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{{Lettrine/I|[[File:Sulte - Histoires des Canadiens-français, 1608-1880, tome VI, 1882 (page 70 crop).jpg |85px|Q]]||-0.6em}}{{gauche|{{sc|uébec}} n’avait pas trois mois d’existence comme établissement civilisé que déjà on y pendait un conspirateur dont la tête coupée était mise au bout d’une pique dans un lieu apparent, pour effrayer ses complices ou tout autre qui eût eu la tentation de marcher sur ses traces. Le 29 décembre 1635, quatre jours après la mort de M. de Champlain, son remplaçant par intérim, M. de Châteaufort, publia des défenses de blasphémer, de s’enivrer et de manquer volontairement à la messe et au service divin les jours de dimanche et de fêtes. À côté du placard contenant l’ordonnance, on attacha un carcan et l’on mit tout auprès un cheval de bois pour y asseoir les coupables. Cette exposition barbare était dans les mœurs du temps. Le 6 du mois qui suivit, on plaça sur le cheval en question un homme convaincu d’ivrognerie et de blasphèmes. En septembre 1648, M. de Maisonneuve condamna à mort un tambour de Montréal pour un crime détestable, mais, rendu à Québec, l’individu consentit à remplir les fonctions de bourreau, ce qui lui sauva la vie. En février 1666 le roi accorda des lettres de pardon à Jean Serreau dit Saint-Aubin qui avait tué sur place le séducteur de sa femme. Le 30 juillet, le roi signa un édit portant que les blasphémateurs seraient mis au carcan, ou auraient les lèvres coupées, selon la gravité du délit. Un individu trouvé coupable de larcin, est placé sur le cheval de bois, y demeure pendant une heure avec un poids de six livres attaché à chaque pied. En 1667, une sentence fut portée contre deux voleurs ; le plus coupable devait être étranglé en présence de son complice et celui-ci fouetté par la main du bourreau. Même année, un autre voleur fut condamné à être battu de verges et à faire amende honorable devant la porte de l’église paroissiale de Québec, la corde au cou, un|}}
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