfaction intérieure que je ressentais me prêtait un nouvel enjouement, que je remarquai faire tout son effet sur sieur