« Hernani (Hetzel, 1889) » : différence entre les versions

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== ACTE PREMIER ==
 
 
 
 
 
 
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SCENE PREMIERE
 
 
 
 
 
''Une chambre à coucher, la nuit. Une lampe sur une table. Doña Josefa Duarte, vieille, en noir, avec le corps de sa jupe cousu de jais à la mode d'Isabelle-la-catholique, don Carlos.''
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DOÑA JOSEFA, ''seule. Elle ferme les rideaux cramoisis de la fenêtre, et met en ordre quelques fauteuils. On frappe à une petite porte dérobée à droite. Elle écoute. On frappe un second coup.''
 
 
Serait-ce déjà lui? C'est bien à l'escalier
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Il a sa bonne épée, et que le ciel nous garde
 
De l'enfer! pesant la bourse. après tout, ce
 
Pesant la bourse.
N'est pas un voleur.
 
N::::Après tout, ce n'est pas un voleur.
 
 
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Bourse.''
 
 
 
 
 
 
 
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SCENE 2
 
''Les mêmes. Doña Sol, puis Hernani.''
 
 
 
 
Les mêmes. Doña Sol, puis Hernani.
 
 
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DOÑA JOSEFA.
 
:::Madame!
 
 
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DOÑA SOL.
 
::::Ah! Je crains quelque malheur.
 
 
 
Bruit de pas à la petite porte.
 
 
''Bruit de pas à la petite porte.''
 
Hernani devrait être ici. — Voici qu'il monte.
 
Ouvre avant qu'il ne frappe, et fais vite, et sois prompte.
 
Prompte.
 
 
 
''Josefa ouvre la petite porte. Entre Hernani. Grand manteau, grand chapeau. Dessous, un costume de montagnard d'Aragon, gris, avec une cuirasse de cuir, une épée, un poignard, et un cor à sa ceinture.''
 
 
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HERNANI.
 
::::Doña Sol! Ah! C'est vous que je vois
 
Enfin! Et cette voix qui parle est votre voix?
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DOÑA SOL.
 
::::Vous devez avoir froid?
 
 
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HERNANI.
 
:::::::Ce n'est rien.
 
 
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HERNANI.
 
::::::Doña Sol, mon amie,
 
Dites-moi, quand la nuit vous êtes endormie,
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HERNANI.
 
:::::Moi? Je brûle près de toi.
 
Ah! Quand l'amour jaloux bouillonne dans nos têtes,
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DOÑA SOL, ''lui défaisant son manteau.''
 
Allons! Donnez la cape et l'épée avec elle!
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HERNANI, ''la main sur son épée''.
 
Non. C'est mon autre amie, innocente et fidèle!
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DOÑA SOL.
 
::::::::Oui, cette heure est à nous.
 
 
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Ange! Une heure avec vous! Une heure, en vérité,
 
þA qui voudrait la vie, et puis l'éternité!
 
 
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HERNANI, ''amèrement''.
 
:::Que je suis heureux que le duc sorte!
 
Comme un larron qui tremble et qui force une porte,
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Calmez-vous.
 
''Remettant le manteau à la duègne.''
 
 
Remettant le manteau à la duègne.
 
 
 
Josefa, fais sécher son manteau.
 
''Josefa sort. Elle s'assied et fait signe à Hernani de venir près d'elle.''
 
 
Josefa sort. Elle s'assied et fait signe à Hernani de venir près d'elle.
 
 
 
Venez là.
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HERNANI, ''sans l'entendre''.
 
:::Donc le duc est absent du château?
 
 
 
DOÑA SOL, ''souriant''.
 
Comme vous êtes grand!
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HERNANI.
 
:::::Il est absent.
 
 
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DOÑA SOL.
 
::::::Chère âme,
 
Ne pensons plus au duc.
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HERNANI.
 
:::::Ah! Pensons-y, madame!
 
Ce vieillard! Il vous aime, il va vous épouser!
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DOÑA SOL, ''riant''.
 
C'est là ce qui vous désespère!
 
::::C'est là ce qui vous désespère!
Un baiser d'oncle! Au front! Presque un baiser de
 
Un baiser d'oncle! Au front! Presque un baiser de père!
Père!
 
 
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HERNANI.
 
::::::Le roi! Le roi! Mon père
 
Est mort sur l'échafaud, condamné par le sien.
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HERNANI.
 
::::Chargé d'un mandat d'anathème,
 
Il faut que j'en arrive à m'effrayer moi-même!
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HERNANI.
 
::::Parmi mes rudes compagnons?
 
Proscrits dont le bourreau sait d'avance les noms,
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HERNANI.
 
::::Le duc est riche, grand, prospère.
 
Le duc n'a pas de tache au vieux nom de son père.
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DOÑA SOL.
 
:::::Nous partirons demain.
 
Hernani, n'allez pas sur mon audace étrange
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HERNANI, ''la serrant dans ses bras''.
 
Ange!
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DOÑA SOL.
 
::A minuit. Demain. Amenez votre escorte.
 
Sous ma fenêtre. Allez, je serai brave et forte.
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HERNANI.
 
::::::Savez-vous qui je suis, maintenant?
Maintenant?
 
