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{{Acte|CINQUIÈME}}
{{T2|ACTE CINQUIÈME|mb=0.5em|fs=200%}}
{{|4}}
{{T2|SCÈNE I|mt=0.5em|mb=1em|fs=125%}}


{{c|Le théâtre représente le camp de César.|m=1em|fs=90%}}


{{c|CÉSAR, AGRIPPA, DOLABELLA, MÉCÈNE, GALLUS, {{t|''suite''|90}}.|m=1em}}


{{sc|césar.—}}Va le trouver, Dolabella ; dis-lui de se rendre,
{{Scène|I}}
dis-lui que, dépouillé de tout comme il l’est, c’est se jouer
de nous que de tant différer.


{{sc|dolabella.—}}J’y vais, César.
{{d|(Il sort.)|4|fs=90%}}
{{g|(Dercétas entre, tenant l’épée d’Antoine.)|4|fs=90%}}


{{sc|césar.—}}Pourquoi cette épée, et qui es-tu pour oser
Le théâtre représente le camp de César.
paraître ainsi devant nous ?


{{sc|dercétas.—}}Je m’appelle Dercétas. Je servais Marc Antoine,
CÉSAR, AGRIPPA, DOLABELLA, MÉCÈNE, GALLUS, _suite_.
le meilleur des maîtres, et qui méritait les meilleurs
serviteurs. Je ne l’ai point quitté, tant qu’il a été
debout et qu’il a parlé, et je ne supportais la vie que pour
la dépenser contre ses ennemis. S’il te plaît de me prendre
à ton service ; ce que je fus pour Antoine, je le serai pour
César. Si tu ne le veux pas, je t’abandonne ma vie.


{{sc|césar.—}}Qu’est-ce que tu dis ?
{{Personnage|CÉSAR}}. — Va le trouver, Dolabella ; dis-lui de se rendre, dis-lui que,
dépouillé de tout comme il l’est, c’est se jouer de nous que de tant
différer.


{{sc|dercétas.—}}Je dis à César qu’Antoine est mort.
{{Personnage|DOLABELLA}}. J’y vais, César.


{{sc|césar.—}}La chute d’un si grand homme aurait dû faire
(Il sort.)
plus de bruit. La terre aurait dû lancer les lions dans les
rues des cités, et les {{Corr|habitans|habitants}} des cités dans les antres
des lions.—La mort d’Antoine n’est pas le trépas d’un
seul. Il y avait dans son nom la moitié de l’univers.


{{sc|dercétas.—}}Il est mort, César, non par la main d’un
(Dercétas entre, tenant l’épée d’Antoine.)
ministre public de la justice, non par un fer emprunté.

{{Personnage|CÉSAR}}. — Pourquoi cette épée, et qui es-tu pour oser paraître ainsi
devant nous ?

{{Personnage|DERCÉTAS}}. — Je m’appelle Dercétas. Je servais Marc Antoine, le meilleur
des maîtres, et qui méritait les meilleurs serviteurs. Je ne l’ai point
quitté, tant qu’il a été debout et qu’il a parlé, et je ne supportais la
vie que pour la dépenser contre ses ennemis. S’il te plaît de me prendre
à ton service ; ce que je fus pour Antoine, je le serai pour César. Si tu
ne le veux pas, je t’abandonne ma vie.

{{Personnage|CÉSAR}}. Qu’est-ce que tu dis ?

{{Personnage|DERCÉTAS}}. Je dis à César qu’Antoine est mort.

{{Personnage|CÉSAR}}. — La chute d’un si grand homme aurait dû faire plus de bruit.
La terre aurait dû lancer les lions dans les rues des cités, et les
{{Personnage|habitans des cités dans les antres des lions}}. — La mort d’Antoine n’est
pas le trépas d’un seul. Il y avait dans son nom la moitié de l’univers.

{{Personnage|DERCÉTAS}}. — Il est mort, César, non par la main d’un ministre public de
la justice, non par un fer emprunté.