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formés selon les méthodes occidentales, s’attachait à constituer un corps d’officiers remarquablement exercés. Tout d’abord, tous les anciens officiers furent astreints à suivre dans les écoles ou dans les camps des cours spéciaux, et ceux qui furent reconnus incapables furent renvoyés ou mis à la retraite. Puis, aux écoles fonctionnant déjà de Pao-Ting-fou, de Nankin et de Hankéou, on joignit celle de Singan-fou. A Pékin furent créées deux écoles provisoires qui instruisirent en hâte des officiers d’administration et d’armement pour diriger les arsenaux. D’autres furent établies dans toutes les provinces et dirigées par des officiers allemands, autrichiens et japonais, puis par les officiers chinois formés et perfectionnés dans l’armée japonaise. Dans le premier moment, les écoles durent donner une préparation hâtive, rapide, intensive, et comme, malgré tout, elles ne pouvaient fournir qu’un nombre d’officiers minime relativement aux besoins, on dut envoyer au Japon des cadets dont le nombre atteignit jusqu’à deux mille en 1906. Aujourd’hui assez avancée pour voler de ses propres ailes, la Chine compte n’envoyer des élèves à l’étranger qu’en petit nombre. Elle veut faire elle-même l’instruction de ses officiers et supprimer petit à petit l’élément japonais et allemand de ses écoles <ref> Voyez ''la Chine novatrice et guerrière'', par M. le comte d’Ollone ; Armand Colin. </ref>.
formés selon les méthodes occidentales, s’attachait à constituer un corps d’officiers remarquablement exercés. Tout d’abord, tous les anciens officiers furent astreints à suivre dans les écoles ou dans les camps des cours spéciaux, et ceux qui furent reconnus incapables furent renvoyés ou mis à la retraite. Puis, aux écoles fonctionnant déjà de Pao-Ting-fou, de Nankin et de Hankéou, on joignit celle de Singan-fou. À Pékin furent créées deux écoles provisoires qui instruisirent en hâte des officiers d’administration et d’armement pour diriger les arsenaux. D’autres furent établies dans toutes les provinces et dirigées par des officiers allemands, autrichiens et japonais, puis par les officiers chinois formés et perfectionnés dans l’armée japonaise. Dans le premier moment, les écoles durent donner une préparation hâtive, rapide, intensive, et comme, malgré tout, elles ne pouvaient fournir qu’un nombre d’officiers minime relativement aux besoins, on dut envoyer au Japon des cadets dont le nombre atteignit jusqu’à deux mille en 1906. Aujourd’hui assez avancée pour voler de ses propres ailes, la Chine compte n’envoyer des élèves à l’étranger qu’en petit nombre. Elle veut faire elle-même l’instruction de ses officiers et supprimer petit à petit l’élément japonais et allemand de ses écoles<ref> Voyez ''la Chine novatrice et guerrière'', par M. le comte d’Ollone ; Armand Colin. </ref>.


Depuis 1905, les candidats officiers doivent passer par trois écoles : les écoles préparatoires, les écoles moyennes, et les écoles d’officiers. Il y a une école préparatoire par province, où les élèves sont admis entre quinze et dix-huit ans et où ils passent trois ans. De là ils vont dans les écoles moyennes qui sont au nombre de quatre : Pao-ting-fou, Singan-fou, Nankin et Out-chang. Leur séjour dans ces écoles est de deux ans, au bout desquels ils vont faire un stage dans les corps de troupe et finalement terminent leur instruction à l’école impériale d’officiers de Pékin. Là, tous les cadets sont réunis pendant dix-huit mois et s’établit l’unité d’instruction. Les élèves ont alors fait sept ans d’études et de stage et subissent un examen à la suite duquel ils sont nommés officiers. Dès maintenant, ces écoles fournissent une promotion annuelle de huit cents officiers et on compte qu’elles en fourniront quinze cents quand elles seront en plein fonctionnement. Plus tard, les officiers les plus instruits pourront aller se perfectionner pendant deux ans
Depuis 1905, les candidats officiers doivent passer par trois écoles : les écoles préparatoires, les écoles moyennes, et les écoles d’officiers. Il y a une école préparatoire par province, où les élèves sont admis entre quinze et dix-huit ans et où ils passent trois ans. De là ils vont dans les écoles moyennes qui sont au nombre de quatre : Pao-ting-fou, Singan-fou, Nankin et Out-chang. Leur séjour dans ces écoles est de deux ans, au bout desquels ils vont faire un stage dans les corps de troupe et finalement terminent leur instruction à l’école impériale d’officiers de Pékin. Là, tous les cadets sont réunis pendant dix-huit mois et s’établit l’unité d’instruction. Les élèves ont alors fait sept ans d’études et de stage et subissent un examen à la suite duquel ils sont nommés officiers. Dès maintenant, ces écoles fournissent une promotion annuelle de huit cents officiers et on compte qu’elles en fourniront quinze cents quand elles seront en plein fonctionnement. Plus tard, les officiers les plus instruits pourront aller se perfectionner pendant deux ans