« Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 6.djvu/498 » : différence entre les versions

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{{tiret2|per|suadée}} que le chevalier lui procureroit tous les agréments du monde3 : il n’est pas assez heureux pour vouloir se servir4 de tous ses avantages. Quelle envie effrénée n’auroit-il point d’être là, s’il n’y étoit pas ! Vous savez le dessous de cartes5. Vous êtes bien plus sage, vous, ma fille, qui tâchez de trouver bon ce que vous avez, et de gâter tout ce que vous n’avez pas : voilà une philosophie qu’il auroit fallu acheter bien cher à l’encan de Lucien6. Vous vous dites que tous les biens apparents des autres sont mauvais ; vous les regardez par la facette la plus désagréable ; vous tâchez à ne pas mettre votre félicité à ce qui ne dépend pas de vous7. Je me fais une étude de cet endroit d’une de vos lettres ; il n’y a point de lecture qui puisse m’être si utile, quoique je sois un peu honteuse de vous trouver plus sage que moi. Mon fils me mande qu’il s’en va jouer au reversis avec son jeune maître8 ; cela me fait transir : deux, trois, quatre cents pistoles s’y perdent fort aisément :
{{tiret2|per|suadée}} que le chevalier lui procureroit tous les agréments du monde<ref>3. « Que le chevalier lui feroit tous les biens du monde. (''Éditions de'' 1737 ''et de'' 1754.)</ref> : il n’est pas assez heureux pour vouloir se servir<ref>4. « II n’est pas assez heureux pour se servir. » (''Édition de'' 1737.) — « S’il étoit assez heureux pour se servir. » (''Édition de'' 1754.)</ref> de tous ses avantages. Quelle envie effrénée n’auroit-il point d’être là, s’il n’y étoit pas ! Vous savez le dessous de cartes<ref>5. Dans l’édition de 1737 : « le dessous de ces cartes, » et dans celle de 1754 : « le dessous des cartes. » Dans notre manuscrit, le copiste a écrit ces mots singuliers : « là-dessus d’Ecartes, » et immédiatement après il a omis les mots : « vous, ma fille. »</ref>. Vous êtes bien plus sage, vous, ma fille, qui tâchez de trouver bon ce que vous avez, et de gâter tout ce que vous n’avez pas : voilà une philosophie qu’il auroit fallu acheter bien cher à l’encan de Lucien<ref>6. Voyez ''les $ectes à l’encan'' (la ''Vente des vies'') de Lucien.</ref>. Vous vous dites que tous les biens apparents des autres sont mauvais ; vous les regardez par la facette la plus désagréable ; vous tâchez à ne pas mettre votre félicité à ce qui ne dépend pas de vous<ref>7. « De ne pas mettre votre félicité à ce qui ne dépend pas de vous. » (''Édition de'' 1737.) — « De ne pas mettre votre félicite dans ce qui, etc. » (''Édition de'' 1754.)</ref>. Je me fais une étude de cet endroit d’une de vos lettres ; il n’y a point de lecture qui puisse m’être si utile, quoique je sois un peu honteuse de vous trouver plus sage que moi. Mon fils me mande qu’il s’en va jouer au reversis avec son jeune maître<ref>8. Le Dauphin.</ref> ; cela me fait transir : deux, trois, quatre cents pistoles s’y perdent fort aisément :


Ce n’est rien pour Admète, et c’est beaucoup pour lui9.
{{poem|texte=Ce n’est rien pour Admète, et c’est beaucoup pour lui<ref>9. Voyez l’''Alceste'' de Quinault, acte {{rom-maj|III|}}, scène {{rom|i}}{{re}} :

3. « Que le chevalier lui feroit tous les biens du monde. (''Éditions de'' 1737 ''et de'' 1754.)

4. « II n’est pas assez heureux pour se servir. » (''Édition de'' 1737.) — « S’il étoit assez heureux pour se servir. » (''Édition de'' 1754.)

5. Dans l’édition de 1737 : « le dessous de ces cartes, » et dans celle de 1754 : « le dessous des cartes. » Dans notre manuscrit, le copiste a écrit ces mots singuliers : « là-dessus d’Ecartes, » et immédiatement après il a omis les mots : « vous, ma fille. »

6. Voyez ''les $ectes à l’encan'' (la ''Vente des vies'') de Lucien.

7. « De ne pas mettre votre félicité à ce qui ne dépend pas de vous. » (''Édition de'' 1737.) — « De ne pas mettre votre félicite dans ce qui, etc. » (''Édition de'' 1754.)

8. Le Dauphin.

9. Voyez l’''Alceste'' de Quinault, acte {{rom-maj|III|}}, scène {{rom|i}}{{re}} :


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{{PersonnageD|Phérès|c|père d’Admète|p|uc}}


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