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<section begin="s1"/>or ; elles se font sur un métier nommé ''menseg'', qui est ordinairement en bois de noyer, incrusté de nacre de perle et d’écaille de tortue (les plus communs sont en hêtre). — Beaucoup de femmes, même de celles qui sont riches, arrondissent leurs bourse particulière en brodant des mouchoirs et autres objets qu’elles donnent à une ''dellaseh'' (courtière}, qui les porte et les expose dans un bazar, ou qui tâche de s’en défaire dans un autre harem. La visite des femmes d’un harem à celles d’un autre harem occupe souvent presque une journée. Les femmes, ainsi réunies, mangent, fument, boivent du café et des sorbets ; elles babillent, font parade de leurs objets de luxe, et tout cela suffit à leur amusement. À moins d’affaires d’une nature très-pressante, le maître de la maison n’est pas admis à ces réunions de femmes, et il doit, dans ce cas, donner avis de son arrivée, afin que les visiteuses aient le temps de se voiler ou de se retirer dans une autre partie de l’appartement. Les jeunes femmes, étant ainsi libres de toute crainte de surprise, se laissent aller à leur gaieté et à leur abandon naturels, et souvent à leur esprit folâtre et bruyant.
<section begin="s1"/>or ; elles se font sur un métier nommé ''menseg'', qui est ordinairement
en bois de noyer, incrusté de nacre de perle et d’écaille
de tortue (les plus communs sont en hêtre). — Beaucoup de
femmes, même de celles qui sont riches, arrondissent leurs
bourse particulière en brodant des mouchoirs et autres objets
qu’elles donnent à une ''dellaseh'' (courtière}, qui les porte et
les expose dans un bazar, ou qui tâche de s’en défaire dans un
autre harem. La visite des femmes d’un harem à celles d’un
autre harem occupe souvent presque une journée. Les femmes,
ainsi réunies, mangent, fument, boivent du café et des sorbets ;
elles babillent, font parade de leurs objets de luxe, et
tout cela suffit à leur amusement. À moins d’affaires d’une nature
très-pressante, le maître de la maison n’est pas admis à
ces réunions de femmes, et il doit, dans ce cas, donner avis de
son arrivée, afin que les visiteuses aient le temps de se voiler
ou de se retirer dans une autre partie de l’appartement. Les
jeunes femmes, étant ainsi libres de toute crainte de surprise,
se laissent aller à leur gaieté et à leur abandon naturels, et
souvent à leur esprit folâtre et bruyant.

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{{T4|III — FÊTES PARTICULIÈRES}}




Il y a fête chez les Égyptiens lorsqu’un fils est admis comme
Il y a fête chez les Égyptiens lorsqu’un fils est admis comme membre d’une société de marchands ou d’artisans. Parmi les charpentiers, les tourneurs^ les barbiers, les tailleurs, les relieurs et gens d’autres états, l’admission a lieu de la manière suivante.
membre d’une société de marchands ou d’artisans. Parmi les
charpentiers, les tourneurs^ les barbiers, les tailleurs, les relieurs
et gens d’autres états, l’admission a lieu de la manière
suivante.


Le jeune homme qui doit être admis dans le corps de métier, accompagné de son père, se rend chez le cheik et lui
Le jeune homme qui doit être admis dans le corps de métier, accompagné de son père, se rend chez le cheik et lui donne connaissance de l’intention qu’il a que son fils soit admis comme membre de la corporation. Alors, le cheik envoie convier les maîtres du métier dont il est le néophyte et quelques-uns des amis du candidat pour assister à sa réception. Un officier, appelé ''nakib'', porte alors une botte d’herbes vertes ou de fleurs qu’il distribue à chacune des personnes invitées en<section end="s2"/>
donne connaissance de l’intention qu’il a que son fils soit admis
comme membre de la corporation. Alors, le cheik envoie
convier les maîtres du métier dont il est le néophyte et quelques-uns
des amis du candidat pour assister à sa réception. Un officier, appelé ''nakib'', porte alors une botte d’herbes vertes ou
de fleurs qu’il distribue à chacune des personnes invitées en
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