« La Messaline française » : différence entre les versions

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La Duchesse me fit reprendre sa place et voulut que je fisse mon offrande sur l'autel d'Agathe. La pauvre enfant avait peine à s'y résoudre. Cependant il fallut bien qu'elle en passât par là. Le fier aiguillon l'atteint bientôt au vif Le feu du plaisir
brille dans ses yeux; nos secousses se multiplient..... Agathe écume avec une violence extraordinaire..... Elle annonce enfin le moment suprême par des mots entrecoupés. Ah! monsieur... je vous ... ne m'é... par...gnez... ne m'é... par.... gnez ... pas! ah ! ... ah ! ... Ses yeux se ferment et je pousse moi-même de concert avec elle, le dernier aveu de ma défaite. Pendant cette scène, la lubrique duchesse s'était servie de la main de notre aimable Agathe. Nous répétâmes ces exercices amoureux jusqu'au
jour. La duch.... surtout fut toujours étendue sur moi ou sur Agathe : elle est vraiment insatiable. Vacillant sur mes jambes. affaibli par les excès auxquels je venais de me livrer, je regagnai lentement mon gite et je me mis au lit. Je n'en sortis que le lendemain. Une nourriture succulente et le repos m'eurent bientôt rendu les forces que j'avais perdues. Je fus six jours sans retourner chez ma Messaline; déjà elle était occupée à former sa cabale aristocratique. ce qui faisait diversion à ses amours. Le septième, je reçus d'elle un billet par lequel elle m'invitait à passer chez elle à l'heure et de la manière accoutumée. Elle m'y faisait des reproches de ce que j'avais été si long-temps sans la voir. Je m'y rendis vers minuit, elle était déjà couchée. Je rejetai ma négligence sur une maladie (que je n'avais pas eue) et je me mis au lit; mais à peine essayai-je de porter ma main, qu'elle m'en empêcha, et me dit : Non. mon cher Chevalier: il nous est impossible de jouir aujourd'hui l'un de l'autre, un obstacle que je n'attendais pas .... une incommodité que je partage avec toutes les femmes .... Je ne savais pas que cela fait prêt à venir lorsque je t'ai écrit. .., et malgré mes désirs, qui dans cet instant sont encore plus violens que dans d'autres temps, je ne puis surmonter une répugnance invincible. Cependant j'avançais vers elle un argument irrésistible. Jamais je ne m'étais vu plus brillant: aussi plus elle voulait s'opposer à mes caresses, et plus je les redoublais. — Laisse-moi. laisse-moi. de grâce, mon ami, tu me mets tout en feu : ne me tourmente pas inutilement, ou bien je vais bientôt te mettre à la raison. Je lui dis que cela était impossible. si elle se refusait à ce que je lui demandais. Ah ! dit-elle, puisque tu me défies. Aussitôt elle s'empare du priape et d'un poignet complaisant et léger elle essaye d'amortir les désirs dont j'étais animé. Mon doigt officieux lui rend la pareille; mais tout à coup emportée par la passion, elle se retourne et s'enfonce elle-même la flèche dans la route voisine de la canonique, et conduit en même temps ma main, pour lui faire continuer son office. Ce sentier plus étroit accéléra mes plaisirs. La duchesse se sentant inondée par les sources de la volupté qui jaillissaient avec force, tombe de son côté dans l'excès du ravissement. Nous le fîmes trois fois de cette maniére. et je t'avoue que je n'eus jamais plus de plaisir. Je ne rétournai la voir que lorsque son incommodité fut passée. La lubricité ne peut être poussée plus loin que nous le fîmes cette nuit-la. Après avoir essayé toutes les maniéres différentes que nous avions employées depuis que nous nous connaissions, mes désirs survivaient encore à mes forces épuisées; la duchesse, dans un moment passionné, se renverse sur moi les pieds en haut, de sorte que nos têtes se trouvaient placées entre les cuisses l'un de l'autre : elle mit entre ses lévres ce trait brûlant qu'elle eut voulu engloutir; sa bouche est semblable à une pompe aspirante, moi-même j'applique mes lèvres sur celles que j'ai pour perspective : j'en tire la quintescence de la volupté; ma langue vacille sur son clitoris que je ne quitte un instent que pour la plonger à plusieurs reprises dans la route du parfait bonheur, et y revenir ensuite. Bientôt nos forces nous abandonnèrent, et nous succombâmes sous le poids de cette delicieuse jouissance.
 
