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DE CONRART. [1652]

porté cela à M. d Orléans, il fut le voir le jour même, qui étoit mardi 18, et demeura une grosse heure enfermé avec lui ; mais on ne laissoit pas de croire alors et depuis que M. le prince faisoit faire absolument à M. d’Orléans tout ce qu’il vouloit, par la crainte qu’il avoit trouvé moyen de lui donner que s’ils s’accommodoient l’un sans l’autre ils seroient perdus : si bien que dès-lors on tint pour assuré que la paix se concluroit, du consentement même de M. d’Orléans.

Le 21 au soir, il se tint conseil chez madame de Rhodes, où étoient Châteauneuf, le cardinal de Retz, la duchesse de Chevreuse. Ils y furent jusqu’à trois heures après minuit. Comme Châteauneuf s’y faisoit, porter dans sa chaise, il fut reconnu par quelques factieux, qui commencèrent à crier au mazarin ! jusqu’au coin de la rue de l’hôtel de Soissons, qui rend dans la rue de Grenelle. Ce conseil se tenoit, parce que tous ces gens-là n’avoient aucune part à la paix qui se traitoit ; et ils s’assembloient pour trouver les moyens de la rompre. On crut que ce fut par l’artifice du cardinal de Retz que la populace se souleva ces jours-là, quoiqu’il en fût fort haï, comme il paroissoit par les libelles qu’on publia contre lui ; mais il leur faisoit donner de l’argent par des personnes interposées pour crier contre les princes et contre le Mazarin.

Le samedi 22, dès le matin, quantité de séditieux se trouvèrent au Palais ; mais voyant qu’aucun des présidons n’y étoit venu, et qu’il ne s’y étoit trouvé que vingt-sept conseillers des enquêtes, tous frondeurs, ils s’en allèrent au palais d’Orléans, et présentèrent des requêtes à Son Altesse Royale pour de-