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Scène 5

(Par la porte laissée ouverte sur le couloir éclairé, Peltier entre lentement, sans refermer d’ailleurs cette porte, pendant toute la scène.)

Peltier

Je pars demain à six heures. Je ne vous reverrai donc pas… Je souffre de votre grand chagrin… (Mabel est douloureuse, crispée, silencieuse.) Mabel, renoncez à une cause désespérée… Contentez-vous du bonheur précaire que peut vous donner un soldat.

Mabel, sans le regarder.

Vous avez raison… Partez… Allez travailler pour la France, elle en aura besoin… Allez préparer l’atroce guerre qui va venir demain. (Se rappelant les paroles de Jean.) « Si farouche et si monstrueuse que celle-ci aura été clémente à côté »… Partez !

Peltier, doucement

Le monde se pacifiera peu à peu, croyez-le bien… mais il faudra du temps. On ne devance pas l’œuvre du temps.

Mabel, exaltation croissante.

Le temps ? Mais qu’est-ce que le temps, si