« Page:Lambton - Rapport de Lord Durham.djvu/11 » : différence entre les versions

→‎Corrigée : Défi 5000
(Aucune différence)

Version du 26 juin 2019 à 14:49

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
8

aussi malheureusement divisé que l’est celui du Bas-Canada, conduit à une opinion exactement contraire. Sa haine nationale tombe sous les sens mêmes, d’une manière irrésistible et palpable, comme l’origine ou l’essence de toute querelle qui divise la société ; on découvre que des dissensions qui paraissent avoir une autre origine, ne sont que des formes de cette constante et générale animosité ; et que toute dispute est dans l’origine une dispute de Français et d’Anglais, ou le devient avant d’avoir fourni sa carrière.

Les mécontentemens politiques, auxquels le système vicieux du gouvernement n’a donné que trop de cause, ont pendant longtemps caché et modifié l’influence de la querelle nationale. On a maintenu que l’origine ne peut avoir que peu d’effet à diviser le pays, en autant que des individus de chaque race se sont constamment rangés du côté du gouvernement, ou se sont trouvés unis à guider l’assemblée dans ses attaques contre les abus allégués ; que les noms de quelques-uns des chefs les plus marquants de la rébellion marquent leur origine Anglaise, tandis que ceux d’appuis les plus impopulaires du gouvernement dénotent leur origine Française ; et qu’on a vu les représentans, sinon d’une majorité actuelle (comme on l’a avancé occasionnellement,) au moins d’une bonne proportion de la population purement Anglaise, voter constamment avec la majorité de l’Assemblée contre ce qu’on appelait le parti Britannique. Des causes temporaires et locales ont sans aucun doute, jusqu’à un certain point, produit de tels résultats. L’hostilité nationale n’a pris son influence permanente que depuis quelques années, et elle ne s’est pas montrée partout à la fois. Pendant qu’elle se montrait depuis longtemps dans les cités de Québec et de Montréal, où les chefs et les masses des races rivales vinrent plus promptement en collision, les habitants des townships de l’Est, éloignés de tout contact personnel avec les Français, et ceux du district au dessous de Québec, qui éprouvaient peu d’intervention de la part des Anglais, continuèrent jusqu’à une époque très récente à entretenir des sentiments comparativement amicaux envers les races opposées. Mais c’est là une distinction qui s’est malheureusement, d’année en année, montrée plus fortement, et qui s’est répandue de plus en plus. L’un après l’autre les anciens chefs Anglais de l’Assemblée se sont séparés de la majorité, et se sont attachés au parti qui supportait le gouvernement britannique contre elle. Chaque élection des townships ajoutait à la minorité Anglaise. D’un autre côté, d’année en année, malgré les diverses influences qu’un gouvernement peut exercer, et qu’aucun peuple au monde n’est plus susceptible d’éprouver que les Canadiens Français ; malgré les*motifs additionnels de