« Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Roman, tome II.djvu/388 » : différence entre les versions

Stéphane22 (discussion | contributions)
Stéphane22 (discussion | contributions)
mAucun résumé des modifications
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
Qu’est-ce que tout cela ? qu’avons-nous besoin d’une si prodigieuse maison ? Deux chapelains à raison de dix livres par mois chacun, et un clerc de chapelle à cent sols ! Un valet de chambre à quatre-vingt-dix livres par an ! Quatre écuyers de cuisine à six vingts livres par an chacun ! Un hasteur, un potager, un saussier, un queux, un sommelier d’armures, deux valets de sommiers à raison de dix livres par mois chaque ! Deux galopins de cuisine à huit livres ! Un palefrenier et ses deux aides à vingt-quatre livres par mois ! Un porteur, un pâtissier, un boulanger, deux charretiers, chacun soixante livres par an ! Et le maréchal des forges, six vingts livres ! Et le maître de la chambre de nos deniers, douze cents livres, et le contrôleur, cinq cents ! — Que sais-je, moi ? C’est une furie ! Les gages de nos domestiques mettent la France au pillage ! Tous les mugots du Louvre fondront à un tel feu de dépense ! Nous y vendrons nos vaisselles ! Et l’an prochain, si Dieu et Notre-Dame (ici il souleva son chapeau) nous prêtent vie, nous boirons nos tisanes dans un pot d’étain !
Qu’est-ce que tout cela ? qu’avons-nous besoin d’une si prodigieuse maison ? Deux chapelains à raison de dix livres par mois chacun, et un clerc de chapelle à cent sols ! Un valet de chambre à quatrevingt-dix livres par an ! Quatre écuyers de cuisine à six vingts livres par an chacun ! Un hasteur, un potager, un saussier, un queux, un sommelier d’armures, deux valets de sommiers à raison de dix livres par mois chaque ! Deux galopins de cuisine à huit livres ! Un palefrenier et ses deux aides à vingt-quatre livres par mois ! Un porteur, un pâtissier, un boulanger, deux charretiers, chacun soixante livres par an ! Et le maréchal des forges, six vingts livres ! Et le maître de la chambre de nos deniers, douze cents livres, et le contrôleur, cinq cents ! — Que sais-je, moi ? C’est une furie ! Les gages de nos domestiques mettent la France au pillage ! Tous les mugots du Louvre fondront à un tel feu de dépense ! Nous y vendrons nos vaisselles ! Et l’an prochain, si Dieu et Notre-Dame (ici il souleva son chapeau) nous prêtent vie, nous boirons nos tisanes dans un pot d’étain !


En disant cela, il jetait un coup d’œil sur le hanap d’argent qui étincelait sur la table. Il toussa, et poursuivit :
En disant cela, il jetait un coup d’œil sur le hanap d’argent qui étincelait sur la table. Il toussa, et poursuivit :