« Page:Dictionnaire de Trévoux, 1771, II.djvu/544 » : différence entre les versions

AkBot (discussion | contributions)
Pywikibot touch edit
m →‎Corrigée : hébreu et grec ok, tout relu
 
État de la page (Qualité des pages)État de la page (Qualité des pages)
-
Page non corrigée
+
Page corrigée
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 28 : Ligne 28 :
{{sc|Chien}}, est encore un terme d’Artisan, & c’est une barre de fer carrée, qui a un crochet en bas, & un autre qui monte & descend le long de la barre. ''{{lang|la|Uncum retinaculum}}''. C’est ce que les Menuisiers & quelques autres ouvriers appellent ''sergent''. Les Tonneliers, qui se servent beaucoup de cet outil, lui donnent le nom de ''chien'', parce qu’il serre & mord fortement le bois. Ils appellent ''chienne'', une autre sorte de crochet qu’ils ont, qui tire & qui pousse en même temps.
{{sc|Chien}}, est encore un terme d’Artisan, & c’est une barre de fer carrée, qui a un crochet en bas, & un autre qui monte & descend le long de la barre. ''{{lang|la|Uncum retinaculum}}''. C’est ce que les Menuisiers & quelques autres ouvriers appellent ''sergent''. Les Tonneliers, qui se servent beaucoup de cet outil, lui donnent le nom de ''chien'', parce qu’il serre & mord fortement le bois. Ils appellent ''chienne'', une autre sorte de crochet qu’ils ont, qui tire & qui pousse en même temps.