Le lendemain, Agathe vint se mêler à nos plaisirs : nous imaginâmes une autre posture que voici : après nous être mis nus tous les trois, j'étendis Agathe sur le lit, de manière que ses fesses posaient sur le pied et que ses jambes étaient soutenues sur deux chaises écartées l'une de l'autre, ce qui lui tenait les cuisses très-ouvertes; de cette manière sa tête n'allait que vers la moitié du lit; la duchesse occupait l'autre moitié, ses fesses étaient appuyées contre la tête d'Agathe, et sa toison lui formait une couronne : elle avait également les cuisses très-écartées. Je m'étendis à mon tour sur Agathe, et pendant que je l'exploitai, je baisais alternativement et la bouche d'Agathe et le bijou de la duchesse. Enfin ma langue se fixant sur ce dernier, je la dardais avec rapidité : je dévorais, je suçais l'intèrieur de ses lévres, son clitoris. La Duchesse ne peut snpporter long-temps l'excés de volupté que ma langue lui procure. Bientôt elle succombe à ses transports.... Les réservoirs ' du plaisir sont ouverts, je reçois la liqueur qui découle, elle redouble ma vigueur qui bientôt est anéantie, en même temps qu'Agathe se pâme entre mes bras.
 
Telle a été la vie que j'ai menée pendant très long-temps avec la duchesse de Polignac. Un jour je lui demandai comment, avec un tempérament aussi ardent que le sien, elle avait pu se prêter à être la complaisante spectatrice du plaisir de son amie avec moi.
 
— Crois-tu, me dit-elle, que j'étais assez sotte pour aller garder vos manteaux, et vous voyant, m'échauffer envain l'imagination : non, mon ami, non, J'avais aussi donné mes rendez-vous au même lieu, et je m'escrimais de mon côté avec un athlète des plus vigoureux, pendant que vous faisiez votre partie. (J'ai appris depuis que c'était un de ses laquais.) Mon amie le savait; mais je 1'avais priée de ne t'en rien dire, ne sois donc plus étonné de ma complaissance.
 
Enfin arriva cette époque de la révolution. Je savais qu'elle avait la plus grande part aux projets de la cabale aristocratique ; je savais qu'elle se trouvait plusieurs fois la semaine à des assemblées nocturnes; mais j'ignorais ce qui s'y passait; j'étais bien éloigné de penser que ces conciliabules secrets étaient tenus par des scélérats qui tramaient la ruine du peuple Français. Elle avait toujours agi avec moi avec le plus grand mystére, si j'eusse été instruit, j'aurais regardé comme le premier et sacré de mes devoirs de révéler ces conspirations infernales .... Tout à coup nous apprenons à Versailles, l'insurrection du peuple de Paris. Je vis alors bien des traîtres jeter l'effroi. - La Duchesse m'envoya chercher, et me fit dire de ne pas perdre un seul instant. J'y courus, je la trouvai dans des excès alternatifs de frayeur, de rage et de désespoir.
 
— O cher Chevalier ! que vais-je devenir ? Tous les Parisiens ont pris les armes : ils vont venir ici. Je sais qu'ils me détestent; ils vont m'égorger .... où fuir .... où me cacher.... Ah! sauvez-moi.
 
Je la rassurais et lui dis que je ne croyais pas que ceux qu'elle redoutait tant pussent venir, puisque la route était fermée par des troupes.
 
