« Page:Revue de Paris - 1905 - tome 1.djvu/10 » : différence entre les versions

Ewan ar Born (discussion | contributions)
 
Ewan ar Born (discussion | contributions)
État de la page (Qualité des pages)État de la page (Qualité des pages)
-
Page non corrigée
+
Page corrigée
En-tête (noinclude) :En-tête (noinclude) :
Ligne 1 : Ligne 1 :

{{Numérotation|LA REVUE DE PARIS|6|}}
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
beaucoup d’habileté les plus mauvaises écritures : mon maître
LA REVUE DE PARIS
d’école avait plusieurs liasses de vieux titres, de vieux procès,

tous plus illisiblement écrits les uns que les autres ; il me les
c

beaucoup d'habileté les plus mauvaises écritures mon maître
d'école avait plusieurs liasses de vieux titres, de vieux procès,
tous plus illisiblement écrits les uns que les autres il me les
avait fait déchiffrer tous, de sorte que, dans le courant de ma
avait fait déchiffrer tous, de sorte que, dans le courant de ma
vie, je n'ai rien rencontré que je n'aie pu lire. Plus tard, ayant
vie, je n’ai rien rencontré que je n’aie pu lire. Plus tard, ayant
appris l'allemand, il m'est arrivé plusieurs fois de mieux
appris l’allemand, il m’est arrivé plusieurs fois de mieux
déchiffrer les plus vilaines écritures allemandes que les Alle-
déchiffrer les plus vilaines écritures allemandes que les Allemands mêmes. J’eus beaucoup de peine à apprendre a écrire,
mands mêmes. J'eus beaucoup de peine a apprendre a écrire,
et je me rappelle a ce sujet une anecdote qui, plus que tous
et je me rappelle a ce sujet une anecdote qui, plus que tous
les mauvais traitements qu'il avait fait éprouver à ma mère
les mauvais traitements qu’il avait fait éprouver à ma mère
et à moi, me fit prendre M. Desaulnois en aversion.
et à moi, me fit prendre M. Desaulnois en aversion.
Le comte Du Hamel, voyant que je ne faisais aucun pro-
grès dans l'écriture, l'avait prié de m'écrire et de me gronder
Le comte Du Hamel, voyant que je ne faisais aucun progrès dans l’écriture, l’avait prié de m’écrire et de me gronder
fort de ma négligence. M. Desaulnois crut devoir accourir
fort de ma négligence. M. Desaulnois crut devoir accourir
lui-même et il déclara au papa Du IIamel, car c'est ainsi que
lui-même et il déclara au papa Du Hamel, car c’est ainsi que
ma mère, moi et presque toutes les dames et les jeunes gens
ma mère, moi et presque toutes les dames et les jeunes gens
des environs l'appelaient, a cause de sa bonté, qu'il allait
des environs l’appelaient, a cause de sa bonté, qu’il allait
m'emmener à Lignon pendant quinze jours, et qu'il m'y trai-
m’emmener à Lignon pendant quinze jours, et qu’il m’y traiterait de manière à me faire venir le talent de l’écriture. Il
m’emmena donc en croupe derrière lui, et me tint si bien
terait de manière à me faire venir le talent de l'écriture. Il
parole qu’avant que les quinze jours fussent expirés, à force
m'emmena donc en croupe derrière lui, et me tint si bien
de coups et de mauvais traitements, il m’avait donné la fièvre.
parole qu'avant que les quinze jours fussent expirés, à force
Heureusement que mon vieux maître de pension, qui m’aimait
de coups et de mauvais traitements, il m'avait donné la fièvre.
Heureusement que mon vieux maître de pension, qui m'aimait
comme son fils, ennuyé de ne pas me voir depuis dix ou
comme son fils, ennuyé de ne pas me voir depuis dix ou
douze jours, fit trois lieues à pied pour me visiter. J'étais au
douze jours, fit trois lieues à pied pour me visiter. J’étais au
lit, malade, et je lui montrai les cicatrices et les croûtes que
lit, malade, et je lui montrai les cicatrices et les croûtes que
les coups de fouet de M. Desaulnois m'avaient laissées sur les
les coups de fouet de M. Desaulnois m’avaient laissées sur les
cuisses. Le bonhomme, de retour a Saint-Remy, fit au comte
cuisses. Le bonhomme, de retour à Saint-Remy, fit au comte
Du liamel une telle peinture de ma position que, dès le len-
Du Hamel une telle peinture de ma position que, dès le lendemain
demain, il envoya une berline h quatre chevaux pour me
demain, il envoya une berline à quatre chevaux pour me
ramener. La fièvre me quitta dans la voiture ,a une demi-lieue
ramener. La fièvre me quitta dans la voiture ,à une demi-lieue
de Lignon, et elle n'a jamais reparu.
de Lignon, et elle n’a jamais reparu.


Les deux seules choses dont ju me rappelle, pendant mon
Les deux seules choses dont je me rappelle, pendant mon
séjour de Saint-Remy, sont les deux réjouissances et les feux
séjour de Saint-Remy, sont les deux réjouissances et les feux
de joie qui eurent lieu au sujet des naissances de madame la
de joie qui eurent lieu au sujet des naissances de madame la
duchesse d'Angoulême et du premier Dauphin.
duchesse d’Angoulême et du premier Dauphin.


Le comte Du IIamel ayant obtenu pour moi une place à
Le comte Du Hamel ayant obtenu pour moi une place à
l'École militaire, et fait toutes les démarches que la preuve
l’École militaire, et fait toutes les démarches que la preuve
de noblesse à faire exigeaient, j'entrai à celle de Brienne, vers vue 11 sur 902
de noblesse à faire exigeaient, j’entrai à celle de Brienne, vers