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{{journal|L'école française en 1835 - salon annuel|[[Charles Lenormant]]|[[Revue des Deux Mondes]], tome T.2, 1835}}
 
 
L’ECOLE FRANCAISE EN 1835
 
SALON ANNUEL
 
[[Charles Lenormant]]
 
Gardez-vous de réclamer contre les ''salons annuels'' : si la peinture parvient à se relever parmi nous, elle le devra peut-être à ce mode d'exposition. En demandant que les époques fussent ainsi rapprochées, on a voulu que les arts du dessin devinssent une habitude et non plus un accident dans la vie publique. L'Opéra français est ouvert toute l'année : les représentations de l'Opéra italien, les concerts, se succèdent pendant six mois; le musicien est par conséquent sans cesse en présence du monde qui le juge et le fait vivre, et vous voudriez que, suivant l'ancienne habitude, la peinture ne se montrât au jour qu'à des intervalles éloignés, irréguliers même; vous prétendriez qu'il en fût du salon comme des éruptions du Vésuve : un beau spectacle, mais que les voyageurs de tous les ans n'ont pas la chance de rencontrer ! Je sais tout ce qu'on reproche à l'exposition annuelle, la multiplication indéfinie des tableaux, la précipitation des artistes, la tendance commerciale des arts : mais a-t-on le droit d'attribuer de tels résultats à une si petite cause? Si le nombre des tableaux augmente dans une progression qui semble indéfinie, c'est qu'on en vend toujours davantage; est-ce donc un mal qu'il se place beaucoup de tableaux, et n'y a-t-il que les mauvais qui se vendent? On ne cite que les exemples fâcheux, les succès d'emprunt de certains portraitistes, la vogue passagère de certaines peintures, et l'on ne songe pas que jamais les hommes d'un vrai talent n'ont trouvé dans la société plus de ressource; on ne réfléchit pas que tout ce qui, bon ou mauvais, établit de plus en plus les arts dans les mœurs, est une conquête pour leur prospérité.