— Eh! ces troupes sont des lâches qui nous abandonneront et se tourneront de leur côté.— Eh bien; je vais, lui dis-je. envoyer quelqu'un sur la route, qui viendra m'avertir de tout ce qui se passera. Calmez-vous, et attendez mon retour, Je laissai continuellement sur le chemin de Paris un homme que je faisais remplacer toutes les douze heures alternativement par un autre, et cela jusqu'au jour de la fameuse prise de la Bastille. Mon factionnaire vint m'avertir qu'on entendait un grand bruit de mousquetterie et de canon à Paris. Je le dis d'abord à la Duchesse, qui dès cet instant fit ses apprêts pour son départ. Nous apprîmes enfin la réduction de la citadelle, le massacre de Delaunay et de Flesselles.
 
L'effroi de la Duchesse fut à son comble. Oh ! fuyons Chevalier .... Ils vont m'en faire autant.... Je n'ai plus que vous sur terre qui puisse s'intéresser à mon sort. Ah ! malheureuse que vais-je devenir ? A ces mots, elle se précipita à mes genoux, baignée de ses larmes et s'évanouit. Il fallut le touchant de ce tableau pour me décider à l'accompagner dans sa fuite La syrène triompha.Je fis rassembler chez elle et chez moi, ce que nous avions de plus précieux. Je me déguisai en abbé et nous partîmes. Nous fûmes arrêtés à Sens; on nous demanda ce, qu'il y avait de nouveau à Paris. Ma présence d'esprit ne m'abandonna pas dans une circonstance si critique. La Duchesse pâlissait et était prête à se trouver mal. Je tremblais qu'elle ne nous fit reconnaitre : je détournai de dessus elle l'attention de ces curieux trop indiscrets, en leur disant des horreurs de celle même qu'ils tenaient entre leurs mains. — La meilleure nouvelle que je puisse vous apprendre. c'est que cette coquine de Polignac, et toute sa séquelle est en fuite. On court après eux, etc. etc. Ils jetèrent tous un cri de joie. Heureusement ils ne savaient pas encore qu'on arrêtait toutes les voitures de ceux qui n'étaient pas munis de passe-ports. Ils nous laissèrent aller, nous comblant de bénédictions pour la bonne nouvelle que nous leur avions annoncée. Nous primes des chemins détournés. Nous fîmes mille détours pour les dépayser, dans le cas où la fantaisie leur prendrait de courir aprés nous. Cette précaution nous a sauvés; car nous avons su depuis, qu'après avoir réfléchi sur l'embarras qu'avait temoigné la Duchesse, ils avaient pris le parti de nous suivre pour nous ramener. Pourrais-je te peindre les transports que fit éclater la Polignac, lorsque nous fùmes hors de France, elle me témoigna sa joie par toutes les caresses imaginables ; mais cela dura bien peu. Son humeur devint revêche et accariâtre, elle ne pouvait s'habituer à son exil. Après les jours fastueux qu'elle avait coulés si longtemps, la vie privée était pour elle d'une monotonie insupportable. Elle s'habitua à me regarder comme un mari, et me traita de même ; elle forma enfin une nouvelle liaison avec un Baron Suisse, qui n'a pour lui que sa grande taille, et ses larges épaules : je voulus me plaindre, on ne m'écouta pas; bientôt même on ne se cacha plus de moi. Je me trouvais d'autant plus malheureux. que je l'aimais encore. La jalousie avait donné des forces à mon amour. Je ne pus supporter plus long-temps la vue d'un rival qu'on me préférait, et je me séparai de cette Messaline, en maudissant son ingratitude et la haute folie que j'avais commise en l'accompagnant, tantôt dans un lieu, tantôt dans un autre. J'ai su par le Baron que j'ai recontré, qu'elle l'avait quitté au bout de huit jours, et que depuis elle lui avait donné sept à huit successeurs.