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Thérèse était accourue d’avance, il leur cria : |
Thérèse était accourue d’avance, il leur cria : |
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« Bénédum ! |
« Bénédum !… Ludwig !… ils sont tous ici ! |
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Ha ! ha ! ha ! Tiens, Thérèse, prends le petit |
Ha ! ha ! ha ! Tiens, Thérèse, prends le petit |
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que je les |
que je les embrasse… Christian ! Kasper ! venez |
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donc, nous voilà tous réunis ! » |
donc, nous voilà tous réunis ! » |
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Les embrassades devinrent |
Les embrassades devinrent générales… on |
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riait, on pleurait, chacun selon son tempérament |
riait, on pleurait, chacun selon son tempérament |
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et ses goûts individuels. |
et ses goûts individuels. |
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vieux ! disait Bénédum, |
vieux ! disait Bénédum, |
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— Bah ! |
— Bah !… c’est fini ! n’y pensons plus… |
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les anciens qui partaient pour les croisades, |
les anciens qui partaient pour les croisades, |
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mon cher Frantz, en avaient bien d’autres à |
mon cher Frantz, en avaient bien d’autres à |
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supporter ! Nous sommes hors de la main des |
supporter ! Nous sommes hors de la main des |
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infidèles, voilà le |
infidèles, voilà le principal… le reste, je ne |
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m’en inquiète |
m’en inquiète plus… Asseyons-nous ! » |
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Fuldrade, pendant cette scène, continuait à |
Fuldrade, pendant cette scène, continuait à |
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traire ses chèvres, comme si rien n’avait frappé |
traire ses chèvres, comme si rien n’avait frappé |
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ses yeux ni ses |
ses yeux ni ses oreilles… Seulement alors, |
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le père Rock parut se souvenir d’elle, et, prenant |
le père Rock parut se souvenir d’elle, et, prenant |
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l’enfant, il lui dit : |
l’enfant, il lui dit : |
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« Ah çà ! dit-il, je suis content de vous |
« Ah çà ! dit-il, je suis content de vous |
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avoir |
avoir vus… mais il ne s’agit pas de ça !… |
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D’abord, tu sauras, Bénédum, que nous |
D’abord, tu sauras, Bénédum, que nous resterons ici… |
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rons ici … |
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— Comment ! vous ne retournez pas au |
— Comment ! vous ne retournez pas au |
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— Non ! je n’aime pas les brigands qui |
— Non ! je n’aime pas les brigands qui |
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m’ont |
m’ont dépouillé… Si, par malheur, j’en rencontrais |
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un dans un moment de mauvaise humeur, |
un dans un moment de mauvaise humeur, |
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je l’assommerais net ! |
je l’assommerais net !… |
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— Tu n’y songes pas, Daniel, à ton |
— Tu n’y songes pas, Daniel, à ton âge… |
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— Moi, Bénédum, j’ai toujours le même |
— Moi, Bénédum, j’ai toujours le même |
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rien de ma colère ; au contraire, plus je vieillis, |
rien de ma colère ; au contraire, plus je vieillis, |
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plus la rancune s’enracine dans mon |
plus la rancune s’enracine dans mon |
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cœur… Je ne veux pas me faire meilleur que |
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je ne |
je ne suis… Tout à l’heure encore, en regardant |
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par ce trou, et en voyant Zacharias Piper |
par ce trou, et en voyant Zacharias Piper |
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qui se promenait devant la mairie, j’ai senti |
qui se promenait devant la mairie, j’ai senti |
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la colère m’entrer jusque dans la moelle des |
la colère m’entrer jusque dans la moelle des |
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os… et, si je l’avais tenu !… |
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— Mais, réfléchis donc un |
— Mais, réfléchis donc un peu… dans ces |
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ruines… l’hiver !… |
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— Quant à l’hiver, nous y penserons plus |
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tard… En attendant, tu chargeras demain l’enclume, |
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le soufflet, les marteaux, les tenailles, |
le soufflet, les marteaux, les tenailles, |
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sur tes ânes, et tu me les amèneras ! » |
