« Page:Nerval - Voyage en Orient, II, Lévy, 1884.djvu/243 » : différence entre les versions

(Aucune différence)

Version du 20 avril 2019 à 20:46

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
231
APPENDICE.

leur sort, pensent tout autrement, et appellent le divorce de tous leurs vœux.

Deux fois un homme peut divorcer d’avec la même femme et la reprendre ensuite sans la moindre formalité ; mais, la troisième fois^, il ne peut la reprendre légalement qu’autant qu’elle ait, dans l’intervalle du divorce, contracté un autre mariage et qu’un divorce de ce mariage ait eu lieu.

« Je puis, dit M. Lane, citer à l’appui de ce que j’avance un cas où l’un de mes amis a servi de témoin. Il se trouvait avec deux autres hommes dans un café ; un de ces derniers paraissait irrité contre sa femme, avec laquelle il avait eu quelque différend de ménage. Après avoir exposé ses griefs, le mari irrité envoya quérir sa femme, et, aussitôt qu’elle vint, il lui dit :

» — Tu es divorcée triplement !

» Puis, «’adressant aux deux autres hommes présents, il ajouta :

» — Et vous, mes frères, vous êtes témoins.

» Cependant il se repentit bientôt de sa violence et voulut reprendre sa femme ; mais celle-ci s’y refusa et en appela à la loi de Dieu (shara Allah). La cause fut portée devant le juge. La femme était la plaignante, et le défendeur était le mari ; elle déclara que celui-ci avait prononcé contre elle l’arrêt du triple divorce, et qu’à présent il voulait la reprendre et vivre avec elle comme épouse, contrairement à la loi, et conséquemment en état de péché. Le défendeur nia avoir prononcé les mots sacramentels qui constituent le divorce.

« — Âvez-vous des témoins ? dit le juge à la plaignante.

» — Oui, dit-elle, voici deux témoins.

» Ces témoins étaient les deux hommes qui s’étaient trouvés au café lors de la prononciation de la sentence qui constitue le divorce. Ils furent invités à faire leur déposition, et ils déclarèrent qu’en effet cet homme avait prononcé contre sa femme le triple divorce, et qu’ils étaient présents. Alors, le mari déclara, de son côté, qu’en effet il y avait eu prononciation de