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aimées, peuvent n’avoir pas eu de conséquences réellement funestes au bonheur public. À peine voudra-t-on me permettre d’accuser l’ambition d’un conquérant ; mais, dans un jour de rétributions, les fils de {{Hwp|Carloman Ier|Carloman}} son frère, les princes mérovingiens d’{{Hwp|Royaume d'Aquitaine|Aquitaine}}, et les quatre mille cinq cents {{Hwp|Saxons|Saxons}} qu’il fit décapiter au même endroit, auraient bien quelque chose à reprocher à la justice et à l’humanité de {{Hwp|Charlemagne|Charlemagne}}. Le traitement qu’essuyèrent les Saxons<ref>Outre les massacres et les transmigrations qu’essuyèrent les peuples de la {{Hwp|Saxe historique|Saxe}}, Charlemagne soumit à la peine de mort les crimes suivans : 1{{o}}. le refus du baptême ; 2{{o}}. ceux qui, pour éviter ce baptême, se diraient baptisés ; 3{{o}}. le retour à l’idolâtrie ; 4{{o}}. le meurtre d’un prêtre ou d’un évêque ; 5{{o}}. les sacrifices humains ; 6{{o}}. ceux qui mangeraient de la viande pendant le {{Hwp|carême|carême}} ; mais tous les crimes étaient expiés par le baptême ou par une pénitence ({{Hwp|Gabriel-Henri Gaillard|Gaillard}}, t. {{rom2|II|2}}, p. 241-247) ; les chrétiens Saxons devenaient les égaux et les amis des Français. (Struv., ''Corpus Hist. germanicæ'', p. 133.)</ref> fut un abus du droit de la victoire. Ses lois ne furent pas moins sanguinaires que ses armes ; et dans l’examen de ses motifs, tout ce qu’on ne donne pas à la superstition doit s’imputer au caractère. Le sédentaire lecteur est étonné de l’activité infatigable de son esprit et de son corps ; et ses sujets<ref follow=p338>{{tiret2|Char|lemagne}}, est, selon moi, assez réfuté par le {{lang|la|''probrum''}} et le {{lang|la|''suspicio''}}, jeté par lui sur ces belles filles, sans en excepter celle qu’on lui donne pour épouse (c. 19, p. 98-100, {{lang|la|''cum notis''}} Schmincke) ; c’eût été pour un mari avoir l’âme trop forte que de remplir si bien les devoirs d’un historien.</ref>
aimées, peuvent n’avoir pas eu de conséquences réellement funestes au bonheur public. À peine voudra-t-on me permettre d’accuser l’ambition d’un conquérant ; mais, dans un jour de rétributions, les fils de {{Hwp|Carloman Ier|Carloman}} son frère, les princes mérovingiens d’{{Hwp|Royaume d'Aquitaine|Aquitaine}}, et les quatre mille cinq cents {{Hwp|Saxons|Saxons}} qu’il fit décapiter au même endroit, auraient bien quelque chose à reprocher à la justice et à l’humanité de {{Hwp|Charlemagne|Charlemagne}}. Le traitement qu’essuyèrent les Saxons<ref>Outre les massacres et les transmigrations qu’essuyèrent les peuples de la {{Hwp|Saxe historique|Saxe}}, Charlemagne soumit à la peine de mort les crimes suivans : 1{{o}}. le refus du baptême ; 2{{o}}. ceux qui, pour éviter ce baptême, se diraient baptisés ; 3{{o}}. le retour à l’idolâtrie ; 4{{o}}. le meurtre d’un prêtre ou d’un évêque ; 5{{o}}. les sacrifices humains ; 6{{o}}. ceux qui mangeraient de la viande pendant le {{Hwp|carême|carême}} ; mais tous les crimes étaient expiés par le baptême ou par une pénitence ({{Hwp|Gabriel-Henri Gaillard|Gaillard}}, t. {{rom2|II|2}}, p. 241-247) ; les chrétiens Saxons devenaient les égaux et les amis des Français. ({{Hwp|Burkhard Gotthelf Struve|Struv.}}, ''Corpus Hist. germanicæ'', p. 133.)</ref> fut un abus du droit de la victoire. Ses lois ne furent pas moins sanguinaires que ses armes ; et dans l’examen de ses motifs, tout ce qu’on ne donne pas à la superstition doit s’imputer au caractère. Le sédentaire lecteur est étonné de l’activité infatigable de son esprit et de son corps ; et ses sujets<ref follow=p338>{{tiret2|Char|lemagne}}, est, selon moi, assez réfuté par le {{lang|la|''probrum''}} et le {{lang|la|''suspicio''}}, jeté par lui sur ces belles filles, sans en excepter celle qu’on lui donne pour épouse (c. 19, p. 98-100, {{lang|la|''cum notis''}} Schmincke) ; c’eût été pour un mari avoir l’âme trop forte que de remplir si bien les devoirs d’un historien.</ref>