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<section begin="s1"/>où se sont enfoncés quarante siècles d’histoire et soixante milliards |
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{{t2|LA POLOGNE INCONNUE}} |
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d’êtres humains. |
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Les fondateurs de cette revue souhaitent d’être dans la mesure |
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de leurs moyens, les pionniers d’une telle révolution. Leur revue |
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n’a point de programme au sens habituel du mot. Mais à défaut |
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de programme, une publication périodique procède toujours d’un |
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dessein quelconque. Ils en ont un en effet. Le voilà. |
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<section begin="s2"/>{{t2|CE QUI SE PASSE DANS LE MONDE}} |
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La Pologne n’a pas seulement été exclue de la géographie ; on a |
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Ce mois-ci, nations et individus échangent des vœux de bonne |
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voulu la chasser de l’histoire. Nous sommes aussi ignorants en |
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année. Mais entre nations on pense surtout à soi-même en les formulant |
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Europe de son territoire que de ses annales. Et puisqu’aussi |
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et il advient souvent que la bonne année ainsi comprise |
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bien ce territoire continue d’exister malgré tout, il est bon |
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comporte tout le mal possible pour le voisin et, cette fois, |
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de ne pas négliger l’étude des événements qui s’y déroulèrent. |
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hélas ! tel paraît bien être le cas pour la moitié de l’Europe. Les |
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Pour quiconque s’emploie à surprendre la marche probable de |
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vœux que l’Allemagne forme pour l’Autriche, l’Autriche pour la |
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l’humanité d’après des données positives et en rompant, s’il le faut, |
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Hongrie, la Hongrie pour la Roumanie, la Roumanie pour la |
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avec les enseignements traditionnels, — la résurrection de la |
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Grèce, la Grèce pour le Sultan et le Sultan pour le Tsar, dessinent |
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Pologne intégrale n’est plus qu’une affaire de temps. Ce que n’ont |
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une chaîne de délicates arrière-pensées si aisées à deviner |
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pu obtenir en un siècle les autocratiques efforts d’un Frédéric {{rom-maj|ii|2}} et |
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qu’il est superflu d’y insister. Le spectacle consolant est celui que |
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d’un Bismarck, d’une Catherine la Grande et d’un Nicolas {{rom-maj|i|1}}{{er}}, d’un |
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nous nous donnons à nous-mêmes, nous autres Français ; n’ayant |
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Joseph {{rom-maj|ii|2}} et d’un Metternich, ce ne sont pas les institutions |
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intérêt à aucun chambardement d’aucun genre, nous pouvons en |
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modernes, soumises en fin de compte au contrôle de l’opinion |
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toute sincérité souhaiter à autrui la paix que nous désirons pour |
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publique, qui le réaliseront. On a vu le congrès de Moscou se |
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nous-mêmes. Tant pis pour ceux dont ce souhait ne ferait pas |
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prononcer en faveur des revendications polonaises ; on en verra |
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l’affaire. |
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bien d’autres et ni les colères souveraines, ni les ambitions nationales, |
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ni les intérêts coalisés ne prévaudront contre cette certitude |
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{{Souligner|{{g|''Entre gens sages''.|4}}}} |
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que la Pologne, dépecée en trois tronçons et enfermée depuis cent |
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ans dans trois tombeaux — y vit toujours, qu’elle est même |
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C’est à Kristiania sans contredit que l’année nouvelle a été fêtée |
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infiniment plus consciente de sa force, plus ardente en ses aspirations, |
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avec le plus de confiance et de joie. Un roi ! Ils ont un roi à eux et |
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plus riche en ressources de tous genres qu’à l’heure de sa |
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une gracieuse reine, et ce roi s’appelle Haakon, et il est Danois, |
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mort apparente. Nos pères — les braves gens — disaient : la |
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c’est-à-dire qu’il a eu bien peu de chose à faire pour penser et parler |
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Pologne doit vivre car elle en est digne. C’était du sentiment. Les |
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norvégien. Le sentiment national si longtemps refoulé et comprimé |
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contemporains, eux, constatent que la Pologne vit et qu’il est |
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dans les fjords d’une constitution hybride et déraisonnable |
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impossible de la tuer. C’est un fait. Voilà pourquoi la ''Revue pour'' |
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s’épanouit maintenant avec une force irrésistible. Ce qu’il y a<section end="s2"/> |
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''les Français'' a jugé utile de documenter en quelques pages ses |
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lecteurs sur le peuple étrange qui, sans frontières fixes, sans gouvernement |
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stable, sans héritage défini, tira de lui-même la force |
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nécessaire pour lasser toutes les tyrannies et tromper tous les |
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calculs. |
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{{c|'''Le théâtre du drame polonais'''}} |
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Un immense trapèze borné par l’Oder, les Carpathes et le Danube |
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d’un côté, de l’autre par le Dnieper et la Douna, s’étendant par |