« Histoire apocryphe de la France de 1830 jusqu'à nos jours (Bossange) » : différence entre les versions

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Dès le lendemain, l’assemblée déchira les traités de 1815, aux acclamations de la France entière.
 
En conséquence de ce grand acte national, M. le duc d’Orléans prit le commandement de l’armée, et envahit la Belgique, qui se sépara avec joie de la Hollande, et redevint française sous le titre de province de Belgique. Le prince s’avança sur la ligne du Rhin. Les populations venaient au-devant de lui, les habitans ouvrirent les portes des villes, et les garnisons étrangères furent renvoyées honorablement avec armes et bagages. En moins de trois mois et sans combat, la France reconquit ses limites naturelles au milieu d'un enthousiasme qui tenait du délire! — oVousVous voyez que l’histoire véritable vaut bien le roman révolutionnaire de mes collègues les publicistes!
 
C’est alors que parut cette sainte et énergique déclaration que l'assemblée nationale fil signifier à toutes les paissances du globe. Elle proclamait l’indépendance de la France, sa prise de possession de ses véritables limites et sa résolution de s'abstenir de toute autres conquête continentale. — L’Europe se troubla et fit mine d’armer. Mais l’Angleterre était embarrassée dans l’Inde, la Russie avait la Pologne âà contenir, et l’Autriche l'Italie à conserver! Chaque souverain avait ainsi un bras en écharpe. L’armement n’eut pas lieu. Les puissances du continent savaient bien ce qu’elles perdaient, mais elles savaient aussi la force de la France, et d’ailleurs le principe les rassurait, car ce qu’elles craignaient le plus, après tout, c’était une propagande révolutionnaire. Après quelque hésitation, les ambassadeurs revinrent.
 
Pendant six ans, l’Europe et le monde jouirent d’une paix profonde, qui ne fut même pas troublée parles échos des guerres qui éclataient en Orient et sur quelques points de l’Amérique méridionale.
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Des négociations s’entamèrent, et pendant ce temps toutes les puissances coururent aux armes. L’Europe présenta l’aspect d’un camp immense!
 
L’assemblée générale du royaume fut réunie pour voter cinq cents millions, et le fit par acclamation, avec une unanimité bien faite pour faire réfléchir les rois de l’Europe. Quelques députés proposèrent de fortifier Paris, et celtecette opinion désastreuse faisait des progrès, lorsque parut une brochure de M. Thiers. Cet habile écrivain traita la question de haut, il dit que les fortifications de Paris, c’étaient l’Océan, le Rhin, les Alpes et les Pyrénées! Il fit honte aux cœurs pusillanimes de placer la force de la France autre part que dans le courage et le patriotisme de ses enfans. Il groupa des chiffres et démontra qu’on gaspillerait un demi milliard en pure perte ! Puis, invoquant le nom de la liberté, il déclara que Paris, le foyer de l'intelligence et du génie, dégénérerait à l’ombre des bastilles, et fut jusqu’à accuser de haute trahison tout député qui oserait voter une semblable mesure !—La — La brochure de M. Thiers renversa le projet, et le roi de France satisfait lui envoya le grand cordon de la Légion-d’Honneur. « Celui qui a seul empêché une si grande faute, lui fit-il dire, a remporté une victoire nationale ! »
 
Cependant le congrès de Rome s’assembla. Le roi y envoya M. Berryer, M. le duc de Fitz-James, M. le marquis de Dreux-Brézé, le maréchal Soult et M. le baron Pasquier, son ministre des affaires étrangères, M. de Chateaubriand. Ce fut dans la basilique de SaintPierre que fut résolu l’anéantissement de l’islamisme. La Russie s’empara de la Turquie, l’Angleterre reçut l’Egypte, la Prusse par compensation refit et compléta son territoire. La France se réserva Jérusalem et la Palestine, mais, toujours grande parce qu’elle est forte, elle n’en voulut pas la souveraineté. Elle releva l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, le divisa en autant de ''langues'' qu’il y avait de nations en Europe, et le constitua gardien des lieux saints. Les juifs s’y rendirent de toutes parts et reconquirent en fin leur nationalité après avoir reconnu, aux pieds du saint pontife, que le sanhédrin de Jérusalem avait crucifié le Messie. M. de Rothschild, qui avait donné l’exemple et fondé dix collèges, reçut le titre de duc deSaintde Saint-Jean-d'Acre.
 
Ces événemens qui avaient failli mettre le monde en feu et bouleverser.l’Europe, sont devenus, grâce à la noble attitude et au désintéressement de la France, les bases sur lesquelles repose encore aujourd’hui la paix universelle. Les grandes alliances qui se contractèrent alors en Europe et qui en furent la conséquence, sont des liens et des gages de plus entre les souverains et les peuples.
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La joie fut générale lorsqu'on apprit que le roi allait épouser la princesse Alexandra, fille de l’empereur de Russie! Le marquis Henri de La Rochejaquelein fut nommé ambassadeur extraordinaire. Le choix qu’on fit de lui était un compliment à l’empereur qui n’avait pas oublié avec quelle brillante valeur M. de La Rochejaquelein avait combattu à l’avant-garde russe dans une campagne mémorable contre les Turcs. L’empereur Nicolas ne voulut pas le recevoir dans les salons du palais, l’ambassadeur fut conduit en grande pompe au milieu de la place entourée par la garde impériale. Dès qu’il arriva, l’empereur fut au devant de lui et tendant la main lui rappella en souriant cette noble devise : « Si j’avance suivez moi, si je meurs vengez moi, si je recule tuez-moi. »
 
Bientôt la jeune princesse partit pour là France, elle traversa l’Europe. Les populations se pressaient tellement sur le passage de la jeune reine de France, que de Saint-Pétersbourg à Paris, ce ne fut qu’une longue acclamation ! Mais c'est en France que l’enthousiasme fut au comble! Une alliance avec la Russie était une chose toute nouvelle, les deux peuples ne s'étaient rencontrés jusqu'alors que sur les champs de bataille où ils avaient appris à s’estimer, ils savaient que leurs intérêts en toutes choses étant différens, il n’y aurait jamais entre eux ni rivalité ni concurrence. La princesse était dans tout l’éclat de la jeunesse et de la beauté. Sa vue et ses gracieux sourires lui gagnèrent tous les cœurs. Dés que son pied eut touché le sol de la France, elle fut française pour tout le monde et n’eut plus qu’à se laisser aimer.
 
Dans cette grande occasion, le roi, voulant témoigner à la branche a Orléans toute son affection, daigna consentir au mariage de sa sœur, {{sc|Mademoiselle}}, avec M. le duc de Chartres, fils aîné de M. le duc d’Orléans. Ce jeune prince avait servi avec distinction en Afrique, et s était toujours fait remarquer par son dévouement à la personne du roi.