« Histoire de l’école d’Alexandrie par M. Matter » : différence entre les versions

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La destinée de l'Égypte a toujours été de se faire oublier pendant des siècles, et de reparaître tout à coup pour devenir le théâtre d'un de ces grands évènemens qui laissent leurs traces dans la vie de tous les peuples. Alexandre, César, Napoléon, marquent jusqu'ici les trois grandes phases de son histoire; qui sait si, dans quelques semaines, le sort de l'Europe entière ne va pas se décider sur les bords du Nil? La vieille et immobile Égypte ne semblait pas réservée à un pareil avenir. Isolée du reste du monde avec ses castes et sa dynastie séculaire, Alexandre, au milieu de ses conquêtes, y fonde en courant une ville, qui devient un puissant empire. Cette colonie grecque, jetée sur les bords du Nil, fait fleurir dans son sein les arts de la métropole; et pendant que la Grèce, en proie aux guerres civiles, voit s'éteindre peu à peu cet amour des lettres qui avait fait sa gloire, et qui devait se rallumer une fois encore, Alexandrie, sous la domination des Lagides, compose une bibliothèque, élève un musée, rassemble les savans et les érudits, et prend en quelque sorte la place d'Athènes à la tête de la civilisation grecque. On voit cette activité littéraire s'étendre et s'accroître, presque sans interruption, jusqu'aux premiers siècles de notre ère; puis tout à coup Alexandrie abandonne la philologie et les lettres, jusque-là son unique étude, et s'attache à la philosophie qu'elle avait cultivée avec moins d'éclat. C'est alors que se produit l'école néoplatonicienne, dans laquelle viennent s'absorber toutes les philosophies de la Grèce et de L'Orient, et qui lutte seule, pendant cinq cents ans, pour les dieux et les traditions, contre le christianisme et l'esprit nouveau. Cette grande école occupe une telle place, non-seulement dans l'histoire des systèmes, mais dans l'histoire générale de l'esprit humain, que tous les travaux précédens accomplis à Alexandrie ne semblent destinés qu'à la préparer et à la rendre possible.