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monnaie, du tribunal, des édits de ces princes et de la justice exécutive que, jusqu’au treizième siècle, le préfet de la ville exerça en vertu des pouvoirs qu’il recevait des Césars<ref>''Voy.'' la Dissertation de [[:w:Jacques Le Blanc de La Vignolle|Le Blanc]] à la fin de son Traité des ''Monnaies de France'', où il fait connaître quelques {{corr|monnais|monnaies}} romaines des empereurs français.</ref> ; mais enfin cette souveraineté des empereurs fut détruite par les artifices des papes et la violence du peuple. Les successeurs de [[:w:Charlemagne|Charlemagne]], contens des titres d’Empereur et d’Auguste, négligèrent de maintenir cette juridiction locale ; dans les temps de prospérité, des objets plus séduisans occupaient leur ambition, et lors de la décadence et de la division de l’empire, leur attention fut entièrement absorbée par le soin de défendre leurs provinces héréditaires. {{HdcerEn|Révolte d’Albéric. A. D. 992.|ch49.44}}Au milieu des désordres de l’Italie, la fameuse {{corr|Marosia|[[:w:Marozie Ire|Marozia]]}} détermina un des usurpateurs à devenir son troisième mari, et sa faction introduisit [[:w:Hugues d'Arles|Hugues]], roi de Bourgogne, dans le môle d’Adrien, ou [[:w:château Saint-Ange|château Saint-Ange]], qui domine le pont principal et l’une des entrées de Rome. Son fils [[:w:Albéric II de Spolète|Albéric]], qu’elle avait eu d’un de ses premiers maris, fut contraint de servir au banquet nuptial : irrité de la répugnance visible avec laquelle il s’acquittait de ses fonctions, son beau-père le frappa. Ce coup produisit une révolution. « Romains ! s’écria le jeune homme, vous étiez jadis les maîtres du monde, et ces [[:w:Royaume de Bourgogne|Bourguignons]] étaient alors les plus abjects de vos esclaves. Ils règnent maintenant, ces
monnaie, du tribunal, des édits de ces princes et de la justice exécutive que, jusqu’au treizième siècle, le préfet de la ville exerça en vertu des pouvoirs qu’il recevait des Césars<ref>''Voy.'' la Dissertation de {{Hwp|Jacques Le Blanc de La Vignolle|Le Blanc}} à la fin de son Traité des ''Monnaies de France'', où il fait connaître quelques {{corr|monnais|monnaies}} romaines des empereurs français.</ref> ; mais enfin cette souveraineté des empereurs fut détruite par les artifices des papes et la violence du peuple. Les successeurs de {{Hwp|Charlemagne|Charlemagne}}, contens des titres d’Empereur et d’Auguste, négligèrent de maintenir cette juridiction locale ; dans les temps de prospérité, des objets plus séduisans occupaient leur ambition, et lors de la décadence et de la division de l’empire, leur attention fut entièrement absorbée par le soin de défendre leurs provinces héréditaires. {{HdcerEn|Révolte d’Albéric. A. D. 992.|ch49.44}}Au milieu des désordres de l’Italie, la fameuse {{corr|Marosia|{{Hwp|Marozie Ire|Marozia}}}} détermina un des usurpateurs à devenir son troisième mari, et sa faction introduisit {{Hwp|Hugues d'Arles|Hugues}}, roi de Bourgogne, dans le môle d’Adrien, ou {{Hwp|château Saint-Ange|château Saint-Ange}}, qui domine le pont principal et l’une des entrées de Rome. Son fils {{Hwp|Albéric II de Spolète|Albéric}}, qu’elle avait eu d’un de ses premiers maris, fut contraint de servir au banquet nuptial : irrité de la répugnance visible avec laquelle il s’acquittait de ses fonctions, son beau-père le frappa. Ce coup produisit une révolution. « Romains ! s’écria le jeune homme, vous étiez jadis les maîtres du monde, et ces {{Hwp|Royaume de Bourgogne|Bourguignons}} étaient alors les plus abjects de vos esclaves. Ils règnent maintenant, ces