« Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 6.djvu/443 » : différence entre les versions

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digne aussi, mais notre compagnie, en vérité, fort indigne. Mon pot est étrange à écumer les dimanches ° I ce qu’il y a de bon, c’est que chacun va souper à six heures, et c’est la belle heure de la promenade, où je cours pour me consoler. Mlle du Plessis en grand deuil, ne me quitte guère; je dirois bien volontiers de sa mère; comme de ce M. de Bonneuil11, elle a laissé une pauvre fille bien ridicule elle est impertinente aussi je suis honteuse de l’amitié qu’elle a pour moi; je dis quelquefois « Y auroit-il bien de la sympathie entre nous12? » Elle parle toujours, et Dieu me fait la grâce d’être pour elle comme vous êtes pour beaucoup d’autres je ne l’écoute point du tout. Elle est assez brouillée dans sa famille pour leurs partages13, cela fait un nouvel ornement à son esprit elle confondoit tantôt tous les mots; et en parlant des mauvais traitements qu’on lui faisoit", elle disoit « Ils m’ont traitée comme une barbarie, comme une cruauté. » Vous voulez que je vous parle de mes misères, en voilà peut-être plus qu’il ne cabinet qui renfermait la bibliothèque de Mme de Sévigné est pratiqué dans la tour dont la fenêtre domine le parc. (Note de V édition rfet8i8.)
digne aussi, mais notre compagnie, en vérité, fort indigne. Mon pot est étrange à écumer les dimanches10 ; ce qu’il y a de bon, c’est que chacun va souper à six heures, et c’est la belle heure de la promenade, où je cours pour me consoler. {{Mlle}} du Plessis, en grand deuil, ne me quitte guère ; je dirois bien volontiers de sa mère, comme de ce M.{{lié}}de Bonneuil11, elle a laissé ''une pauvre fille bien ridicule'' ; elle est impertinente : aussi je suis honteuse de l’amitié qu’elle a pour moi ; je dis quelquefois : « Y auroit-il bien de la sympathie entre nous12 ? » Elle parle toujours, et Dieu me fait la grâce d’être pour elle comme vous êtes pour beaucoup d’autres ; je ne l’écoute point du tout. Elle est assez brouillée dans sa famille pour leurs partages13, cela fait un nouvel ornement à son esprit : elle confondoit tantôt tous les mots ; et en parlant des mauvais traitements qu’on lui faisoit14, elle disoit : « Ils m’ont traitée ''comme une barbarie'', ''comme une cruauté''. » Vous voulez que je vous parle de mes misères, en voilà peut-être plus qu’il ne


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10. A cause de la compagnie, qui grossissoit ces jours-là, et à laquelle Mme de Sévigné se croyoit obligée de faire les honneurs des Rochers. Elle appeloit cela écumer son pot. (Note de Perrin, 1754.) 1 1 Dans notre manuscrit, par erreur sans doute « comme à M. de Bonneuil. » Voyez la fin de la lettre du 36 avril précédent, p. 364, et tome II, p. 433, note 2. Dans les éditions de Perrin, la fin de la phrase est coupée autrement que dans notre manuscrit « elle est impertinente aussi je suis honteuse, etc. »


10. À cause de la compagnie, qui grossissoit ces jours-là, et à laquelle {{Mme}} de Sévigné se croyoit obligée de faire les honneurs des Rochers. Elle appeloit cela ''écumer son pot.'' (''Note de Perrin'', 1754.)
12. Dans le texte de 1787 « entre elle et moi. » Dans celui de 1754: « Y auroit-il par hasard quelque sympathie entre elle et moi? » 13. « Pour les partages. » (Éditions «fe 1787 et de ij$£r) 14. Ces mots: qu’on lui faisait, ne sont que dans notre manuscrit, qui, à la ligne suivante, a barbare, au lieu de barbarie, et qui ne donne pas les deux dernières phrases de l’alinéa.


11. Dans notre manuscrit, par erreur sans doute : « comme à M.{{lié}}de Bonneuil. » Voyez la fin de la lettre du 26 avril précédent, p. 364, et tome {{rom-maj|II|}}, p. 433, note 2. Dans les éditions de Perrin, la fin de la phrase est coupée autrement que dans notre manuscrit : « elle est impertinente aussi : je suis honteuse, etc. »
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12. Dans le texte de 1737 : « entre elle et moi. » Dans celui de 1754 : « Y auroit-il par hasard quelque sympathie entre elle et moi ? »
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13. « Pour les partages. » (''Éditions de'' 1737 ''et de'' 1754.)

14. Ces mots : ''qu’on lui faisait'', ne sont que dans notre manuscrit, qui, à la ligne suivante, a ''barbare'', au lieu de ''barbarie'', et qui ne donne pas les deux dernières phrases de l’alinéa.