« À Caroline (1) » : différence entre les versions

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Et pourtant mon cœur épris, tout en t'adorant, songe avec douleur que l'amour, comme la feuille, doit se faner un jour ; que la vieillesse viendra, et qu'alors, les larmes aux yeux, nous contemplerons à travers le voile des souvenirs les scènes de notre jeunesse ;
 
Qu'un temps viendra où les boucles de ta chevelure perdront leur couleur éclatante et flotteront plus rares au souffle de la brise, alors qu'il ne restera de ces tresses que quelques cheveux blancs, signe douloureux des infirmités de l'ageâge et du déclin de la nature.
 
C'est là, ma bien-aimée, ce qui rembrunit mes traits. Loin de moi cependant d'accuser d'injustice cette loi suprême qui soumet à la mort tout ce qui respire, et qui un jour doit me priver de toi !
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Oh ! quand viendra la tombe ensevelir à jamais ma douleur ? Quand mon âme, quittant cette argile, prendra-t-elle son vol ? Le présent est l'enfer, et le lendemain ajoute de nouvelles tortures aux souffrances de la veille.
 
Mes yeux n'ont point de larmes, mes lèvres point de malédictions ; je n'exterminerai point les ennemis qui m'ont précipité du faitefaîte du bonheur ; elle serait vile l'âme qui, en proie à de tels tourments, exhalerait en paroles ses plaintes bruyantes.
 
Si mes yeux, au lieu de pleurs, dardaient des traits de feu, si mes lèvres vomissaient des flammes que rien ne pourrait éteindre, mes yeux lanceraient sur nos ennemis les foudres de la vengeance, ma langue avec transport donnerait l'essor à sa rage.