« Discours sur la question du libre-échange » : différence entre les versions

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Ainsi quand même le prix du blé tomberait, ca ne pourrait vous faire du tort, parce que cette baisse porterait seulement sur la rente qui aurait diminué et nullement sur le profit industriel et sur le salaire, qui resteraient les mêmes.
 
Le second lauréat, M. Morse, soutient, au contraire, que le prix du blé haussera à la suite de l'abolition des lois céréales. Il se donne infiniment de peine pour démontrer que les droits protecteurs n'ont jamais pu assurer au blé un prix rémunérateur.
 
A l'appui de son assertion, il cite le fait que toutes les fois qu'on a importé du blé étranger, le prix du blé montait considérablement en Angleterre et quand on en importait peu, il y tombait extrêmement. Le lauréat oublie que l'importation n'était pas la cause du prix élevé, mais que le prix élevé était cause de l'importation.
 
Et, tout à l'opposé de son co-lauréat, il affirme que toute hausse dans le prix des grains tourne au profit du fermier et de l'ouvrier, et non au profit du propriétaire.
 
Le troisième lauréat, M. Greg, qui est un grand fabricant et dont le livre s'adresse à la classe des grands fermiers, ne pouvait s'en tenir à de semblables niaiseries. Son langague est plus scientifique.
 
Il convient que les lois céréales ne font hausser la rente qu'en faisant hausser le prix du blé, et qu'elles ne font hausser le prix du blé qu'en imposant au capital la nécessité de s'appliquer à des terrains de qualité inférieure, et cela s'explique tout naturellement.
 
A mesure que la population s'accroît, le grain étranger ne pouvant entrer dans le pays, on est bien forcé de faire valoir des terrains moins fertiles, dont la culture exige plus de frais, et dont le produit est par conséquent plus cher.
 
Le grain étant d'une vente forcée, le prix s'en règlera nécessairement sur le prix des produits des terrains les plus coûteux.
La différence qu'il y a entre ce prix et les frais de production des meilleurs terrains constitue la rente
 
Ainsi, si à la suite de l'abolition des lois céréales, le prix du blé et par conséquent la rente tombent, c'est parce que les terrains ingrats cesseront d'être cultivés. Donc la réduction de la rente entraînera infailliblement la ruine d'une partie des fermiers.
 
Ces observations étaient nécessaires pour faire comprendre le langage de M. Greg.