« Œuvres de Florian/Théâtre/Avant-propos » : différence entre les versions
Contenu supprimé Contenu ajouté
m Corrections. |
m Corrections. |
||
Ligne 28 :
Je n'ai voulu copier ni Marivaux ni Delisle. Cela ne m'aurait pas été facile : l'un avait plus de finesse, l'autre plus de profondeur que moi. J'ai voulu peindre un Arlequin bon, doux, ingénu, simple sans être bête, parlant purement, et exprimant avec naïveté les sentiments d'un cœur très-tendre. Une fois ce caractère établi, non d'après les auteurs qui s'en étaient servis avant moi, mais d'après mes idées particulières, j'ai cherché des intrigues qui pussent m'aider à le développer. J'étais presque sûr que mon héros était intéressant ; son masque et son habit le rendaient comique ; il ne fallait plus que trouver des situations attachantes, et je devais faire rire et pleurer. Il reste à savoir si j'y suis parvenu.
Lorsque j'osai risquer pour la première fois au théâtre l'Arlequin que je m'étais créé, il y avait plus de vingt ans que la comédie italienne avait abandonné les pièces de Marivaux et
D'après ce succès qui m'encouragea, d'après une chute qui m'éclaira <ref>''Arlequin roi, dame et valet'', tombé le 5 novembre 1779, et jeté au
Voilà les modèles que je résolus de tracer. J'avais déjà peint le désintéressement du véritable amour; je tentai de peindre le bonheur de deux époux bien unis, et de prouver qu'il ne faut jamais soupçonner un cœur que l'on connait vertueux. Je voulus ensuite esquisser le tableau d'un père qui adore sa fille, et qui voit sa tendresse récompensée par une confiance entière ; celui d'une mère sage qui se sacrifie elle- même pour rendre sa fille au bonheur ; enfin celui d'un fils vertueux et sensible qui immole sa passion à sa mère.
|