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cette classe de la nation n’avait pas les facultés nécessaires pour acheter une si grande masse de terrains. Ce ne sera donc que graduellement que l’état trouvera à s’en défaire avec avantage. On doit regarder comme illusoire la prétendue possibilité de vendre les biens ecclésiastiques à des capitalistes. Comme ils voudraient certainement placer leurs capitaux d’une manière profitable, il faudrait, pour cela, changer le genre de culture, et se servir de colons au lieu des paysans, qui, de père en fils, sont fermiers de ces biens, et à un prix très modique.
cette classe de la nation n’avait pas les facultés nécessaires pour acheter une si grande masse de terreins. Ce ne sera donc que graduellement que l’état trouvera à s’en défaire avec avantage. On doit regarder comme illusoire la prétendue possibilité de vendre les biens ecclésiastiques à des capitalistes. Comme ils voudraient certainement placer leurs capitaux d’une manière profitable, il faudrait, pour cela, changer le genre de culture, et se servir de colons au lieu des paysans, qui, de père en fils, sont fermiers de ces biens, et à un prix très-modique.


Il n’a pas été publié de dénombrement ecclésiastique officiel en Espagne depuis 1797. C’est à cette source que M. de Laborde a puisé les renseignemens qu’il a publiés dans son itinéraire. Nous pensons que ce document est inexact. Le chiffre de 135,000 pour le clergé séculier et régulier des deux sexes était alors au-dessous de la réalité. Il doit l’être moins aujourd’hui, surtout pour les moines, dont le nombre diminue progressivement. Pendant l’espace de trente années, il s’est opéré beaucoup de changemens, et une foule de causes accidentelles ont modifié l’état du clergé. Pour compléter le tableau ci-dessus, il convint de le faire suivre de quelques considérations sur l’influence des prêtres espagnols, et sur la nature de cette influence à la fin du dernier siècle.
Il n’a pas été publié de dénombrement ecclésiastique officiel en Espagne depuis 1797. C’est à cette source que {{M.|de}} Laborde a puisé les renseignemens qu’il a publiés dans son itinéraire. Nous pensons que ce document est inexact. Le chiffre de 135,000 pour le clergé séculier et régulier des deux sexes était alors au-dessous de la réalité. Il doit l’être moins aujourd’hui, surtout pour les moines, dont le nombre diminue progressivement. Pendant l’espace de trente années, il s’est opéré beaucoup de changemens, et une foule de causes accidentelles ont modifié l’état du clergé. Pour compléter le tableau ci-dessus, il convient de le faire suivre de quelques considérations sur l’influence des prêtres espagnols, et sur la nature de cette influence à la fin du dernier siècle.


La religion des Espagnols est tout extérieure. Il en est résulté une conviction profonde que le salut dépendait de l’accomplissement rigoureux du précepte, et que ce précepte lui-même avait été établi par Dieu, pour effacer les fautes que la nature irrésistible de l’homme l’entraîne à commettre. Aussi ne trouve-t-on pas en Espagne des dévots qui tendent à la perfection ; et il est difficile de concevoir que dans la patrie de sainte Thérèse, et dans un climat qui doit exalter toute espèce de sentiment, il y ait si peu de ces ames ardentes et affectueuses qui font de l’amour de Dieu l’unique besoin de
La religion des Espagnols est tout extérieure. Il en est résulté une conviction profonde que le salut dépendait de l’accomplissement rigoureux du précepte, et que ce précepte lui-même avait été établi par Dieu, pour effacer les fautes que la nature irrésistible de l’homme l’entraîne à commettre. Aussi ne trouve-t-on pas en Espagne des dévots qui tendent à la perfection ; et il est difficile de concevoir que dans la patrie de sainte Thérèse, et dans un climat qui doit exalter toute espèce de sentiment, il y ait si peu de ces ames ardentes et affectueuses qui font de l’amour de Dieu l’unique besoin de