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élever sa philosophie et ses mathématiques sur les ruines de toute autre science divine et humaine ; mais avec l’ingénuité et la franchise qui sied à l’historien, j’exposerai l’ordre et la succession de toutes les études de Vico, pour mieux indiquer comment sa destinée littéraire fut telle, et non pas autre.
52 VIE DE VICO


Grâce à cette heureuse direction imprimée d’abord à sa jeunesse, il était comme un coursier généreux qu’on laisserait, après l’avoir dressé pour le combat, paître librement dans les prairies. S’il entend le son de la trompette guerrière, sa belliqueuse ardeur se réveille ; il appelle le cavalier prêt à s’élancer vers le champ de bataille ; ainsi, à l’occasion d’une célèbre académie ''degli Infuriati,'' rétablie après plusieurs années à San-Lorenzo, et où plusieurs savants distingués vivaient dans une communauté scientifique avec les premiers avocats, les sénateurs et les nobles de la ville, Vico, cédant à son génie, reprit une carrière interrompue et rentra dans l’arène. Tel est le précieux avantage que procurent aux états ces sociétés. Les jeunes gens, dont l’âge n’est qu’ardeur et confiance, se passionnent ainsi pour l’étude, avides des éloges et de la gloire qui, dans un âge où l’esprit plus mûr recherche le solide et l’utile, sera la digne récompense de leur mérite réel. Vico reprit ensuite, avec plus de zèle que jamais, l’étude de la philosophie sous le Père Giuseppe Ricci, autre jésuite, homme d’un esprit pénétrant, scotiste, mais au fond zénoniste. Il aimait à lui entendre dire que les substances abstraites ont plus de réalité que les modes de Balzo le nominal, laissant ainsi prévoir qu’il aurait à son tour une prédilection marquée pour la philosophie de Platon, dont
élever sa philosophie et ses mathématiques sur les
ruines de toute autre science divine et humaine; mais
avec l'ingénuité et la franchise qui sied à l'historien,
j'exposerai l'ordre et la succession de toutes les études
de Yico, pour mieux indiquer comment sa destinée
littéraire fut telle, et non pas autre.

Grâce à cette heureuse direction imprimée d'abord
à sa jeunesse, il était comme un coursier généreux
qu'on laisserait, après l'avoir dressé pour le combat,
paître librement dans les prairies. S'il entend le son
de la trompette guerrière, sa belliqueuse ardeur se
réveille ; il appelle le cavalier prêt à s'élancer vers le
champ de bataille; ainsi, à l'occasion d'une célèbre
académie degli Infuriati, rétablie après plusieurs
années à San-Lorenzo, et où plusieurs savants dis-
tingués vivaient dans une communauté scientifique
avec les premiers avocats, les sénateurs et les nobles
de la ville, Yico, cédant à son génie, reprit une carrière
interrompue et rentra dans l'arène. Tel est le précieux
avantage que procurent aux états ces sociétés. Les
jeunes gens, dont l'âge n'est qu'ardeur et confiance,
se passionnent ainsi pour l'étude, avides des éloges
et de la gloire qui, dans un âge où l'esprit plus mûr
recherche le solide et l'utile, sera la digne récompense
de leur mérite réel. Vico reprit ensuite, avec plus de
zèle que jamais, l'étude de la philosophie sous le Père
Giuseppe Ricci, autre jésuite, homme d'un esprit
pénétrant, scotiste, mais au fond zénoniste. Il aimait
à lui entendre dire que les substances abstraites ont
plus de réalité que les modes de Balzo le nominal,
laissant ainsi prévoir qu'il aurait à son tour une prédi-
lection marquée pour la philosophie de Platon, dont

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