« Michel Strogoff/Partie 1/Chapitre 3 » : différence entre les versions

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m tirets
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<center>'''Michel Strogoff.'''</center>
 
 
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«Ce courrier? demanda vivement le czar.
 
--Il—Il est là, sire, répondit le général Kissoff.
 
--Tu—Tu as trouvé l'homme qu'il fallait?
 
--J—J'ose en répondre à Votre Majesté.
 
--Il—Il était de service au palais?
 
--Oui—Oui, sire.
 
--Tu—Tu le connais?
 
--Personnellement—Personnellement, et plusieurs fois il a rempli avec succès des
missions difficiles.
 
--A—A l'étranger?
 
--En—En Sibérie même.
 
--D—D'où est-il?
 
--D—D'Omsk. C'est un Sibérien.
 
--Il—Il a du sang-froid, de l'intelligence, du courage?
 
--Oui—Oui, sire, il a tout ce qu'il faut pour réussir là où d'autres
échoueraient peut-être.
 
--Son—Son âge?
 
--Trente—Trente ans.
 
--C—C'est un homme vigoureux?
 
--Sire—Sire, il peut supporter jusqu'aux dernières limites le froid, la
faim, la soif, la fatigue.
 
--Il—Il a un corps de fer?
 
--Oui—Oui, sire.
 
--Et—Et un coeur?...
 
--Un—Un coeur d'or.
 
--Il—Il se nomme?...
 
--Michel—Michel Strogoff.
 
--Est—Est-il prêt à partir?
 
--Il—Il attend dans la salle des gardes les ordres de Votre Majesté.
 
--Qu—Qu'il vienne,» dit le czar.
 
Quelques instants plus tard, le courrier Michel Strogoff entrait dans
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savait rester immobile comme un soldat devant son supérieur; mais,
lorsqu'il marchait, son allure dénotait une grande aisance, une
remarquable netteté de mouvements,--ce—ce qui prouvait à la fois la
confiance et la volonté vivace de son esprit. C'était un de ces hommes
dont la main semble toujours «pleine des cheveux de l'occasion»,
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congénères des mers glaciales. Pierre Strogoff avait tué plus de
trente-neuf ours, c'est-à-dire que le quarantième était tombé sous ses
coups,--et—et l'on sait, à en croire les légendes cynégétiques de la
Russie, combien de chasseurs ont été heureux jusqu'au trente-neuvième
ours, qui ont succombé devant le quarantième!
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«ragatina», c'est-à-dire la fourche, pour venir en aide à son père,
armé seulement du couteau. A quatorze ans, Michel Strogoff avait tué
son premier ours, tout seul,--ce—ce qui n'était rien;--mais—mais, après
l'avoir dépouillé, il avait traîné la peau du gigantesque animal
jusqu'à la maison paternelle, distante de plusieurs verstes,--ce—ce qui
indiquait chez l'enfant une vigueur peu commune.
 
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et elle vécurent si longtemps ensemble. Lorsque son fils la quitta, ce
fut le coeur gros, mais en lui promettant de revenir toutes les fois
qu'il le pourrait,--promesse—promesse qui fut toujours religieusement tenue.
 
Il avait été décidé que Michel Strogoff, à vingt ans, entrerait au
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Quant aux congés qui lui revenaient de droit, après ces lointaines
missions, jamais il ne négligea de les consacrer à sa vieille
mère,--fût—fût-il séparé d'elle par des milliers de verstes et l'hiver
rendit-il les routes impraticables. Cependant, et pour la première
fois, Michel Strogoff, qui venait d'être très-employé dans le sud de
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«Ton nom? demanda-t-il.
 
--Michel—Michel Strogoff, sire.
 
--Ton—Ton grade?
 
--Capitaine—Capitaine au corps des courriers du czar.
 
--Tu—Tu connais la Sibérie?
 
--Je—Je suis Sibérien.
 
--Tu—Tu es né?...
 
--A—A Omsk.
 
--As—As-tu des parents à Omsk?
 
--Oui—Oui, sire.
 
--Quels—Quels parents?
 
--Ma—Ma vieille mère.
 
Le czar suspendit un instant la série de ses questions. Puis, montrant
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remettre en mains propres au grand-duc et à nul autre que lui.
 
--Je—Je la remettrai, sire.
 
--Le—Le grand-duc est à Irkoutsk.
 
--J—J'irai à Irkoutsk.
 
--Mais—Mais il faudra traverser un pays soulevé par des rebelles, envahi
par des Tartares, qui auront intérêt à intercepter cette lettre.
 
--Je—Je le traverserai.
 
--Tu—Tu te méfieras surtout d'un traître, Ivan Ogareff, qui se
rencontrera peut-être sur ta route.
 
--Je—Je m'en méfierai.
 
--Passeras—Passeras-tu par Omsk?
 
--C—C'est mon chemin, sire.
 
--Si—Si tu vois ta mère, tu risques d'être reconnu. Il ne faut pas que tu
voies ta mère!»
 
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«Je ne la verrai pas, dit-il.
 
--Jure—Jure-moi que rien ne pourra te faire avouer ni qui tu es ni où tu
vas!
 
--Je—Je le jure.
 
--Michel—Michel Strogoff, reprit alors le czar, en remettant le pli au jeune
courrier, prends donc cette lettre, de laquelle dépend le salut de
toute la Sibérie et peut-être la vie du grand-duc mon frère.
 
--Cette—Cette lettre sera remise à Son Altesse le grand-duc.
 
--Ainsi—Ainsi tu passeras quand même?
 
Je passerai, ou l'on me tuera.
 
--J—J'ai besoin que tu vives!
 
--Je—Je vivrai et je passerai,» répondit Michel Strogoff. Le czar parut
satisfait de l'assurance simple et calme avec laquelle Michel Strogoff
lui avait répondu.
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«Je crois que tu as eu la main heureuse, général, dit le czar.
 
--Je—Je le crois, sire, répondit le général Kissoff, et Votre Majesté
peut être assurée que Michel Strogoff fera tout ce que peut faire un
homme.
 
--C—C'est un homme, en effet,» dit le czar.
 
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