« Qu’est-ce que le tiers état ? » : différence entre les versions

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Elle n’est pas bonne cette constitution que nous ne cessons d’envier parce qu’elle est anglaise ; mais parce qu’à des défauts trop réels, elle joint des avantages précieux. Si vous tentez de la naturaliser parmi vous, il n’est pas douteux que vous n’en obteniez facilement les défauts, parce qu’ils seront utiles au seul pouvoir de qui vous auriez à craindre quelque obstacle. En aurez-vous les avantages ? Cette question est plus problématique, parce que vous rencontrerez alors un pouvoir intéressé à vous empêcher d’accomplir vos désirs. Enfin, pourquoi envions-nous la constitution anglaise ? Parce qu’apparemment elle se rapproche des bons principes de l’état social. Il est, pour juger les progrès en tout genre, un modèle du beau et du bon. On ne peut pas dire que ce modèle dans l’art social nous soit moins connu aujourd’hui qu’il ne l’était aux anglais en 1688. Or, si nous avons le vrai type du bon, pourquoi nous en tenir à imiter une copie ? élevons-nous tout d’un coup à l’ambition de vouloir nous-mêmes servir d’exemple aux nations. Aucun peuple, dit-on, n’a mieux fait que les anglais. Et quand cela serait, les produits de l’art politique ne doivent-ils être à la fin du XVIIIe siècle que ce qu’ils ont pu être dans le XVIIe ? Les anglais n’ont pas été au-dessous des lumières de leur temps : ne restons pas au-dessous des lumières du nôtre. C’est ainsi qu’on imite quand on veut se montrer digne de marcher sur les traces des bons modèles. Surtout, ne nous décourageons pas de ne rien voir dans l’histoire qui puisse nous convenir. La véritable science de l’état de société ne date pas de loin. Les hommes ont construit longtemps des chaumières avant d’être en état d’élever des palais. Il y a de bonnes raisons pour que l’architecture sociale ait été plus lente dans ses progrès que cette multitude d’arts qui s’associent parfaitement avec le despotisme.
 
==Chapitre 5. Ce qu’on aurait dû faire. principes à cet égard. ==
<blockquote>"En morale, rien ne peut remplacer le moyen simple et naturel. Mais plus l'homme a perdu de temps à d'inutiles essais, plus il redoute l'idée de recommencer, comme s'il ne valait pas toujours mieux recommencer encore une fois et finir, que de rester à la merci des événements et des ressources factices, avec lesquelles on recommencera sans cesse sans être jamais plus avancé."</blockquote>