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le jeune homme.

Il avait dans la voix des cordes que rien n’use ;
Il avait l’héroïsme et la vertu pour muse.
D’autres m’avaient ému par des accents touchants ;
Je buvais la jeunesse et l’amour dans leurs chants.
Il a chanté comme eux l’amour et son ivresse,
Mais l’amour seulement dont la gloire est maîtresse,
Mais la fière jeunesse amoureuse d’exploits,
Mais l’austère devoir qui la plie à ses lois,
Le généreux élan qui jamais ne dévie,
Ce qui fait l’homme grand et le prix de la vie !
Dans les sentiers communs de la réalité
Il n’a jamais posé son cothurne enchanté.
Près du ciel comme un aigle il a placé son aire,
Poussant le cri sublime et l’extraordinaire !
Si quelque jour ce cri n’était plus entendu,
Si nul n’y répondait, c’est que l’homme est perdu.

le vieillard.

Il t’a conduit pourtant à la tombe éternelle.

le jeune homme.

C’est lui qui m’a montré la Mort chaude et fidèle,