« La Dame aux camélias (théâtre)/Acte II » : différence entre les versions

{{ChapitreNav|[[Auteur:Edmond Rostand|Edmond Rostand]]|[[La Dame aux camélias (théâtre)|La Dame aux camélias]]||[[La Dame aux camélias (théâtre)/Acte I|Acte I]]|Acte II|[[La Dame aux camélias (théâtre)/Acte III|Acte III]]}}

 

 

Je l’espère ; J’ai encore été voir la maison aujourd’hui.

 

 

Combien veut-on la louer ?

Il y a longtemps que vous le connaissez ?

 

 

Oui.

connaître ; si cela se gagnait !

 

 

Va ouvrir, Nanine.

{{didascalie|Elle sort}}

 

 

{{scène|IV}}

dame ?…

 

 

Moi, j’ai pensé à vous.

Est-ce que je puis avoir des secrets pour toi ?

 

 

J’écoute.

 

{{personnage|Armand.|c}}

 

Et c’est vous seule qui l’exécuterez ?

Beaucoup.

 

 

Ce sera comme ça jusqu’à la fin de la lune, n’est-ce pas ?…

Je t’aime, voyons, est-ce convenu ?…

 

 

Mais…

comme j’y mets Varville et tant d’autres ?

 

 

Certainement.

{{didascalie|Il hésite un instant et sort.}}

 

 

{{scène|V}}

heures et demie. Vous voyez que je suis exact.

 

 

Nous avons à causer, mon cher comte.

Qu’est-ce que c’est que {{M.|Armand}} Duval ?

 

 

C’est un ami de Gaston. Prudence et moi… Voilà le souper…

Lui-même.

 

 

Qui épouse-t-il ?

 

{{personnage|Marguerite.|c}}

 

De souscrire.

en disant qu’on vous la remît tout de suite.

 

 

Qui peut m’écrire à cette heure ?

 

{{personnage|Marguerite.|c}}

 

Oui… je n’ai plus besoin de ce que je vous demandais

quinze mille francs. C’est toujours une économie que je ferai

 

 

Eh bien ! allons souper, j’ai besoin de prendre l’air.

Il se passe quelque chose ici, madame est tout émue ; c’est

cette lettre de tout à l’heure qui la met dans cet état, sans

Tiens ! Madame Duvernoy.

 

longtemps.

 

 

Je l’étais et je dormais, quand j’ai été réveillée par des coups

{{sc|les mêmes, marguerite}}

 

 

Que me voulez-vous, ma chère Prudence ?…

Ce garçon-là me rendra malheureuse, si je le revois.

 

 

Alors, ne le revoyez plus, ma chère. — Il vaut même mieux

 

{{personnage|Marguerite.|c}}

 

Il n’a rien dit ?

Si je vous en ai fait, c’est bien malgré moi.

 

 

Quand j’ai vu arriver le comte ici, quand je me suis dit que

Et maintenant ?

 

 

Maintenant, j’ai réfléchi, et ce que j’avais espéré est impossible.

 

{{personnage|Armand.|c}}

 

Tu es folle, Marguerite ; je t’aime. Cela ne veut pas dire que

premières dans leur amour-propre, les dernières dans leur estime. Nous avons des amis, des amis comme Prudence, dont

l’amitié va jusqu’à la servitude, jamais jusqu’au désintéressement. Peu leur importe ce que nous faisons, pourvu qu’on les voie dans nos loges, ou qu’elles se carrent dans nos voitures. Ainsi tout autour de nous, vanité, honte et mensonge… Je rêvais donc, par moment, sans oser le dire à personne, de trouver un homme assez supérieur pour ne me demander compte

Cet homme, je l’avais trouvé dans le duc ; mais la vieillesse

ne protège ni ne console, et mon cœur a d’autres exigences…

Ah çà ! c’est donc la nuit aux lettres !… De qui est-elle ?

 

 

De {{M.|le}} comte.