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cette formule : ''le plus grand bonheur du plus grand nombre''. Dans
cette formule : ''le plus grand bonheur du plus grand nombre''. Dans ce livre, le bonheur, l’utilité, les peines, les plaisirs, s’expriment l’un par l’autre, et l’augmentation de la félicité de tous par l’accroissement des plaisirs et l’exemption des peines est l’objet constamment présenté à la pensée.
ce livre, le bonheur, l’utilité, les peines, les plaisirs, s’expriment
l’un par l’autre, et l’augmentation de la félicité de tous par l’accroissement des plaisirs et l’exemption des peines est l’objet constamment présenté à la pensée.


Le second volume de cette publication nouvelle est consacré à l’application des principes exposés dans le premier ; chaque point principal est repris pour être développé sous toutes ses faces. {{M.|le}} docteur Bowring déclare que les matériaux qui ont servi à composer ce volume consistaient pour la plupart en fragmens éparpillés sur de petits morceaux de papiers, écrits sous l’inspiration du moment, souvent à de longs intervalles, et remis par l’auteur entre ses mains, sans ordre et sans aucune espèce de plan. La mise en œuvre de ces matériaux et de ces fragmens fait honneur à {{M.|Bowring}}, qui a su rendre attrayans l’enchaînement et le détail de tous ces développemens moraux. On trouve dans cette partie des conseils pleins de délicatesse sur la pratique du bonheur, entre autres la recommandation de bannir de l’esprit les pensées pénibles qui font effort pour y pénétrer, des souvenirs désagréables qui travaillent à y reparaître sans cesse, et puis encore d’évoquer par la puissance de l’imagination les grandeurs du passé, de la poésie, de la science et de l’histoire. Mais on y rencontre aussi des assertions fausses, comme cette proposition : que nous n’avons rien à démêler avec les motifs ; que de si mauvais motifs produisent de bonnes actions, tant mieux pour la société ; que si de bons motifs produisent des actes mauvais, tant pis ; que c’est à l’action, non au motif, que nous avons affaire ; et que lorsque l’action est devant nous, et le motif caché, c’est la chose du monde la plus oiseuse que de s’enquérir de ce qui n’influe en rien sur notre condition, et d’oublier ce qui exerce sur nous la seule influence réelle et véritable. Le moraliste est précisément tenu plus que tout autre d’étudier et de mettre en ligne de compte les motifs qui déterminent les actions : Bentham a donc oublié ce qu’il a dit touchant les rapports des facultés intellectuelles avec la morale ; or, à quoi servent les facultés intellectuelles, si ce n’est à déterminer les mobiles de nos actions ? et la discussion de ces mobiles n’est-elle pas une des principales obligations du philosophe et du penseur ? que l’historien et
Le second volume de cette publication nouvelle est consacré à
l’application des principes exposés dans le premier ; chaque point
principal est repris pour être développé sous toutes ses faces. M. le
docteur Bowring déclare que les matériaux qui ont servi à composer ce volume consistaient pour la plupart en fragmens éparpillés sur de petits morceaux de papiers, écrits sous l’inspiration
du moment, souvent à de longs intervalles, et remis par l’auteur
entre ses mains, sans ordre et sans aucune espèce de plan. La
mise en œuvre de ces matériaux et de ces fragmens fait honneur à
M. Bowring, qui a su rendre attrayans l’enchaînement et le détail de
tous ces développemens moraux. On trouve dans cette partie des
conseils pleins de délicatesse sur la pratique du bonheur, entre
autres la recommandation de bannir de l’esprit les pensées pénibles
qui font effort pour y pénétrer, des souvenirs désagréables qui
travaillent à y reparaître sans cesse, et puis encore d’évoquer par la
puissance de l’imagination les grandeurs du passé, de la poésie, de
la science et de l’histoire. Mais on y rencontre aussi des assertions
fausses, comme cette proposition : que nous n’avons rien à démêler
avec les motifs ; que de si mauvais motifs produisent de bonnes
actions, tant mieux pour la société ; que si de bons motifs produisent des actes mauvais, tant pis ; que c’est à l’action, non au
motif, que nous avons affaire ; et que lorsque l’action est devant
nous, et le motif caché, c’est la chose du monde la plus oiseuse
que de s’enquérir de ce qui n’influe en rien sur notre condition,
et d’oublier ce qui exerce sur nous la seule influence réelle et véritable. Le moraliste est précisément tenu plus que tout autre d’étudier et de mettre en ligne de compte les motifs qui déterminent les actions : Bentham a donc oublié ce qu’il a dit touchant les rapports
des facultés intellectuelles avec la morale ; or, à quoi servent les
facultés intellectuelles, si ce n’est à déterminer les mobiles de nos
actions ? et la discussion de ces mobiles n’est-elle pas une des principales obligations du philosophe et du penseur ? que l’historien et