sur tes ânes, et tu me les amèneras ! » |
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cheval ne passe sur la côte tous les cent ans ! |
cheval ne passe sur la côte tous les cent ans ! |
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— Nous forgerons notre chef-d’œuvre, |
— Nous forgerons notre chef-d’œuvre, répondit le vieux Rock avec un sourire bizarre, |
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pondit le vieux Rock avec un sourire bizarre, |
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Autrefois, pour devenir forgeron, il fallait avoir |
Autrefois, pour devenir forgeron, il fallait avoir |
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forgé quelque chose : un casque, un bouclier, |
forgé quelque chose : un casque, un bouclier, |
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une armure |
une armure complète… aujourd’hui il suffit |
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d’écrire au-dessus de sa porte : « Christophe |
d’écrire au-dessus de sa porte : « Christophe |
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ou Nicolas, ''forgeron''. » C’est plus commode ; |
ou Nicolas, ''forgeron''. » C’est plus commode ; |
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mais je suis pour le vieux temps, moi ! |
mais je suis pour le vieux temps, moi ! |
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J’aime les vieilles coutumes ! |
J’aime les vieilles coutumes !… nous allons |
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donc forger un chef-d’œuvre ! N’est-ce pas, |
donc forger un chef-d’œuvre ! N’est-ce pas, |
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garçons ? » |
garçons ? » |
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Kasper et Christian inclinèrent la tête. |
Kasper et Christian inclinèrent la tête. |
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« Quelque chose de soigné ! |
« Quelque chose de soigné !… vous verrez |
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ça ! reprit le vieux. |
ça ! reprit le vieux. |
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— Mais qu’est-ce donc ? |
— Mais qu’est-ce donc ? |
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— Je ne puis te le dire |
— Je ne puis te le dire maintenant… c’est |
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une surprise que je veux faire à tout le |
une surprise que je veux faire à tout le |
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monde. » |
monde. » |
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ni opposition ni discours. Quoiqu’il trouvât |
ni opposition ni discours. Quoiqu’il trouvât |
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l’idée ridicule, et même tout à fait extravagante, |
l’idée ridicule, et même tout à fait extravagante, |
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pour ne pas troubler l’harmonie |
pour ne pas troubler l’harmonie générale il inclina la tête et promit que tout serait |
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rale il inclina la tête et promit que tout serait |
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fait selon les volontés du père Daniel. |
fait selon les volontés du père Daniel. |
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On causa d’une foule d’autres choses |
On causa d’une foule d’autres choses encore : des difficultés du chemin de fer, de la |
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core : des difficultés du chemin de fer, de la |
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fortune d’Élias Bloum, de ce qui s’était passé |
fortune d’Élias Bloum, de ce qui s’était passé |
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depuis cinq ans à Felsenbourg ; mais tout cela |
depuis cinq ans à Felsenbourg ; mais tout cela |
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Ligne 123 : | Ligne 120 : | ||
« Tu sauras, Bénédum, que nous n’avons ! |
« Tu sauras, Bénédum, que nous n’avons ! |
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pas dormi depuis avant-hier. Mes garçons doivent |
pas dormi depuis avant-hier. Mes garçons doivent |
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avoir |
avoir sommeil… Moi, je suis assez las… |
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Vous reviendrez nous voir un autre |
Vous reviendrez nous voir un autre jour… |
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Allons, Thésèse, embrasse- |
Allons, Thésèse, embrasse-moi… Ludwig, |
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rallume ta |
rallume ta lanterne… et retournez chez vous… |
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Prenez surtout garde de glisser en sortant du |
Prenez surtout garde de glisser en sortant du |
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donjon : il y a là une place dangereuse ! |
donjon : il y a là une place dangereuse !… » |
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Tout le monde se leva, et le vieillard, debout |
Tout le monde se leva, et le vieillard, debout |
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« Vous êtes fatigués ; Fuldrade et moi nous |
« Vous êtes fatigués ; Fuldrade et moi nous |
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avons encore à causer un peu de nos |
avons encore à causer un peu de nos affaires… |
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allez vous coucher sous la voûte : |
allez vous coucher sous la voûte : |
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dans une ou deux heures j’irai vous rejoindre. » |
dans une ou deux heures j’irai vous rejoindre. » |