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De temps en temps cependant, les vices du système paraissent par quelque endroit. Un jour c’est le capitaine-général de la Catalogne, Van Halen, qui, n’ayant pas un sou pour payer ses troupes, autorise, par un ordre du jour, les officiers à se faire payer de force par les municipalités. De vives réclamations s’élèvent ; Van Halen est désavoué par la gazette officielle, et l’incident n’a pas d’autre suite. |
De temps en temps cependant, les vices du système paraissent par quelque endroit. Un jour c’est le capitaine-général de la Catalogne, Van Halen, qui, n’ayant pas un sou pour payer ses troupes, autorise, par un ordre du jour, les officiers à se faire payer de force par les municipalités. De vives réclamations s’élèvent ; Van Halen est désavoué par la gazette officielle, et l’incident n’a pas d’autre suite. |
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Une autre fois, c’est Zurbano qui abuse un peu de la latitude qui lui est donnée. Ce Zurbano est une espèce de brigand qu’Espartero a fait général et dont il se sert comme d’un épouvantail pour intimider ses ennemis. C’est lui qui a rétabli l’ordre en Navarre après l’insurrection d’octobre. Il est occupé en ce moment à pacifier les montagnes de la |
Une autre fois, c’est Zurbano qui abuse un peu de la latitude qui lui est donnée. Ce Zurbano est une espèce de brigand qu’Espartero a fait général et dont il se sert comme d’un épouvantail pour intimider ses ennemis. C’est lui qui a rétabli l’ordre en Navarre après l’insurrection d’octobre. Il est occupé en ce moment à pacifier les montagnes de la Catalogne, et Dieu sait comment il s’y prend. Quand il a un peu trop fusillé à tort et à travers, le gouvernement a l’air un moment de trouver qu’il a trop de zèle ; mais ce scrupule ne dure pas. Zurbano recommence de plus belle le lendemain, et l’on ne fait rien pour l’arrêter. |
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La seule tentative que le gouvernement ait faite depuis long-temps n’a pas réussi ; il a eu, lui aussi, sa mystification. Quand on s’est brouillé avec les Anglais, on a senti qu’on avait besoin de chercher un autre point d’appui à l’étranger. Il était naturel, dans ce cas, de penser à la France, dont on n’est sépare que par une question d’étiquette, mais l’orgueil d’Espartero repousse tout accommodement de ce côté. On a donc cru qu’il était de la plus fine politique de passer par-dessus la France et de tendre la main aux puissances du Nord. M. |
La seule tentative que le gouvernement ait faite depuis long-temps n’a pas réussi ; il a eu, lui aussi, sa mystification. Quand on s’est brouillé avec les Anglais, on a senti qu’on avait besoin de chercher un autre point d’appui à l’étranger. Il était naturel, dans ce cas, de penser à la France, dont on n’est sépare que par une question d’étiquette, mais l’orgueil d’Espartero repousse tout accommodement de ce côté. On a donc cru qu’il était de la plus fine politique de passer par-dessus la France et de tendre la main aux puissances du Nord. M.{{lié}}Olozaga a reçu alors une mission pour aller négocier un traité de commerce avec la Belgique, prétexte curieux et assez transparent. En même temps, M.{{lié}}Carnerero, ministre d’Espagne en Suisse, qui a eu d’anciennes relations avec M.{{lié}}de Metternich, a reçu l’ordre d’aller trouver ce ministre au Johannisberg et de lui transmettre les propositions d’Espartero. Il ne s’agissait de rien moins que de mettre la main de la jeune reine à la disposition de l’Autriche et des autres puissances absolutistes, à la seule condition que le gouvernement actuel de l’Espagne serait reconnu par elles. Cette belle combinaison a échoué. M.{{lié}}de Metternich a refusé de voir M.{{lié}}Carnerero, et des passeports pour l’Allemagne ont été refusés à M.{{lié}}Olozaga, qui a eu tout le temps de négocier son traité de commerce à Bruxelles tant qu’il lui a plu. |
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Cet échec ne contribuera pas à rendre le gouvernement plus actif. Il est possible cependant qu’il soit bientôt forcé de sortir de son repos. L’Espagne elle-même n’est pas tout-à-fait aussi immobile que son gouvernement. Tous ceux qu’on a mystifiés s’agitent pour prendre leur revanche, les uns dans l’ombre, les autres en plein soleil. Les Anglais, un moment déconcertés, ont repris courage, et recommencent leurs manœuvres pour en venir à leurs fins ; les exaltés aussi se remettent peu à peu de la surprise et de la déroute du mois de juillet dernier ; les infans ne perdent pas de vue la main d’Isabelle. |
Cet échec ne contribuera pas à rendre le gouvernement plus actif. Il est possible cependant qu’il soit bientôt forcé de sortir de son repos. L’Espagne elle-même n’est pas tout-à-fait aussi immobile que son gouvernement. Tous ceux qu’on a mystifiés s’agitent pour prendre leur revanche, les uns dans l’ombre, les autres en plein soleil. Les Anglais, un moment déconcertés, ont repris courage, et recommencent leurs manœuvres pour en venir à leurs fins ; les exaltés aussi se remettent peu à peu de la surprise et de la déroute du mois de juillet dernier ; les infans ne perdent pas de vue la main d’Isabelle. |