« Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Roman, tome VIII.djvu/572 » : différence entre les versions

→‎Page non corrigée : Page créée avec « <nowiki /> Autre début de la troisième division précédée d’un sommaire des hommes. — Le coq du roi d’Angleterre. Les seigneurs russes gloussant ou miaulant.... »
 
mAucun résumé des modifications
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
<nowiki />
<nowiki />


Autre début de la troisième division précédée d’un sommaire
Autre début de la troisième division précédée d’un sommaire :
des hommes. — Le coq du roi d’Angleterre.
{{C|Abaissement de hommes — Le coq du roi d’Angleterre.<br />Les seigneurs russes gloussant ou miaulant.|fs=90%}}

Les seigneurs russes gloussant ou miaulant.


La souveraineté, tant qu’elle est limitée à l’homme sur lui-même, se nomme
La souveraineté, tant qu’elle est limitée à l’homme sur lui-même, se nomme
liberté. Dès qu’elle déborde sur autrui elle est usurpation et despotisme, et voilà où
liberté. Dès qu’elle déborde sur autrui elle est usurpation et despotisme, et voilà où elle mène. Les empereurs allemands et russes, héritiers des formules de l’empire
romain se qualifiaient ''Divinitas sostra, Eternitas nostra''. On ne dit pas cela impunément.
elle mène. Les empereurs allemands et russes, héritiers des formules de l’empire

romain se qualifiaient Diviuitcu iwfîni, Eternitas no.fîra. On ne dit pas cela impunément.
{{filet|25}}


Les rois à prix réduit qu’on a maintenant coûtent encore fort cher. Le roi
Les rois à prix réduit qu’on a maintenant coûtent encore fort cher. Le roi
décroît, soit, mais le bourgeois augmente. L’intatuation, qui est le bourgeois tout
décroît, soit, mais le bourgeois augmente. L’infatuation, qui est le bourgeois tout
entier, c’est le despotisme rapetissé. Il y a dans nos mœurs du tyran répandu. C’est délayé, mais c’est odieux. Un certain mauvais fond humain est presque irréductible. Grattez le présent, vous trouvez le passé. Grattez le dix-neuvième siècle, vous trouverez le<sup>l’antiquité</sup> moyen âge. Qu’est-ce que le groom, qu’on veut nain ? Qu’est-ce que le jockey, qu’on veut maigre ? Qu’est-ce que Brunet, forcé de jouer le soir où il a perdu sa mère, étouffant de sanglots pendant que vous étouffez de rire ? La barbarie est, témoin la guerre. La férocité règne, témoin l’échafaud. L’ignorance gouverne, témoin l’Université. Les bûchers ont disparu ; oui, sous la forme auto-da-fé, non sous la forme suttie. Le suttie persiste, quoi que fasse l’Angleterre. La vente des femmes a encore lieu à l’heure où nous sommes ; traite des noires en Amérique, traite des blanches en Europe. La Turquie est au seizième siècle, la Perse au quatorzième, le Japon au douzième. Cette vieille plaie, la théocratie<sup>féodalité</sup>, saigne encore partout sur la terre. Tel prince, vivant et régnant, a pris son âme dans Machiavel.
entier, c’est le despotisme rapetissé. Il y a dans nos mœurs du tyran répandu. C’est
délayé, mais c’est odieux. Un certain mauvais fond humain est presque irréductible.
Grattez le présent, vous trouvez le passé. Grattez le dix-neuvième siècle, vous troul’antiquitc.


{{Sep|3}}
vercz le moyen âge. Qu’est-ce que le groom, qu’on veut nain ? Qu^est-ce que le
jockey, qu’on veut maigre ? Qu’est-ce que Brunct, forcé de jouer le soir où il a perdu
sa mère, étouffant de sanglots pendant que vous étouffez de rire ? La barbarie est,
témoin la guerre. La férocité règne, témoin l’échafaud. L’ignorance gouverne,
témoin l’Université. Les bûchers ont disparu ; oui, sous la forme auto-da-fé, non
sous la forme suttie. Le suttie persiste, quoi que fasse l’Angleterre. La vente des
femmes a encore lieu à l’heure où nous sommes ; traite des noires en Amérique,
traite des blanches en Europe. La Turquie est au seizième siècle, la Perse au quafcodalitc


torzième, le Japon au douzième. Cette vieille plaie, la théocratie, saigne encore
partout sur la terre. Tel prince, vivant et régnant, a pris son âme dans Machiavel.
Page 31. [L’Angleterre a longtemps eu le même souci des gypsies, dont elle
Page 31. [L’Angleterre a longtemps eu le même souci des gypsies, dont elle
voulait se débarrasser, que des loups, dont elle s’était ncnoyée.]
voulait se débarrasser, que des loups, dont elle s’était nettoyée.]

Il n’est pas bon, en effet, qu’il y ait sous le ciel des créatures humaines rôdant
Il n’est pas bon, en effet, qu’il y ait sous le ciel des créatures humaines rôdant
sans asile. Il faut un toit à l’homme ; le ciel est pour lui une mauvaise couverture,
sans asile. Il faut un toit à l’homme ; le ciel est pour lui une mauvaise couverture,
Ligne 39 : Ligne 28 :
le mur, qu’il escaladera. Ce mur, c’est la société. Réduire un homme aux expédients,
le mur, qu’il escaladera. Ce mur, c’est la société. Réduire un homme aux expédients,
c’est le réduire à on ne sait quelle attaque. L’expédient qu’il trouve est pris
c’est le réduire à on ne sait quelle attaque. L’expédient qu’il trouve est pris
dans votre repos. Les va-nu-pieds marchent sur la loi ; les meurt-de-fàim mangent
dans votre repos. Les va-nu-pieds marchent sur la loi ; les meurt-de-faim mangent
la paix publique. Ce mal qu’on guérirait par la fraternité, l’Angleterre le traitait
la paix publique. Ce mal qu’on guérirait par la fraternité, l’Angleterre le traitait
par la sévérité.
par la sévérité.

{{Sep|3}}