{{sc|Chien}} se dit proverbialement en ces phrases. On dit de deux amis qui ne vont point l’un sans l’autre, que c’est S. Roch & son ''chien''. Qui aime Bertrand, aime son ''chien'' ; pour dire, qu’il faut prendre les passions, les intérêts & les sentimens de son ami. On dit d’un traître, d’un hypocrite, d’un flateur, qu’il fait bien le ''chien'' couchant ; de deux ennemis, que leurs ''chiens'' ne chassent pas ensemble ; d’un homme odieux qui entre en quelque lieu, qu’il y est bien venu comme un ''chien'' dans un jeu de quilles ; des gens qui se haïssent, qu’ils s’accordent comme ''chiens'' & chats ; de celui dont on souhaite la mort, & qui échappe de quelque péril, qu’il mourroit plutôt un bon ''chien'' de Berger. On dit qu’il vaut autant être mordu d’un ''chien'' que d’une ''chienne'' ; pour dire, que de quelque côté que vienne le mal, il est également sensible ; qu’il ne se faut pas mocquer des ''chiens'' qu’on ne soit hors du village ; pour dire, qu’il ne faut pas choquer un homme tant qu’on est dans un lieu où il est le plus fort, où il nous peut nuire ; qu’il faut flatter les ''chiens'' jusqu’à ce qu’on soit aux pierres, pour dire qu’il faut faire bonne mine à de certaines gens tant qu’ils sont en place, ou qu’on n’est pas en état de leur résister. On dit à un glorieux qui se fâche qu’on le regarde trop fixement, un ''chien'' regarde bien un Evêque. Il ne fait pas tant de ''chiens'' après un os ; pour dire, qu’il est fâcheux de partager un profit avec beaucoup de personnes, ou d’être à plusieurs à avoir les mêmes prétentions. Jamais à un bon ''chien'', il ne vient un bon os ; pour dire, que ceux qui ont bonne envie de travailler, n’en trouvent pas les occasions. Jeter un os à la gueule d’un ''chien'' pour le faire taire ; ce qui a lieu au figuré, pour dire, faire un présent à quelqu’un, pour l’empêcher de crier & de venir troubler quelque affaire importante. On dit qu’il n’est telle chasse que de vieux ''chiens'', & qu’un bon ''chien'' chasse de race ; pour dire, que la naissance & l’expérience donnent de grands avantages sur les autres ; qu’il n’est ''chien'' que de vieille meûte, pour dire, que les vieux routiers sont plus habiles que les autres. On dit d’un homme peu considéré, qu’il a crédit comme un ''chien'' à la boucherie ; d’un vaurien, qu’il ne vaut pas les quatre fers d’un ''chien''. Cela n’est pas tant ''chien'', pour dire, cela n’est pas mauvais. On dit qu’un homme n’est pas bon à jeter aux ''chiens'', quand il fait quelque lâcheté, quelque indignité. On dit de celui qui a des prétentions à quelque chose, quoique fort éloignées, qu’il n’en jette pas sa part aux ''chiens''. On dit aussi, petit ''chien'', belle queue. On dit à ceux qui ont une méchante cause, si vous n’avez pas d’autre sifflet, votre ''chien'' est perdu. On dit d’un homme peu complaisant, qui ne fait rien de ce qu’on désire, que c’est un ''chien'' de Jean de Nivelle, qui s’enfuit quand on l’appelle. ''Voyez'' l’origine de ce proverbe au mot {{Tr6L|JEAN}}. On dit d’un envieux, qu’il est comme le ''chien'' du Jardinier, il ne mange point de choux, & ne veut pas que les autres en mangent ; de ceux qui entreprennent quelque chose au-delà de leurs forces, qu’ils sont comme les grands ''chiens'', qu’ils veulent pisser contre les murailles ; des pécheurs, qu’ils font comme les ''chiens'', qu’ils retournent à leur vomissement ; de ceux qui font quantité de cris & d’imprécations inutiles, que ce sont des ''chiens'' qui aboient à la lune ; de ceux qui font des menaces vaines, ''chien'' qui aboie ne mord pas. On dit aux gens querelleux, que les ''chiens'' hargneux ont toujours les oreilles déchirées. Au ''chien'' qui mord il faut jeter des pierres, pour dire, qu’il ne faut rien pardonner aux médisans & malfaisans. Il ne faut pas tuer son ''chien'' pour une mauvaise année ; pour dire, qu’il ne faut pas se désespérer pour quelque petite disgrace. On dit d’un homme qui détruit quelque chose de conséquence pour s’en servir à un ouvrage de peu d’importance; que c’est écorcher son ''chien'' pour en avoir la peau ; de deux personnes qui se sont unies pour quelque affaire, mais qui sont d’une humeur différente, ou qui ont des vües & des intérêts divers, leurs ''chiens''<section end="CHIEN"/>
{{sc|Chien}} se dit proverbialement en ces phrases. On dit de deux amis qui ne vont point l’un sans l’autre, que c’est S. Roch & son ''chien''. Qui aime Bertrand, aime son ''chien'' ; pour dire, qu’il faut prendre les passions, les intérêts & les sentimens de son ami. On dit d’un traître, d’un hypocrite, d’un flateur, qu’il fait bien le ''chien'' couchant ; de deux ennemis, que leurs ''chiens'' ne chassent pas ensemble ; d’un homme odieux qui entre en quelque lieu, qu’il y est bien venu comme un ''chien'' dans un jeu de quilles ; des gens qui se haïssent, qu’ils s’accordent comme ''chiens'' & chats ; de celui dont on souhaite la mort, & qui échappe de quelque péril, qu’il mourroit plutôt un bon ''chien'' de Berger. On dit qu’il vaut autant être mordu d’un ''chien'' que d’une ''chienne'' ; pour dire, que de quelque côté que vienne le mal, il est également sensible ; qu’il ne se faut pas mocquer des ''chiens'' qu’on ne soit hors du village ; pour dire, qu’il ne faut pas choquer un homme tant qu’on est dans un lieu où il est le plus fort, où il nous peut nuire ; qu’il faut flatter les ''chiens'' jusqu’à ce qu’on soit aux pierres, pour dire qu’il faut faire bonne mine à de certaines gens tant qu’ils sont en place, ou qu’on n’est pas en état de leur résister. On dit à un glorieux qui se fâche qu’on le regarde trop fixement, un ''chien'' regarde bien un Evêque. Il ne faut pas tant de ''chiens'' après un os ; pour dire, qu’il est fâcheux de partager un profit avec beaucoup de personnes, ou d’être à plusieurs à avoir les mêmes prétentions. Jamais à un bon ''chien'', il ne vient un bon os ; pour dire, que ceux qui ont bonne envie de travailler, n’en trouvent pas les occasions. Jeter un os à la gueule d’un ''chien'' pour le faire taire ; ce qui a lieu au figuré, pour dire, faire un présent à quelqu’un, pour l’empêcher de crier & de venir troubler quelque affaire importante. On dit qu’il n’est telle chasse que de vieux ''chiens'', & qu’un bon ''chien'' chasse de race ; pour dire, que la naissance & l’expérience donnent de grands avantages sur les autres ; qu’il n’est ''chien'' que de vieille meûte, pour dire, que les vieux routiers sont plus habiles que les autres. On dit d’un homme peu considéré, qu’il a crédit comme un ''chien'' à la boucherie ; d’un vaurien, qu’il ne vaut pas les quatre fers d’un ''chien''. Cela n’est pas tant ''chien'', pour dire, cela n’est pas mauvais. On dit qu’un homme n’est pas bon à jeter aux ''chiens'', quand il fait quelque lâcheté, quelque indignité. On dit de celui qui a des prétentions à quelque chose, quoique fort éloignées, qu’il n’en jette pas sa part aux ''chiens''. On dit aussi, petit ''chien'', belle queue. On dit à ceux qui ont une méchante cause, si vous n’avez pas d’autre sifflet, votre ''chien'' est perdu. On dit d’un homme peu complaisant, qui ne fait rien de ce qu’on désire, que c’est un ''chien'' de Jean de Nivelle, qui s’enfuit quand on l’appelle. ''Voyez'' l’origine de ce proverbe au mot {{Tr6L|JEAN}}. On dit d’un envieux, qu’il est comme le ''chien'' du Jardinier, il ne mange point de choux, & ne veut pas que les autres en mangent ; de ceux qui entreprennent quelque chose au-delà de leurs forces, qu’ils sont comme les grands ''chiens'', qu’ils veulent pisser contre les murailles ; des pécheurs, qu’ils font comme les ''chiens'', qu’ils retournent à leur vomissement ; de ceux qui font quantité de cris & d’imprécations inutiles, que ce sont des ''chiens'' qui aboient à la lune ; de ceux qui font des menaces vaines, ''chien'' qui aboie ne mord pas. On dit aux gens querelleux, que les ''chiens'' hargneux ont toujours les oreilles déchirées. Au ''chien'' qui mord il faut jeter des pierres, pour dire, qu’il ne faut rien pardonner aux médisans & malfaisans. Il ne faut pas tuer son ''chien'' pour une mauvaise année ; pour dire, qu’il ne faut pas se désespérer pour quelque petite disgrace. On dit d’un homme qui détruit quelque chose de conséquence pour s’en servir à un ouvrage de peu d’importance; que c’est écorcher son ''chien'' pour en avoir la peau ; de deux personnes qui se sont unies pour quelque affaire, mais qui sont d’une humeur différente, ou qui ont des vües & des intérêts divers, leurs ''chiens''<section end="CHIEN"/>