« Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle/Autel » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
Aucun résumé des modifications
mAucun résumé des modifications
Ligne 65 :
Saint-Ambroise de Milan était creux, et l'on pouvait apercevoir les reliques
qu'il contenait par une ouverture percée par derrière<span id="note5"></span>[[#footnote5|<sup>5</sup>]].
</div>
[[Image:Autel.medieval.png|center]]
 
[[Image:Autel.medieval.2.png|center]
<div class=prose>
L'évêque Adelhelme, qui vivait à la fin du IX<sup>e</sup> siècle, raconte qu'un soldat
du roi Bozon, qui était devenu aveugle, recouvra la vue en se glissant sous
Ligne 80 ⟶ 84 :
sur l'autel que dessous<span id="note8"></span>[[#footnote8|<sup>8</sup>]]. Il n'existe plus, que nous sachions, en
France, d'autels complets d'une certaine importance antérieurs au
XII<sup>e</sup> siècle. On en trouve figurés dans des manuscrits ou des bas-reliefs
trouve figurés dans des manuscrits ou des bas-reliefs avant cette époque, mais ils sont très-simples, presque toujours sans
</div>
[[Image:Autel.medieval.png|center]]
 
[[Image:Autel.medieval.2.png|center]
<div class=prose>
<br>
avant cette époque, mais ils sont très-simples, presque toujours sans
retables, composés seulement d'une table supportée par des colonnes et
recouverte de nappes tombant sur les deux côtés jusqu'au sol. L'usage
Ligne 117 ⟶ 115 :
tables aient été creusées et percées de trous afin de pouvoir être lavées sans
crainte de répandre à terre l'eau qui pouvait entraîner des parcelles des Saintes
</div>
[[Image:Autel.eglise.Montreal.png|center]]
<div class=prose>
<br>
espèces. Voici (3) la figure
de l'autel de la tribune de
Ligne 138 ⟶ 132 :
devant et d'un autre au retable d'au-dessus. Sur ce retable sont deux
croix aux deux côtés; Scaliger dit qu'il n'y en avait point de son temps.»
</div>
 
[[Image:Autel.eglise.Montreal.png|center]]
<div class=prose>
Guillaume Durand, dans son <i>Rational</i>, que l'on ne saurait trop lire et
méditer lorsqu'on veut connaître le moyen âge catholique<span id="note13"></span>[[#footnote13|<sup>13</sup>]], s'étend longuement
Ligne 247 ⟶ 243 :
caractère de simplicité et de pureté que le faux goût des derniers siècles
lui ont enlevé.
</div>
 
