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Le Comte d’Alluin n’était point gênant ; il avait la physionomie
Le Comte d’Alluin n’était point gênant ; il avait la physionomie
et les allures d’un brave provincial sans en avoir la raideur ni les
et les allures d’un brave provincial sans en avoir la raideur ni les
susceptibilités. Il jugeait avec beaucoupde bon sens quesa fortune
susceptibilités. Il jugeait avec beaucoup de bon sens que sa fortune
n’étant pas àla hauteur de sanoblesse, safemme et lui ne pouvaient
n’étant pas à la hauteur de sa noblesse, sa femme et lui ne pouvaient
recueillir de la vie de Paris que les ennuis et les tracas. Aussi
recueillir de la vie de Paris que les ennuis et les tracas. Aussi
était-il demeuré berrichon, menant sur le domaine familial ·une
était-il demeuré berrichon, menant sur le domaine familial une
·existence saine et large et entourant la vieillesse de son père d’affectueux
existence saine et large et entourant la vieillesse de son père d’affectueux
égards. La comtesse, qni aurait été jolie avec seulement
égards. La comtesse, qui aurait été jolie avec seulement
un peu plus d’animation et de piquant dans la physionomie, s’accommodait
un peu plus d’animation et de piquant dans la physionomie, s’accommodait
parfaitement de ce séjour ; elle s’occupait des pauvres
parfaitement de ce séjour ; elle s’occupait des pauvres
et de l’éducation de ses plus jeunes enfants. Elle en avait cinq ; les
et de l’éducation de ses plus jeunes enfants. Elle en avait cinq ; les
deux ainés étaienfélevés chez desJésuitesauCollège d’Iseulre, près
deux ainés étaient élevés chez des Jésuites au Collège d’Iseulre, près
de Moulins ; les trois antres - deux filles et un petitgarçonde cinq
de Moulins ; les trois autres deux filles et un petit garçon de cinq
ans demeuràient auprès d’elle sous la tutelle d’une respectable
ans demeuraient auprès d’elle sous la tutelle d’une respectable
institutrice qui avait élevé auparavant mademoiselle Eliane
institutrice qui avait élevé auparavant mademoiselle Éliane
d’Anxtot.
d’Anxtot.


Avec cette dernière, Etienne se souvenait d’avoirjoué au croquet.
Avec cette dernière, Étienne se souvenait d’avoir joué au croquet
un matin d’été, vers t887. Cela se passait en Berri, chez les d’Alluin.
un matin d’été, vers 1887. Cela se passait en Berri, chez les d’Alluin.
Il était arrivé avec sa m~re la veille au soir ; madame d’Anxtot
Il était arrivé avec sa mère la veille au soir ; madame d’Anxtot
et sa fille partaient à midi. Ce croquet unique lui avait laissé
et sa fille partaient à midi. Ce croquet unique lui avait laissé
un excellent souvenir ; jamais ilne s’était tant diverti que ce matin·
un excellent souvenir ; jamais il ne s’était tant diverti que ce matin-là.
là. Mademoiselle Eliane en robe courte, avec ses cheveux dans le
Mademoiselle Éliane en robe courte, avec ses cheveux dans le
dos, son entrain et son rire perlé s’était fixée dans sa mémoire si
dos, son entrain et son rire perlé s’était fixée dans sa mémoire si
nettement qu’il ne songeaif pas à se la représentermaintenantavec
nettement qu’il ne songeait pas à se la représenter maintenant avec
des cheveux relevés et des robes longues. Sept années
des cheveux relevés et des robes longues. Sept années