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APPENDICE.

changé en sorbet. Quelquefois, le jongleur coupe un châle en deux ou le brûle par le milieu et le raccommode immédiatement. D’autres fois, il se dépouille de tous ses vêtements, hormis de ses caleçons, et dît à deux personnes de lui lier les pieds, et les mains et de le mettre dons un sac ; cela fait, il demande une piastre ; quelqu’un lui répond qu’il l’aura s’il peut tirer une de ses mains pour la recevoir ; aussitôt il tire une main hors du sac, la rendre, et sort ensuite tout entier, lié comme auparavant ; puis il est remis dans le sac et en sort immédiatement, dégagé de tous les liens, et portant un petit plateau entouré de chandelles allumées (si c’est le soir que l’exercice a lieu) et garni de cinq ou six petites- assiettées de mets variés qui sont offerts aux spectateurs.

Il y a au Caire une autre espèce de jongleurs appelés skyems. Dans la plupart de leurs exercices, les skyems ont aussi un compère. Ce dernier, par exemple, place vingt-neuf petites pierres à terre, s’assied auprès et les arrange devant lui. Ensuite il demande à quelqu’un de cacher une pièce de monnaie sous l’une d’elles. Ceci fait, il rappelle le skyem, qui s’est tenu à distance pendant cet arrangement, et, l’informant qu’on a caché une pièce sous une des pierres, il lui demande d’indiquer sous laquelle, ce que le skyem ne manque pas de faire sur le champ. Ce tour est fort simple ; les vingt-neuf pierres représentent l’alphabet arabe, et le compère a soin de commencer sa demande par la lettre représentée par la pierre sous laquelle est cachée la pièce de monnaie.

L’art de la bonne aventure est souvent pratiqué en Égypte, et la plupart du temps par des bohémiens analogues aux nôtres. On les appelle Guayaris. En général, ils prétendent descendre des Barmécides, comme les Ghawazies, mais d’une branche différente.

La plupart des femmes sont diseuses de bonne aventure ; on les voit souvent dans les rues du Caire vêtues comme presque toutes les femmes de la plus basse classe, avec le toba et le tarbouch, mais toujours la face découverte. La Guayarie porte