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{{tiret2|dis|putaient}} les îles de la {{Hwp|Grande-Bretagne|Grande-Bretagne}} et de l’Irlande ; et après la perte de l’{{Hwp|Hispanie|Espagne}} le royaume des Goths chrétiens, gouvernes par Alphonse-le-Chaste, se trouva borné à une chaîne étroite des montagnes des Asturies. Ces petits souverains revenaient la puissance ou la vertu du monarque carlovingien ; ils imploraient l’honneur et l’appui de son alliance : ils le nommaient leur père commun, seul et suprême empereur de l’Occident<ref>''Voyez'' {{Hwp|Éginhard|Éginhard}} (c. 16) et M. {{Hwp|Gabriel-Henri Gaillard|Gaillard}} (t. {{rom2|II|2}}, p. 361-385), qui rapportent, sans trop dire sur quelle autorité, la correspondance de {{Hwp|Charlemagne|Charlemagne}} et d’{{Hwp|Egbert de Wessex|Egbert}}, le don que l’empereur fit de son épée au prince saxon, et la modeste réponse de celui-ci. Cette anecdote, si elle est véritable, aurait été un ornement de plus pour nos histoires d’Angleterre.</ref>. Il traita plus également avec le calife {{Hwp|Hâroun ar-Rachîd|Haroun al Raschid}}<ref>Les Annales françaises parlent seules de cette correspondance de Charlemagne avec Haroun al Raschid ; et les Orientaux ont ignoré l’amitié du calife pour un ''chien de chrétien'', expression polie qu’employait Haroun en parlant de l’empereur des Grecs.</ref>, dont les états se prolongeaient depuis l’{{Hwp|Afrique|Afrique}} jusqu’à l’{{Hwp|Inde|Inde}}, et il reçut des ambassadeurs de ce prince une tente, une horloge d’eau, un éléphant, et les clefs du {{Hwp|saint Sépulcre|saint Sépulcre}}. Il n’est pas aisé de concevoir l’amitié personnelle d’un Français et d’un Arabe qui ne s’étaient jamais vus, et qui avaient une langue et une religion si différentes ; mais quant à leur correspondance publique, elle était fondée sur la vanité ; et l’éloignement où ils étaient l’un de l’autre ne permettait pas
putaient les îles de la {{Hwp|Grande-Bretagne|Grande-Bretagne}} et de l’Irlande ; et après la perte de l’{{Hwp|Hispanie|Espagne}} le royaume des Goths chrétiens, gouvernes par Alphonse-le-Chaste, se trouva borné à une chaîne étroite des montagnes des Asturies. Ces petits souverains revenaient la puissance ou la vertu du monarque carlovingien ; ils imploraient l’honneur et l’appui de son alliance : ils le nommaient leur père commun, seul et suprême empereur de l’Occident<ref>''Voyez'' {{Hwp|Éginhard|Éginhard}} (c. 16) et M. {{Hwp|Gabriel-Henri Gaillard|Gaillard}} (t. {{rom2|II|2}}, p. 361-385), qui rapportent, sans trop dire sur quelle autorité, la correspondance de {{Hwp|Charlemagne|Charlemagne}} et d’{{Hwp|Egbert de Wessex|Egbert}}, le don que l’empereur fit de son épée au prince saxon, et la modeste réponse de celui-ci. Cette anecdote, si elle est véritable, aurait été un ornement de plus pour nos histoires d’Angleterre.</ref>. Il traita plus également avec le calife {{Hwp|Hâroun ar-Rachîd|Haroun al Raschid}}<ref>Les Annales françaises parlent seules de cette correspondance de Charlemagne avec Haroun al Raschid ; et les Orientaux ont ignoré l’amitié du calife pour un ''chien de chrétien'', expression polie qu’employait Haroun en parlant de l’empereur des Grecs.</ref>, dont les états se prolongeaient depuis l’{{Hwp|Afrique|Afrique}} jusqu’à l’{{Hwp|Inde|Inde}}, et il reçut des ambassadeurs de ce prince une tente, une horloge d’eau, un éléphant, et les clefs du {{Hwp|saint Sépulcre|saint Sépulcre}}. Il n’est pas aisé de concevoir l’amitié personnelle d’un Français et d’un Arabe qui ne s’étaient jamais vus, et qui avaient une langue et une religion si différentes ; mais quant à leur correspondance publique, elle était fondée sur la vanité ; et l’éloignement où ils étaient l’un de l’autre ne permettait pas