« Page:Le Tour du monde - 03.djvu/233 » : différence entre les versions
→Page non corrigée : Page créée avec « époque (commencement de décembre) le printemps balayait les frimas, la nature semblait renaître, et avec elle l’ardeur dans tous les êtres. Tout nous invitait donc... » |
(Aucune différence)
|
Version du 6 mai 2019 à 12:15
époque (commencement de décembre) le printemps balayait
les frimas, la nature semblait renaître, et avec
elle l’ardeur dans tous les êtres. Tout nous invitait donc
à profiter de la dernière soirée que nous avions à passer
au milieu de nos aimables hôtes pour reculer d’autant
la nouvelle période d’ennuyeuse monotonie qui nous attendait
dans notre prison flottante. Le gouverneur et le
curé se chargèrent à l’envi d’égayer l’heure des adieux.
Nous nous séparâmes enfin à grand’peine et non sans
quelques regrets, du moins de notre part. Notre connaissance
était de date bien récente, nos relations avaient
été bien éphémères, et pourtant un lien du cœur nous
attachait déjà les uns aux autres. L’existence du marin
est ainsi faite que, le séparant violemment, par intervalles souvent fort longs, du commerce bienfaisant de
ses semblables, elle le dispose à contracter des affections
plus promptes et plus vives quand elle le ramène
au milieu d’eux pour briser impitoyablement les liens à
peine formés, et dont il n’a eu le temps de goûter que
les douceurs.
L’établissement chilien, on l’a vu, est encore bien peu avancé, c’est un enfant qui reste longtemps au berceau, et, s’il faut dire franchement ma manière de voir, j’ajouterai que c’est un avorton qui n’arrivera jamais à l’âge adulte.
Que lui manque-t-il donc pour assurer ses moyens d’existence et de progrès ? Eh ! ce qui manque à d’autres établissements qui nous touchent de plus près, et que je