« Page:Revue des Deux Mondes - 1870 - tome 87.djvu/214 » : différence entre les versions

Zoé (discussion | contributions)
 
mAucun résumé des modifications
 
En-tête (noinclude) :En-tête (noinclude) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{nr|208|REVUE DES DEUX MONDES.}}
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{Tiret2|d’aban|donner}} le dépôt, qui est insuffisant, et d’en construire un autre approprié aux exigences, sans cesse renaissantes, auxquelles il faut pourvoir. On mit quelque temps à se décider, et en 1840 on proposa l’acquisition de l’ancien couvent des Ursulines, situé à Saint-Denis même, et qui facilement eût pu être converti en maison de mendicité. En 1845, au mois de décembre, le conseil municipal, tenant à se rendre compte par lui-même de l’état des choses, se rend à Saint-Denis, et trouve avec étonnement plusieurs détenus couchés dans le même lit ; le fait s’explique de lui-même : il n’y a place que pour 716 lits, et il y a 903 reclus. En 1846, le conseil, édifié par sa propre expérience, reconnaît que la vétusté et l’exiguïté des bâtimens de Saint-Denis les rendent impropres aux besoins qu’ils ont à satisfaire ; 1846 et 1847 se passent en pourparlers stériles, on tâte tous les projets sans se fixer à aucun ; il est question d’acquérir les terrains des Moulins-Gémeaux, du barrage ; on lève les plans, on fait des devis, mais toute décision reste flottante et l’on ne s’arrête à rien. La révolution de 1848 interrompt ces études, qui sont reprises en 1849, tant l’urgence est pressante ; en novembre 1850, le conseil se remet à l’œuvre, fait examiner deux terrains proposés, et semble pencher un moment pour l’acquisition de l’ancienne manufacture de Jouy. On ne conclut pas ; mais, comme il faut prendre un parti, le conseil décide « qu’il convient de solliciter du gouvernement la présentation d’une loi qui, en réglant d’une manière définitive les mesures propres à réprimer la mendicité, déterminera à qui incombe le soin de pourvoir aux dépenses que cette répression peut nécessiter, et dans quelles proportions devront y concourir l’état, les départemens et les communes. » C’était une fin de non-recevoir. Il est inutile de dire que nulle loi n’a été présentée. Le 14 novembre 1854, la question, qui, depuis vingt ans, n’avait point fait un pas, revient devant le conseil municipal, et celui-ci adopte en principe le déplacement du pénitencier de Saint-Denis. Aussi, lorsqu’on février 1855 la maison, par suite des pluies d’hiver, menace de s’écrouler tout à fait, on n’y ordonne que les réparations indispensables, car, dit le préfet de la Seine, « j’ai pensé qu’au moment où il est très sérieusement question d’établir une autre maison départementale, il ne convenait pas d’effectuer dans l’ancienne des améliorations coûteuses qui pourraient tomber en pure perte. » C’était bien raisonner, mais alors il eût fallu agir. En août 1866, après qu’à différentes reprises on a été obligé d’étayer les bâtimens les uns après les autres, le conseil d’arrondissement, le conseil municipal de Saint-Denis poussent un cri d’alarme, et déclarent que la situation est intolérable. Il en advient que le 28 avril 1869 la préfecture de la Seine demande à la préfecture de police de lui
{{Tiret2|d’aban|donner}} le dépôt, qui est insuffisant, et d’en construire un autre approprié aux exigences, sans cesse renaissantes, auxquelles il faut
pourvoir. On mit quelque temps à se décider, et en 1840 on proposa l’acquisition de l’ancien couvent des Ursulines, situé à Saint-Denis même, et qui facilement eût pu être converti en maison de
mendicité. En 1845, au mois de décembre, le conseil municipal,
tenant à se rendre compte par lui-même de l’état des choses, se
rend à Saint-Denis, et trouve avec étonnement plusieurs détenus
couchés dans le même lit; le fait s’explique de lui-même : il n’y a
place que pour 716 lits, et il y a 903 reclus. En 1846, le conseil,
édifié par sa propre expérience, reconnaît que la vétusté et l’exiguïté des bâtimens de Saint-Denis les rendent impropres aux besoins
qu’ils ont à satisfaire; 1846 et 1847 se passent en pourparlers stériles, on tâte tous les projets sans se fixer à aucun ; il est question
d’acquérir les terrains des Moulins-Gémeaux, du barrage ; on lève
les plans, on fait des devis, mais toute décision reste flottante et
l’on ne s’arrête à rien. La révolution de 1848 interrompt ces études,
qui sont reprises en 1849, tant l’urgence est pressante; en novembre 1850, le conseil se remet à l’œuvre, fait examiner deux
terrains proposés, et semble pencher un moment pour l’acquisition
de l’ancienne manufacture de Jouy. On ne conclut pas; mais, comme
il faut prendre un parti, le conseil décide « qu’il convient de solliciter du gouvernement la présentation d’une loi qui, en réglant
d’une manière définitive les mesures propres à réprimer la mendicité, déterminera à qui incombe le soin de pourvoir aux dépenses
que cette répression peut nécessiter, et dans quelles proportions devront y concourir l’état, les départemens et les communes. » C’était
une fin de non-recevoir. Il est inutile de dire que nulle loi n’a été
présentée. Le 14 novembre 1854, la question, qui, depuis vingt ans,
n’avait point fait un pas, revient devant le conseil municipal, et
celui-ci adopte en principe le déplacement du pénitencier de Saint-Denis. Aussi, lorsqu’on février 1855 la maison, par suite des pluies
d’hiver, menace de s’écrouler tout à fait, on n’y ordonne que les
réparations indispensables, car, dit le préfet de la Seine, «j’ai pensé
qu’au moment où il est très sérieusement question d’établir une autre
maison départementale, il ne convenait pas d’effectuer dans l’ancienne des améliorations coûteuses qui pourraient tomber en pure
perte. » C’était bien raisonner, mais alors il eût fallu agir. En août
1866, après qu’à différentes reprises on a été obligé d’étayer les bâtimens les uns après les autres, le conseil d’arrondissement, le conseil municipal de Saint-Denis poussent un cri d’alarme, et déclarent
que la situation est intolérable. Il en advient que le 28 avril 1869
la préfecture de la Seine demande à la préfecture de police de lui