« Page:Marx - Misère de la philosophie.djvu/208 » : différence entre les versions

AkBot (discussion | contributions)
Pywikibot touch edit
État de la page (Qualité des pages)État de la page (Qualité des pages)
-
Page non corrigée
+
Page corrigée
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
pour prouver la nécessité de la concur­rence, son éternité comme catégorie, etc…
pour prouver la nécessité de la concur­rence, son éternité comme catégorie, etc…

Si l’on s’imagine qu’il ne faut que des ordonnances pour sortir de la concurrence, on n’en sortira jamais. Et si l’on pousse les choses jusqu’à proposer d’abolir la concurrence, tout en conservant le salaire, on proposera de faire un non-sens par décret royal. Mais les peuples ne procèdent pas par décret royal. Avant de faire de ces ordonnances-là, ils doivent du moins avoir changé de fond en comble leurs conditions d’existence industrielle et politique, et par conséquent toute leur manière d’être.
Si l’on s’imagine qu’il ne faut que des ordonnances pour sortir de la concurrence, on n’en sortira jamais. Et si l’on pousse les choses jusqu’à proposer d’abolir la concurrence, tout en conservant le salaire, on proposera de faire un non-sens par décret royal. Mais les peuples ne procèdent pas par décret royal. Avant de faire de ces ordonnances-là, ils doivent du moins avoir changé de fond en comble leurs conditions d’existence industrielle et politique, et par conséquent toute leur manière d’être.

M. Proudhon répondra avec son assurance imperturbable que c’est l’hypothèse d’une transformation de notre nature sans antécédents historiques, et qu’il aurait droit de nous écarter de la discussion, nous ne savons pas en vertu de quelle ordonnance.
M. Proudhon répondra avec son assurance imperturbable que c’est l’hypothèse « d’une transformation de notre nature sans antécédents historiques, » et qu’il aurait droit « de nous ''écarter'' de la discussion, » nous ne savons pas en vertu de quelle ordonnance.

M. Proudhon ignore que l’histoire tout entière n’est qu’une transformation continue de la nature humaine.
M. Proudhon ignore que l’histoire tout entière n’est qu’une transformation continue de la nature humaine.

Restons dans les faits. La Révolution française a été faite pour la liberté indus­trielle autant que pour la liberté politique ; et bien que la France, en 1789, n’eût point aperçu toutes les conséquences du principe dont elle demandait la réalisation, disons-le hautement, elle ne s’est trompée ni dans ses vœux, ni dans son attente. Qui­conque essaierait de le nier per­drait à mes yeux droit à
Restons dans les faits. La Révolution française a été faite pour la liberté indus­trielle autant que pour la liberté politique ; et bien que la France, en 1789, n’eût point aperçu toutes les conséquences du principe dont elle demandait la réalisation, disons-le hautement, elle ne s’est trompée ni dans ses vœux, ni dans son attente. Qui­conque essaierait de le nier per­drait à mes yeux droit à