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relevé, se contentaient de l’occupation silencieuse et sédentaire de faire des sandales de bois, des paniers et des nattes de feuilles de palmiers, dont ils vendaient le superflu pour subvenir aux besoins de la communauté. Les bateaux de [[:w:Tabennèse|Tabenne]] et des autres monastères de la Thébaïde descendaient le [[:w:Nil|Nil]] jusqu’à [[:w:Alexandrie|Alexandrie]] ; et dans un marché de chrétiens, la sainteté des ouvriers pouvait ajouter à la valeur intrinsèque de l’ouvrage.
relevé, se contentaient de l’occupation silencieuse et sédentaire de faire des sandales de bois, des paniers et des nattes de feuilles de palmiers, dont ils vendaient le superflu pour subvenir aux besoins de la communauté. Les bateaux de {{Hwp|Tabennèse|Tabenne}} et des autres monastères de la Thébaïde descendaient le {{Hwp|Nil|Nil}} jusqu’à {{Hwp|Alexandrie|Alexandrie}} ; et dans un marché de chrétiens, la sainteté des ouvriers pouvait ajouter à la valeur intrinsèque de l’ouvrage.


{{HdcerHors|Leurs richesses.|ch37.12}}
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Mais le travail des mains devint bientôt inutile. Le novice se laissait facilement persuader de disposer de sa fortune en faveur des saints avec lesquels il devait passer sa vie, et la pernicieuse indulgence des lois lui permettait de recevoir, pour l’usage du monastère, tous les legs ou héritages qui pourraient lui survenir après sa profession<ref>[[:w:Louis Thomassin|Thomassin]] (''Discipl. de l’Église'', t. {{rom2|III|3}}, p. 118-145, 146, 171-179) a examiné les révolutions de la loi civile et canonique. La France moderne a confirmé la mort civile que les moines se sont infligée eux-mêmes, et les prive avec raison du droit de recevoir des successions.</ref>. Sainte Mélanie vendit sa vaisselle d’argent, du poids de trois cents livres ; et [[:w:Paule (sainte)|sainte Paule]] contracta une dette très-considérable pour soulager ses moines favoris, qui associaient généreusement au mérite de leurs prières et de leur pénitence, le pécheur dont ils connaissaient la richesse et la libéralité<ref name=p478>''Voy.'' [[:w:Jérôme de Stridon|saint Jérôme]], t. {{rom2|I|1}}, p. 176-183. Le moine Pambo fit une réponse sublime à [[:w:Mélanie l'Ancienne|sainte Mélanie]], qui désirait faire l’évaluation de ce qu’elle donnait à l’Église : « Est-ce à moi</ref>. L’opulence des {{tiret|monas|tères}}
Mais le travail des mains devint bientôt inutile. Le novice se laissait facilement persuader de disposer de sa fortune en faveur des saints avec lesquels il devait passer sa vie, et la pernicieuse indulgence des lois lui permettait de recevoir, pour l’usage du monastère, tous les legs ou héritages qui pourraient lui survenir après sa profession<ref>{{Hwp|Louis Thomassin|Thomassin}} (''Discipl. de l’Église'', t. {{rom2|III|3}}, p. 118-145, 146, 171-179) a examiné les révolutions de la loi civile et canonique. La France moderne a confirmé la mort civile que les moines se sont infligée eux-mêmes, et les prive avec raison du droit de recevoir des successions.</ref>. Sainte Mélanie vendit sa vaisselle d’argent, du poids de trois cents livres ; et {{Hwp|Paule (sainte)|sainte Paule}} contracta une dette très-considérable pour soulager ses moines favoris, qui associaient généreusement au mérite de leurs prières et de leur pénitence, le pécheur dont ils connaissaient la richesse et la libéralité<ref name=p478>''Voy.'' {{Hwp|Jérôme de Stridon|saint Jérôme}}, t. {{rom2|I|1}}, p. 176-183. Le moine Pambo fit une réponse sublime à {{Hwp|Mélanie l'Ancienne|sainte Mélanie}}, qui désirait faire l’évaluation de ce qu’elle donnait à l’Église : « Est-ce à moi</ref>. L’opulence des {{tiret|monas|tères}}