[[Image:Plan.autel.Saint.Laurent.hors.les.murs.png|center]]
<div class=prose>
Nous allons essayer, soit à l'aide des textes, soit à l'aide des monuments,
de donner une idée complète des autels de nos églises du moyen
Ligne 265 ⟶ 263 :
régulier étaient disposés généralement, dans les cathédrales, au chevet;
le trône épiscopal occupait le centre. Cette disposition, encore conservée
</div>
[[Image:Plan.autel.Saint.Laurent.hors.les.murs.png|center]]
<div class=prose>
<br>
dans quelques basiliques romaines,
entre autres à Saint-Jean-de-Latran, à
Saint-Laurent-hors-les-murs (4)<span id="note14"></span>[[#footnote14|<sup>14</sup>]], à Saint-Clément (5)<span id="note15"></span>[[#footnote15|<sup>15</sup>]],
etc., et qui appartenait à
</div>
[[Image:Plan.autel.Saint.Clement.png|center]]
<div class=prose>
<br>
Saint-Clément (5)<span id="note15"></span>[[#footnote15|<sup>15</sup>]],
etc., et qui appartenait à la primitive Église, devait nécessairement empêcher l'établissement des
contre-autels ou des retables, car ceux-ci eussent caché le célébrant.
Aussi ne voit-on guère les retables apparaître que sur les autels adossés, sur ceux des chapelles, rarement sur les autels principaux des
Ligne 352 ⟶ 346 :
«<i>Facit utrumque latus, frontem, lectumque Suggerus<span id="note16"></span>[[#footnote16|<sup>16</sup>]].»</i>
</center>
[[Image:Autel.abbaye.Saint.Denis.png|center]]
<div class=prose>
<br>
Ligne 369 ⟶ 364 :
particulière, car le sanctuaire était lui-même fermé et élevé au-dessus du
sol de la nef et du transept, de trois mètres environ; il n'était accompagné
</div>
[[Image:Autel.abbaye.Saint.Denis.png|center]]
<div class=prose>
<br>
que de deux armoires à droite et à gauche, contenant le trésor de l'église
(voy. ARMOIRE). Quant à l'autel matutinal placé à l'extrémité de l'axe de la
Ligne 568 ⟶ 559 :
Rome...» Thiers, qui ne va guère chercher ses documents que dans les
textes, ne paraît pas certain que dans l'église d'Occident il y eût eu des
voiles devant les autels. Le fait ne nous semble pas douteux cependant, au
</div>
[[Image:Autel.XIIIe.siecle.png|center]]
<div class=prose>
<br>
autels. Le fait ne nous semble pas douteux cependant, au moins dans un certain nombre de diocèses. Voici (10) comme preuve la
copie d'un ivoire du XIII<sup>e</sup> siècle<span id="note34"></span>[[#footnote34|<sup>34</sup>]], sur lequel le voile <i>antérieur</i> de l'autel est
parfaitement visible. Dans cette petite sculpture, que nous donnons
Ligne 722 ⟶ 713 :
du caveau central, une arcature
dépendant de l'église carlovingienne; sur l'un des chapiteaux de cette arcature,
est sculpté un autel (12 A), derrière lequel est posé un édicule
</div>
[[Image:Sculpture.crypte.eglise.Saint.Denis.png|center]]
<div class=prose>
<br>
derrière lequel est posé un édicule portant un reliquaire. Une petite église du midi de la France, l'église de
Valcabrère près Saint-Bertrand
de Comminges, a conservé dans
Ligne 852 ⟶ 843 :
colonnes; et (16) le côté de l'autel qui fait comprendre la disposition de
cette châsse, des grilles dont elle était entourée et de la petite lampe qui
brillait sur le corps saint. On voit combien, malgré la richesse des détails,
</div>
[[Image:Autel.chapelle.Saint.Firmin.eglise.Saint.Denis.png|center]]
Ligne 861 ⟶ 852 :
<div class=prose>
<br>
corps saint. On voit combien, malgré la richesse des détails, la forme générale de ce petit monument est simple et digne. Comme dans
toutes les œuvres du moyen âge, surtout avant le XIV<sup>e</sup> siècle, on remarque
dans le petit nombre d'autels qui nous sont conservés par des dessins ou
Ligne 882 ⟶ 873 :
des consoles à figures. Il paraît difficile de donner une signification à ces
monstres accroupis sur des hommes vêtus. Le sculpteur a-t-il voulu faire
des syrènes, en se conformant aux textes des bestiaires si fort en vogue
</div>
[[Image:Autel.Saint.Eustache.eglise.Saint.Denis.png|center]]
<div class=prose>
<br>
bestiaires si fort en vogue pendant les XII<sup>e</sup> et XIII<sup>e</sup> siècles<span id="note43"></span>[[#footnote43|<sup>43</sup>]], et rappeler ainsi aux fidèles le danger des
séductions du siècle? Parmi les autels de Saint-Denis, il en est encore un
autre dont la place n'a pu être jusqu'à présent reconnue<span id="note44"></span>[[#footnote44|<sup>44</sup>]], mais qui présente
Ligne 1 050 ⟶ 1 041 :
plus vénérés du diocèse d'Amiens; il avait été consacré en 1483 par
l'évêque Versé, neveu de J. Coythier, médecin de Louis XI. La table en
marbre
marbre noir avait 4<sup>m</sup>,54 de long sur 0<sup>m</sup>,66 de largeur; elle avait été donnée
</div>
[[Image:Plan.maitre.autel.cathedrale.Amiens.png|center]]
<div class=prose>
<br>
marbre noir avait 4<sup>m</sup>,54 de long sur 0<sup>m</sup>,66 de largeur; elle avait été donnée
en 1413 par un chanoine de la cathédrale, Pierre Millet. Le retable, surélevé au centre, était couvert de panneaux de bois peint représentant la
Passion, qui, en s'ouvrant comme des volets, laissaient voir des bas-reliefs
Ligne 1 108 ⟶ 1 100 :
Jusqu'alors l'autel n'est pas le tombeau
du Christ ou d'un martyr: il recouvre le tombeau,
c'est la table posée sur le tombeau ou devant lui, et même sur la
</div>
[[Image:Bas.relief.porte.Sainte.Anne.Notre.Dame.Paris.png|center]]
<div class=prose>
<br>
et même sur la crypte renfermant le tombeau. Cette idée est dominante, et les exemples
que nous avons donnés le prouvent surabondamment. La façon dont
sont disposés les corps saints sous l'autel des reliques de l'église de
Ligne 1 125 ⟶ 1 117 :
de cette crypte et indiquent la place de la châsse du saint; puis
l'autel adossé s'élève sur la crypte et la châsse, il est garni de ses nappes;
seul le ciboire est posé sur la table, et une lampe est suspendue au-dessus
</div>
[[Image:Autel.Paray.le.Monial.png|center]]
<div class=prose>
<br>
et une lampe est suspendue au-dessus de lui<span id="note51"></span>[[#footnote51|<sup>51</sup>]]. Mais à partir du XVI<sup>e</sup> siècle c'est l'autel lui-même qui devient la
représentation du tombeau; il affecte de préférence la forme d'un sarcophage
scellé. Les autels pleins, antérieurs au XVI<sup>e</sup> siècle, tels que ceux de