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mais l’acquisition de ces pays éloignés ajouta plus à sa réputation qu’à sa puissance, et il n’osa point y risquer d’établissement ecclésiastique pour tirer les Barbares de leur vie errante et de leur idolâtrie. Il ne fit que de faibles efforts pour établir quelques canaux de communication entre la [[:w:Saône|Saône]] et la [[:w:Meuse (fleuve)|Meuse]], le [[:w:Rhin|Rhin]] et le [[:w:Danube|Danube]]<ref>Il n’entreprit la jonction du Rhin et du Danube que pour faciliter les opérations de la guerre de [[:w:Pannonie|Pannonie]]. ([[:w:Gabriel-Henri Gaillard|Gaillard]], ''Vie de Charlemagne'', t. {{rom2|II|2}}, p. 312-315). Des pluies excessives, des travaux militaires et des frayeurs superstitieuses interrompirent ce canal, qui n’aurait eu que deux lieues de longueur, et dont on voit encore quelques vestiges dans la [[:w:Souabe|Souabe]]. ([[:w:Jean-Daniel Schoepflin|{{corr|Schæpflin|Schœpflin}}]], ''Hist. de l’Acad. des inscript.'', t. {{rom2|XVIII|18}}, p. 256 ; {{lang|la|''Molimina fluviorum''}}, etc., {{lang|la|''jungendorum''}}, p. 59-62.)</ref>. L’exécution d’un semblable projet aurait vivifié l’empire, et [[:w:Charlemagne|Charlemagne]] prodigua souvent à la construction d’une cathédrale plus d’argent et de travaux que n’en aurait coûté cette entreprise.
mais l’acquisition de ces pays éloignés ajouta plus à sa réputation qu’à sa puissance, et il n’osa point y risquer d’établissement ecclésiastique pour tirer les Barbares de leur vie errante et de leur idolâtrie. Il ne fit que de faibles efforts pour établir quelques canaux de communication entre la {{Hwp|Saône|Saône}} et la {{Hwp|Meuse (fleuve)|Meuse}}, le {{Hwp|Rhin|Rhin}} et le {{Hwp|Danube|Danube}}<ref>Il n’entreprit la jonction du Rhin et du Danube que pour faciliter les opérations de la guerre de {{Hwp|Pannonie|Pannonie}}. ({{Hwp|Gabriel-Henri Gaillard|Gaillard}}, ''Vie de Charlemagne'', t. {{rom2|II|2}}, p. 312-315). Des pluies excessives, des travaux militaires et des frayeurs superstitieuses interrompirent ce canal, qui n’aurait eu que deux lieues de longueur, et dont on voit encore quelques vestiges dans la {{Hwp|Souabe|Souabe}}. ({{Hwp|Jean-Daniel Schoepflin|{{corr|Schæpflin|Schœpflin}}}}, ''Hist. de l’Acad. des inscript.'', t. {{rom2|XVIII|18}}, p. 256 ; {{lang|la|''Molimina fluviorum''}}, etc., {{lang|la|''jungendorum''}}, p. 59-62.)</ref>. L’exécution d’un semblable projet aurait vivifié l’empire, et {{Hwp|Charlemagne|Charlemagne}} prodigua souvent à la construction d’une cathédrale plus d’argent et de travaux que n’en aurait coûté cette entreprise.


{{HdcerHors|Ses voisins et ses ennemis.|ch49.33}}
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Si on rapproche les grands traits de ce tableau géographique, on verra que l’empire des Français se prolongeait, entre l’orient et l’occident, de l’[[:w:Èbre|Èbre]] à l’[[:w:Elbe (fleuve)|Elbe]] ou à la [[:w:Vistule|Vistule]] ; entre le nord et le midi du [[:w:duché de Bénévent|duché de Bénévent]] à la [[:w:Eider (fleuve)|rivière Eyder]], qui a toujours séparé l’[[:w:Allemagne|Allemagne]] et le [[:w:Danemark|Danemarck]]. L’état de misère et de division où se trouvait le reste de l’Europe augmentait l’importance personnelle et l’importance politique de Charlemagne. Une multitude de princes, d’origine saxonne ou écossaise, se {{tiret|dis|putaient}}
Si on rapproche les grands traits de ce tableau géographique, on verra que l’empire des Français se prolongeait, entre l’orient et l’occident, de l’{{Hwp|Èbre|Èbre}} à l’{{Hwp|Elbe (fleuve)|Elbe}} ou à la {{Hwp|Vistule|Vistule}} ; entre le nord et le midi du {{Hwp|duché de Bénévent|duché de Bénévent}} à la {{Hwp|Eider (fleuve)|rivière Eyder}}, qui a toujours séparé l’{{Hwp|Allemagne|Allemagne}} et le {{Hwp|Danemark|Danemarck}}. L’état de misère et de division où se trouvait le reste de l’Europe augmentait l’importance personnelle et l’importance politique de Charlemagne. Une multitude de princes, d’origine saxonne ou écossaise, se {{tiret|dis|putaient}}