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l’esprit assez subtil pour prendre un parti sage dans une circonstance délicate où ses passions mauvaises seraient mises enjeu ; il est faible de caractère : il me tuerait peut-être
l’esprit assez subtil pour prendre un parti sage dans une circonstance délicate où ses passions mauvaises seraient mises enjeu ; il est faible de caractère : il me tuerait peut-être provisoirement, et mourrait de chagrin le lendemain… Mais ce fatal bonheur n’est pas à craindre…
provisoirement, et mourrait de chagrin le lendemain... Mais ce fatal bonheur n’est pas à craindre...


Il y eut un moment de silence.
Il y eut un moment de silence.


— J’ai été bien cruellement obéie... reprit Julie, en lançant un regard d’intelligence à Louisa ; mais je ne lui avais pas interdit de m’écrire... Ah ! il m’a oubliée... et il a eu raison. Il serait par trop funeste que sa destinée fût brisée ; n’est-ce pas assez de la mienne ?... Croirais-tu, ma chère, que je lis les journaux anglais, rien que dans l’espoir de voir son nom imprimé !.... Eh bien, il n’a pas encore paru à la
— J’ai été bien cruellement obéie… reprit Julie, en lançant un regard d’intelligence à Louisa ; mais je ne lui avais pas interdit de m’écrire… Ah ! il m’a oubliée… et il a eu raison. Il serait par trop funeste que sa destinée fût brisée ; n’est-ce pas assez de la mienne ? Croirais-tu, ma chère, que je lis les journaux anglais, rien que dans l’espoir de voir son nom imprimé ! Eh bien, il n’a pas encore paru à la chambre des lords…
chambre des lords...


— Tu sais donc l’anglais ?...
— Tu sais donc l’anglais ?


— Je ne te l’ai pas dit !... Je l’ai appris !...
— Je ne te l’ai pas dit ! Je l’ai appris !


— Oh, pauvre petite !... s’écria Louisa en saisissant la
— Oh, pauvre petite ! s’écria Louisa en saisissant la main de Julie, mais comment peux-tu vivre encore ?…
main de Julie, mais comment peux-tu vivre encore ?...


— Oh, ceci est un secret !… répondit la marquise en laissant échapper un geste de naïveté enfantine… Écoute ? Je prends de l’opium. L’histoire de la duchesse de…… à Londres, m’en a donné l’idée… Tu sais, Maturin en a fait un roman… Mes gouttes de laudanum sont très-faibles… Je dors. Je n’ai guère que sept heures de veille, et je les donne à ma fille…
— Oh, ceci est un secret !... répondit la marquise en laissant
échapper un geste de naïveté enfantine... Écoute ?... Je prends de l’opium. L’histoire de la duchesse de........ à Londres, m’en a donné l’idée... Tu sais, Maturin en a fait un roman... Mes gouttes de laudanum sont très-faibles... Je dors. Je n’ai guère que sept heures de veille, et je les donne à ma fille...


Louisa regarda le feu, n’osant contempler son amie, dont elle conçut pour la première fois toute la vie, toute la misère.
Louisa regarda le feu, n’osant contempler son amie, dont elle conçut pour la première fois toute la vie, toute la misère.


Louisa... garde-moi bien le secret dit Julie après un moment de silence.
Louisa… garde-moi bien le secret dit Julie après un moment de silence.


Tout à coup un valet entra, et apporta une lettre à la marquise.
Tout à coup un valet entra, et apporta une lettre à la marquise.


— Oh ! s’écria-t-elle.
— Oh ! s’écria-t-elle.


Quand le laquais se fut retiré :
Quand le laquais se fut retiré :


— Je ne demanderai pas de qui ?... lui dit madame de Wimphen...
— Je ne demanderai pas de qui ? lui dit madame de Wimphen…