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L’ILLUSTRE DOCTEUR MATHÉUS.

Bruno ! mon pauvre Bruno ! (Page 46.)

Les enfants s’attachaient à la camisole du ménétrier et l’appelaient nonon Coucou Peler, pour avoir quelque chose, et le pasteur se frottait les mains d’un air joyeux. Quand Coucou Peter eut bien cajolé sa petite femme, qui n’était déjà pas si maigre ; quand il eut pris les enfants dans ses bras, en les embrassant l’un après l’autre, et en leur disant à l’oreille que sa malle allait venir avec toutes sortes de bonnes choses, Grédel rentra dans la cuisine, et Coucou Peter, ainsi que le pasteur et Mathéus, s’installèrent en face d’une vieille bouteille de wolxheim. Toute la maison avait un air de fête : les enfants chantaient, sifflaient, et couraient dans la rue pour voir arriver la malle ; les poules, dont Grédel tordait le cou, jetaient des cris perçants ; Coucou Peter racontait ses pérégrinations lointaines, son titre de grand rabbin et ses projets futurs ; l’illustre philosophe s’admirait lui-même au milieu de ces histoires merveilleuses, les verres se remplissaient et se vidaient comipe d’eux-mêmes, et le gros ventre du pasteur Schweitzer se balançait joyeusement au récit des aventures sans nombre de son ancien camarade. « Ah ! ah ! ah ! la bonne farce ! s’écriait-il ; tu ne changeras jamais, Coucou Peter, tu ne changeras jamais, il n’y a que toi pour me faire du bon sang ! » La nuit était venue et l’ombre des maisons voisines s’étendait dans la grande salle, lorsque Grédel apporta de la lumière. Elle venait servir le souper ; en un tour de main, elle dé-