« Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 6.djvu/346 » : différence entre les versions

Aucun résumé des modifications
mAucun résumé des modifications
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{HdcerHors|Attila fait la paix avec les Romains.|ch35.15}}
{{HdcerHors|Attila fait la paix avec les Romains.|ch35.15}}
Les Italiens, qui avaient renoncé depuis long-temps au métier des armes, apprirent avec terreur, après quarante ans de paix, l’approche d’un Barbare formidable, qu’ils abhorraient comme l’ennemi de leur pays et de leur religion. Au milieu de la consternation générale, le seul {{Hwp|Aetius|Ætius}} demeurait inaccessible à la crainte ; mais, malgré sa valeur et ses talens, Ætius, seul et sans secours, ne pouvait exécuter aucun exploit digne de sa réputation. Les Barbares qui avaient défendu la {{Hwp|Gaule romaine|Gaule}}, refusaient obstinément de marcher à la défense de l’Italie, et les secours promis par l’empereur d’Orient étaient éloignés et peu certains. Le patrice, à la tête des troupes domestiques attachées à son service particulier, fatiguant et retardant sans cesse la marche d’Attila, ne se montra jamais plus grand qu’au moment où un peuple d’ignorans et d’ingrats blâmaient hautement sa conduite<ref>{{Hwp|Jacques Sirmond|Sirmond}} (''Not. ad {{Hwp|Sidoine Apollinaire|Sidon. Apollin.}}''{{corr||, }}p. 19) a publié un passage curieux tiré de la Chronique de {{Hwp|Prosper Tiro|Prosper}} : {{lang|la|''Attila, redintegratis viribus, quas in Galliâ amiserat, Italiam ingredi per Pannonias intendit, nihit duce nostro Ætio secundùm prioris belli opera prospiciente''}}, etc. Il reproche à Ætius d’avoir négligé la garde des {{Hwp|Alpes|Alpes}}, et d’avoir eu le dessein d’abandonner l’Italie ; mais cette accusation hasardée est au moins contrebalancée par les témoignages favorables d’{{Hwp|Isidore de Séville|Isidore}} et d’{{Hwp|Hydace de Chaves|Idatius}}.</ref>. Si l’âme de {{Hwp|Valentinien III|Valentinien}} eût été susceptible de quelques sentimens généreux, il aurait pris ce brave général pour exemple et pour guide :<ref follow=p337>{{tiret2|rassem|blés}} tous les principaux témoignages, soit authentiques soit apocryphes, et le lecteur les discernera facilement.</ref>
Les Italiens, qui avaient renoncé depuis long-temps au métier des armes, apprirent avec terreur, après quarante ans de paix, l’approche d’un Barbare formidable, qu’ils abhorraient comme l’ennemi de leur pays et de leur religion. Au milieu de la consternation générale, le seul {{Hwp|Aetius|Ætius}} demeurait inaccessible à la crainte ; mais, malgré sa valeur et ses talens, Ætius, seul et sans secours, ne pouvait exécuter aucun exploit digne de sa réputation. Les Barbares qui avaient défendu la {{Hwp|Gaule romaine|Gaule}}, refusaient obstinément de marcher à la défense de l’Italie, et les secours promis par l’empereur d’Orient étaient éloignés et peu certains. Le patrice, à la tête des troupes domestiques attachées à son service particulier, fatiguant et retardant sans cesse la marche d’Attila, ne se montra jamais plus grand qu’au moment où un peuple d’ignorans et d’ingrats blâmaient hautement sa conduite<ref group=ai>{{Hwp|Jacques Sirmond|Sirmond}} (''Not. ad {{Hwp|Sidoine Apollinaire|Sidon. Apollin.}}''{{corr||, }}p. 19) a publié un passage curieux tiré de la Chronique de {{Hwp|Prosper Tiro|Prosper}} : {{lang|la|''Attila, redintegratis viribus, quas in Galliâ amiserat, Italiam ingredi per Pannonias intendit, nihit duce nostro Ætio secundùm prioris belli opera prospiciente''}}, etc. Il reproche à Ætius d’avoir négligé la garde des {{Hwp|Alpes|Alpes}}, et d’avoir eu le dessein d’abandonner l’Italie ; mais cette accusation hasardée est au moins contrebalancée par les témoignages favorables d’{{Hwp|Isidore de Séville|Isidore}} et d’{{Hwp|Hydace de Chaves|Idatius}}.</ref>. Si l’âme de {{Hwp|Valentinien III|Valentinien}} eût été susceptible de quelques sentimens généreux, il aurait pris ce brave général pour exemple et pour guide :<ref group=ai follow=p337>{{tiret2|rassem|blés}} tous les principaux témoignages, soit authentiques soit apocryphes, et le lecteur les discernera facilement.</ref>