 
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DOÑA SOL.
 
:::Monseigneur, qu'importe! Je vous suis.
 
 
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DON CARLOS,'' ouvrant avec fracas la porte de l'armoire''.
 
Quand aurez-vous fini de conter votre histoire?
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''Hernani recule étonné. Doña Sol pousse un cri et se réfugie dans ses bras, en fixant sur don Carlos des yeux effarés.''
 
 
 
HERNANI, ''la main sur la garde de son épée''.
 
Quel est cet homme?
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DOÑA SOL.
 
:::::Ô ciel! Au secours!
 
 
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HERNANI.
 
::::::::Taisez-vous, doña

Doña Sol! Vous donnez l'éveil aux yeux jaloux.
 
Quand je suis près de vous, veuillez, quoi qu'il advienne,
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Ne réclamer jamais d'autre aide que la mienne.
 
''A don Carlos.''
 
 
A don Carlos.
 
 
 
Que faisiez-vous là?
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DON CARLOS.
 
::::Moi? Mais, à ce qu'il paraît,
 
Je ne chevauchais pas à travers la forêt.
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DON CARLOS.
 
:::::Chacun son tour, messire!
 
Parlons franc. Vous aimez madame et ses yeux noirs,
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HERNANI.
 
:::::::En honneur,
 
Je vous ferai sortir par où j'entre, seigneur.
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HERNANI.
 
::::Ma dague aussi n'est pas à l'aise,
 
Et veut sortir.
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DON CARLOS, ''le saluant''.
 
Monsieur, c'est comme il vous plaira.
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HERNANI, ''tirant son épée''.
 
En garde!
 
En garde! don''Don Carlos tire son épée.''
 
 
 
DOÑA SOL, ''se jetant entre eux''.
 
:::Hernani! Ciel!
 
 
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DON CARLOS.
 
:::::Calmez-vous, señora.
 
 
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DON CARLOS.
 
::::Hé! Dites-moi le vôtre!
 
 
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HERNANI.
 
::::::Que t'importe?
 
En garde! Défends-toi!
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''Ils croisent leurs épées. Doña Sol tombe tremblante sur un fauteuil. On entend des coups à la porte.''
 
 
 
DOÑA SOL, ''se levant avec effroi''.
 
::::Ciel! On frappe à la porte!
 
 
 
''Les champions s'arrêtent, entre Josefa par la petite porte et tout effarée.''
 
 
 
HERNANI, ''à Josefa''.
 
Qui frappe ainsi?
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DOÑA JOSEFA, ''à doña Sol''.
 
::::Madame! Un coup inattendu!
 
C'est le duc qui revient!
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DOÑA SOL.
 
:::::Le duc! Tout est perdu!
 
Malheureuse!
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DOÑA JOSEFA, ''jetant les yeux autour d'elle''.
 
:::Mon dieu! L'inconnu! Des épées!
 
On se battait. Voilà de belles équipées!
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''Les deux combattants remettent leurs épées dans le fourreau, don Carlos s'enveloppe de son manteau et rabat son chapeau sur ses yeux. On frappe de nouveau.''
 
 
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HERNANI.
 
Que faire? on frappe.
 
''On frappe.''
 
 
UNE VOIX, en dehors.
 
UNE VOIX, ''en dehors''.
Doña Sol, ouvrez-moi!
 
:::Doña Sol, ouvrez-moi!
 
 
Doña Josefa fait un pas vers la porte, Hernani
 
''Doña Josefa fait un pas vers la porte, Hernani l'arrête.''
L'arrête.
 
 
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HERNANI.
 
:::::N'ouvrez pas.
 
 
 
DOÑA JOSEFA, ''tirant son chapelet''.
 
Saint Jacques monseigneur! Tirez-nous de ce pas!
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''On frappe de nouveau.''
 
 
 
HERNANI, ''montrant l'armoire à don Carlos''.
 
Cachons-nous.
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DON CARLOS.
 
::::Dans l'armoire?
 
 
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HERNANI.
 
:::::Entrez-y, je m'en charge.
 
Nous y tiendrons tous deux.
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DON CARLOS.
 
::::::Grand merci, c'est trop large.
 
 
 
HERNANI, ''montrant la petite porte''.
 
Fuyons par là.
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DON CARLOS.
 
::::Bonsoir. Pour moi, je reste ici.
 
 
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Ah! Tête et sang! Monsieur, vous me paierez ceci!
 
''A doña Sol.''
 
 
A doña Sol.
 
 
 
Si je barricadais l'entrée?
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DON CARLOS, ''à Josefa''.
 
:::::Ouvrez la porte.
 
 
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DON CARLOS, ''à Josefa interdite''.
 
::::Ouvrez donc, vous dis-je!
 
 
 
''On frappe toujours. Doña Josefa va ouvrir en tremblant.''
 
Tremblant.
 
 
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Je suis morte!
 
 
 
 
 
 
 
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SCENE 3
 
''Les mêmes. Don Ruy Gomez De Silva. Valets avec des flambeaux.''
 
 
 
 
Les mêmes. Don Ruy Gomez De Silva. Valets avec des flambeaux.