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LES COMITADJIS

tueraient plus entre frères. Les agences de presse annoncèrent la chose au printemps. Et l’on a pu lire dans les journaux du monde : « Les deux fractions du Comité Révolutionnaire Macédonien font la paix. » Voire !

Le 8 février 1931, M. Gourkoff, partisan de notre ami Vantché, passait rue Pirot, une serviette sous le bras. Avocat, il se rendait à ses affaires. Jeune, de bonne santé et d’esprit optimiste, il dédaignait souvent de se soumettre aux régies fondamentales de la vie politique bulgare, circulant seul, sans vigilant à ses trousses, rempli de confiance en son étoile. Arrivé à la hauteur du cinquième bec de gaz, le jeune maître comprit subitement où l’avait mené tant de présomption : le vent des balles sifflait autour de lui. Touché, il traversa la rue et, titubant, il se réfugia dans une épicerie, où il se crut sauvé. Ses assassins ne l’avaient pas laché ; ils entrèrent dans la boutique et, là, Gourkoff, illustration du barreau de son pays, tomba, entre une caisse de pruneaux et un tonneau de mélasse, quarante balles dans la peau…

Émotion dans Sofia. Bel enterrement le surlendemain. Amères réflexions du peuple rassemblé.

Depuis deux ans et huit mois, Gourkoff était