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{{Numérotation|ACTE V, SCÈNE II.||203|}}
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grande reine !


{{sc|iras.—}}Ô grande reine !
{{Personnage|CHARMIANE}}. O Cléopâtre ! tu es prise, reine.


{{sc|charmiane.—}}Ô Cléopâtre ! tu es prise, reine.
{{Personnage|CLÉOPATRE}}. Vite, vite, ô ma main !


{{sc|cléopâtre.—}}Vite, vite, ô ma main !
(Elle tire un poignard.)


{{g|(Elle tire un poignard.)|4|fs=90%}}
{{Personnage|PROCULÉIUS}}. — Arrêtez, grande reine, arrêtez, n’exercez pas sur vous
cette fureur ; je ne veux que vous secourir, et non vous trahir.


{{sc|proculéius.—}}Arrêtez, grande reine, arrêtez, n’exercez
{{Personnage|CLÉOPATRE}}. — Quoi ! on veut me priver même de la mort qui empêche les
pas sur vous cette fureur ; je ne veux que vous secourir,
chiens de languir ?
et non vous trahir.


{{sc|cléopâtre.—}}Quoi ! on veut me priver même de la
{{Personnage|PROCULÉIUS}}. — Cléopâtre, ne trompez pas la générosité de mon maître, en
mort qui empêche les chiens de languir ?
vous détruisant vous-même ; que l’univers voie éclater sa grandeur d’âme ;
votre mort l’empêcherait à jamais.


{{sc|proculéius.—}}Cléopâtre, ne trompez pas la générosité
{{Personnage|CLÉOPATRE}}. — O mort, où es-tu ? Viens à moi, viens ; oh ! viens, et frappe
de mon maître, en vous détruisant vous-même ; que
une reine qui vaut bien des enfants et des mendiants.
l’univers voie éclater sa grandeur d’âme ; votre mort
l’empêcherait à jamais.


{{sc|cléopâtre.—}}Ô mort, où es-tu ? Viens à moi, viens ;
{{Personnage|PROCULÉIUS}}. Calmez-vous, madame.
oh ! viens, et frappe une reine qui vaut bien des enfants
et des mendiants.


{{sc|proculéius.—}}Calmez-vous, madame.
{{Personnage|CLÉOPATRE}}. — Seigneur, je ne prendrai aucune nourriture, je ne boirai
pas, seigneur ; et s’il faut perdre ici le temps à déclarer mes
résolutions, je ne dormirai pas non plus. César a beau faire, je saurai
détruire cette prison mortelle. Sachez, seigneur, qu’on ne me verra
jamais traînant des fers à la cour de votre maître, ni insultée par les
calmes regards de la fade Octavie…. Me paradera-t-on pour me donner en
spectacle à la valetaille de Rome, et pour essuyer ses sarcasmes et ses
anathèmes ? Plutôt chercher un paisible tombeau dans quelque fossé de
l’Égypte ! plutôt mourir toute nue sur la fange du Nil ! plutôt devenir la
proie des insectes et un objet d’horreur ! plutôt prendre pour gibet les
hautes Pyramides de mon pays et m’y faire suspendre par des chaînes !


{{sc|cléopâtre.—}}Seigneur, je ne prendrai aucune nourriture,
{{Personnage|PROCULÉIUS}}. — Vous portez ces pensées d’horreur plus loin que César ne
je ne boirai pas, seigneur ; et s’il faut perdre ici le
vous en donnera de raisons.
temps à déclarer mes résolutions, je ne dormirai pas
non plus. César a beau faire, je saurai détruire cette prison
mortelle. Sachez, seigneur, qu’on ne me verra jamais
traînant des fers à la cour de votre maître, ni insultée
par les calmes regards de la fade Octavie… Me paradera-t-on
pour me donner en spectacle à la valetaille de Rome,
et pour essuyer ses sarcasmes et ses anathèmes ? Plutôt
chercher un paisible tombeau dans quelque fossé de
l’Égypte ! plutôt mourir toute nue sur la fange du Nil !
plutôt devenir la proie des insectes et un objet d’horreur !
plutôt prendre pour gibet les hautes Pyramides de
mon pays et m’y faire suspendre par des chaînes !


{{sc|proculéius.—}}Vous portez ces pensées d’horreur plus
(Entre Dolabella.)
loin que César ne vous en donnera de raisons.


{{g|(Entre Dolabella.)|4|fs=90%}}
{{Personnage|DOLABELLA}}. — Proculéius, César, ton maître, sait ce que tu as fait, et il
t’envoie chercher. Je prends la reine sous ma garde.


{{sc|dolabella.—}}Proculéius, César, ton maître, sait ce que
{{Personnage|PROCULÉIUS}}. — Volontiers, Dolabella, j’en suis bien aise, traitez-la avec
tu as fait, et il t’envoie chercher. Je prends la reine sous
{{Personnage|douceur}}. Madame, si vous daignez vous
ma garde.

{{sc|proculéius.—}}Volontiers, Dolabella, j’en suis bien aise,
traitez-la avec douceur.—Madame, si vous daignez vous